darkhann a écrit :
Je serais plutot partisan d'une révision des tranches de l'ISF perso.
Pour les grandes fortunes, effectivement, je préfère aussi qu'elles soient en France qu'en suisse.
Mais vu la proportion de rentrée fiscale que ça représente, ça reste quand même une mesure relativement marginale.
Un peu comme les exonération sur les héritages qui passent de 80% à 95%. Peut de gens ont profiteront vraiment.
Pour la révision des tranches d'imposition, mais pas uniquement sur l'ISF. Notre système fiscal (aussi bien en fiscalité des personnes qu'en fiscalité des entreprises) est un mille-feuilles indigeste et moyennement cohérent, rempli de mesurettes et de micro-niches défiscalisantes qui sont autant de zones grises, volontairement ou non.
A titre personnel (je ne connais pas la position du parti là-dessus, mais je suppose qu'elle est proche), je serai aussi dans une certaine mesure favorable à une défiscalisation partielle, plafonnée évidemment pour éviter des excès et éviter que ce ne soit surexploité par les franges les plus riches de la population) des placements directs et indirects sur les marchés financiers, en particulier par des incitations fiscales à l'intéressement aux bénéfices sous forme d'actionnariat salarial, en partant du constat suivant: une partie du problème concernant le mode de gouvernance des entreprises dans le pays est lié à l'origine des fonds finançant l'activité économique, ces fonds provenant majoritairement de bailleurs de fonds étrangers, notamment les fameux fonds de pension américains. Le constat étant à mon sens que c'est le défaut d'apport de fonds domestiques (défaut dû en partie à une frilosité historique des français vis-à-vis des marchés) qui a ouvert la porte à l'afflux massif de capitaux étrangers, et en particulier hors-communautaires. Le but serait donc de favoriser le report de capitaux de l'épargne (qui finance surtout le marché interbancaire et plus généralement les marchés à très court terme) vers de la capitalisation à long terme. On peut imaginer en parallèle une mesure de protectionnisme similaire à celui en vigueur aux Etats-Unis, imposant une limite à la participation des bailleurs de fonds hors-communautaires au capital des entreprises nationales.
A noter que celà aurait également pour conséquence induite de favoriser la constitution de retraites par capitalisation, en constituant au passage des vrais fonds de pension nationaux ou européens.
Enfin bref, des mesures d'ordre économique, fiscales et sociales qui visent à obéir à cette triple exigence qu'est la nécessaire intégration européenne, la constitution d'une économie forte, moderne et intégrée, et enfin une société moderne, riche et ambitieuse, on peut en conçevoir, mais je reste convaincu que la nécessité première, c'est d'envisager de remettre à plat notre système, non pas pour le saborder, mais pour le moderniser.
Ce qui je veux dire, et qui me désole, c'est que dans le programme de Sarkozy, je vois bel et bien des mesures fiscales, mais qui semblent plus obéir à une logique de défiscalisation pour le plaisir de la défiscalisation, et en favorisant de façon aveugle et pour un bénéfice limité et à très court terme une tranche spécifique de la population, mais pas de réflexion de fond sur la fiscalité et son rôle. Et à l'inverse, à gauche une logique de taxation pour le plaisir de la taxation, sans penser la fiscalité comme une arme économique et sociale de premier plan.