Voilà l'état de mes reflexions pour ce que j'ai le temps d'en écrire... (une réponse promise à ori)
ori a écrit :
Je pense que ta reponse pour les syndicats est applicable a toutes generalite... je n'evite pas le piege mais toi non plus je trouve.
Ben oui, le piège des généralités, pas évident à toujours éviter. Bon je l'ai dit je trouvais ta question mal posée. Disons que c'était dur de répondre autrement que par des généralités. A moins de rentrer dans des cas particuliers avec des exemples précis, mais là (sur les syndicats enseignants) je ne le ferais pas car je ne m'estime pas compétent pour donner des exemples précis. Simplement vu de loin, il me semble que l'on peu dire qu'effectivement que ces syndicats aiment faire du bruit, et on peut également affirmer (et là par contre j'ai été au contact direct de certains des effets des "réformes" (encore une fois j'insiste, le mot réforme ne veut pas dire que l'on va dans le bon sens hélas... :roll
) qu'ils ont malheureusement parfois raison de faire du bruit... Après c'est vrai que l'impression que l'on a de l'"extérieur", en clair au travers des médias, est que l'on en comprend pas toujours pourquoi ils râlent. Ben si on va voir de près, malheureusement il y a souvent des raisons valables, le problème est que les médias (télé, radio, etc) n'ont pas toujours le temps ou la volonté d'expliquer les choses en détail, ce qui est de toute façon compliqué etc etc ( mais là c'est un autre débat). Simplement ce que je trouve dommage c'est d'aller emmettre des opinions manichéennes en ne poussant pas la reflexion plus loin qu'un quintal d'idées reçues, ce qui est souvent le cas dans ce topic (des 2 côtés de l'argumentaire c'est vrai).
ori a écrit :
Il serait peut etre bon de repartir du depart dans ce debat de maniere posée et en parlant de cas personnel.
+1
autant que faire ce peut ce serait bien effectivement, ça nous permettrait peut être de faire avancer le débat ou en tout cas d'exprimer des idées et/ou des opinion argumentées qui nous permettrait de faire avancer notre schmilblick personnel (c'est quand même notre seul intêre^t ici vu qu'on ne va sans doute pas refaire le monde... :lol
ori a écrit :
Pour ce qui est de l'education nationale et pour ma part:
1) devenir prof est vachement dur.
2) je ne me permettrai jamais une phrase idiote du genre "de quoi ils se plaignent ils ont 4 mois de congés etc etc" parce que la personne qui dit ca n'avait qu'a etre enseignante si elle le pense.
D'accord avec ces 2 points.
ori a écrit :
Maintenant, je me permets juste de dire que la société a changé, qu'une partie des parents a baissé les bras, et que les enfants sont confrontés à eux même.
Donc, soit l'education nationale prend celma en compte mais ne veut pas y remedier et alors la les enfants trinqueront soit, qu'elle le veuille ou non, elle devient un peu "le tuteur" des nouvelles générations.
Je ne dis pas que c'ets bien ou non je dis simplement que c'est ce que je pense.
C'est un peu la dessus que je voulais justement que tu répondes parce ça me paraissait un point de départ intérssant pour une discussion. Et là on peut lancer pleins de pistes, débatons-en justement. Je dis lancer des pistes car contrairement à beaucoup de gens sur ce topics (et pas que là d'ailleurs... :lol
, je ne prétends pas détenir une vérité ultime, loin de là, en fait je n'ai que beaucoup d'interrogations et quelques proposition/idées dans un domaine bien précis qui est celui de la recherche scientifique et de l'université, idées qui sont à confronter à d'autres et à la réalité de leur mises en application (autrement dit loin d'être du concret) mais là n'est pas le sujet. Pour le reste ben je suis comme tout le monde à savoir que je me pose des questions et que j'aime bien en débattre histoire d'avancer un peu et de me forger des opinions plus argumentées.
Enfin oui, bon, revenons en au sujet. Effectivement, la société a changée, on est d'accord. Mais les profs l'ont remarqué aussi. Simplement le problème est épineux. Alors je lance plusieurs idées, sans ordre de préférence :
_Comment peut-on demander aux profs de jouer les éducateurs, en plus de leur travail, alors qu'ils ne sont ni formés, ni payés pour ça? En plus concrètement ils n'ont pas le temps, ils ont déjà du mal à boucler les programmes dans une classe "moyenne". En plus, ils sont comme tout le monde, leur temps n'est pas extensible, entre les cours, la préparation des cours, des interro, la correction des copies, les réunions scolaires, pédagogiques etc etc il faudrait en plus qu'il fassent garderie ou aide-éducateur? Alors même que le gouvernement a supprimé des tonnes de postes de pions et d'emplois jeunes... L'argument de Patrick sur le ils ont signé leur contrat et patati et patata, ça ressemble plus à du trollage qu'autre chose. Là on parle de choses qui sont simplement irréalisables en pratique.
_ Le problème du traitement (salaire) a été évoqué par [Boubou], ce sur quoi on peut répondre, avec raison, que l'enseignant sait à quoi s'en tenir point de vue salaire quand il signe son contrat, et là c'est vrai, cependant il signe un contrat pour enseigner justement à savoir transmettre un savoir, pas pour faire de la garderie, assurer une formation civique que les parents n'assument pas, résoudre des conflits familiaux et/ou simplement jouer les flics parce qu'il y a du racket à la sortie du collège ou du lycée (situation déjà rencontrée malheureusement, pas personnellement mais pas loin). Premièrement il n'est pas payé pour ça, deuxièmement il n'est pas compétent pour assumer ce rôle.
_ Le problème du salaire encore. Je lance juste une idée. Admettons que ce soit aux enseignants d'assumer une rôle autoritaro-éducatif (ce qui est selon moi fort discutable). Dans une société où l'image de la réussite sociale communement convoyé par les médias (je caricature un peu mais à peine) est le fric à tout va, comment demander aux enfants de respecter des gens (les enseignants) dont les revenus sont notoirement pas particulièrement élevés et qui ne représentent donc pas dans l'imaginaire collectif un brillant exemple de réussite sociale...
_ Même chose, les enseignants demandent aux élèves de travailler alors que encore une fois l'image du travail n'est pas vraiment valorisée par les médias qui font plutôt miroiter aux jeunes générations la célébrité rapide et sans effort. Ce n'est qu"un exemple, en tout cas l'image "positive" qui est convoyée n'est pas celle du jeune qui bosse son cours d'histoire geo ou de math ou d'autre chose à la maison. Pour une jeune élevé à la télé aujourd'hui je suis pas sûr (mais je me trompes peut être) que l'école ne semble pas archaïque ou en tout cas loin de la réalité telle qu'elle lui est présentée.
_Là, ori, quand tu dis "une partie des parents a baissé les bras, les enfants sont confrontés à eux-mêmes" je ne peux que suivre c'est un constat malheureux mais c'est un peu la réalité. Réalité qui recouvre par ailleurs des situations très diverses parce que les "raisons" des baisser les bras, ça va du j'm'en foutisme jusqu'aux parents au chômage en passant par une foultitude de cas (c'est là encore le sujet d'un débat en lui-même). La question est pourquoi ce serait à l'éducation nationale de jouer le rôle des parents? Si oui, ben faudrait peut être lui en donner les moyens (financiers humains etc etc) ou en tou cas lancer des axes de reflexion parce que là c'est hyper compliqué, on ne peut pas se contenter de dire ben les profs ont qu'à le faire... Et les parents alors? et qui est responsable de la situation? Moi ça me donne l'iimpression qu'on en veut à l'éducation nationale de ne pas vouloir assumer un rôle qui n'est pas le sien. C'est assez paradoxale comme situation. En caricaturant un peu, ça fait la société qui dit "je refuse d'assumer mes responsabilité et je t'en veux de ne pas vouloir les assumer à ma place" enfin bref, je trouve ça un peu bizarre comme situation.
_Un autre problème est que c'est sans doute pas très réalisable. Cela pose de vrais problèmes d'autorité. Je m'explique je vais essayer de schématiser. Un enfant (et plus tard les ado aussi dans une moindre mesure) a bsoin de tester son rapport à l'autorité. Autrement dit; il teste pour voir ce qu'il a le droit de faire et ce qu'il a le droit de ne pas faire (les jeunes parents reconnaitront). C'est aux parents de lui fixer les limites, de préfèrence en lui expliquant pourquoi il a le droit de faite telle ou telle chose et pas telle autre. Un cas ou ce "fixage de limites" ne fonctionne pas est quand l'un des 2 parents contredit l'autorité de l'autre devant le gamin... rien de tel pour que ce soit le bordel dans sa tête et qu'il en conclut qu'il peut faire n'importe quoi pûisque de toute façon, l'un de ses parents est "de son côté". Pourquoi cet apparté? et bien pour dire que justement exiger des enseignants qu'ils jouent le rôle des parents à la place des parents n'est pas très viable dans la mesure où
1) On demande aux enseignants d' expliquer le respect aux enfants tout en les traitant de tous les noms à la maison...
2) Les enseignants sont en pratique une source d'autorité de par la relation professeur/élève , mais ils sont en fait une source d'autorité
complémentaire des parents. l'un ne peut pas aller sans l'autre. Une "absence d'autorité" sape l'autre en quelque sorte. On ne peut pas demander à un pied de la table de soutenir la table quand l'autre s'écroule. Ca me parait difficilement gérable en fait.
_L'impression que j'ai est qu'il est plus commode de coller sur le dos des enseignants ce qui ne va pas dans le domaine de l'éducation des enfants, car c'est un problème éminemment compliqué qui implique une remise en question de chacun (parents, médias, institutions...) et qui appelle des réponses trop complexes pour être exposées dans le cadre "backstage" d'un forum guitare (:lol
, réponses que je ne possède pas d'ailleurs, comme aucun d'entre nous ici (dans le cas contraire bcp de gens sont interessés).
_Par ailleurs je suis totalement d'accord que l'éducation nationale a besoin de réformes et je pourrais par exemple en écrire encore long sur les insuffisances de l'université à la française actuellement (:roll
, insuffisances qui sont aussi parfois dûes à l'atitude conservatrice ou égocentriste (entendre égocentrisme de situation pas d'individu) de certains enseignants. Ce que je veux dire ici c'est que ce n'est pas tout blanc tout noir, justement, les membres de l'éducation nationale ont aussi leur part de responsabilité dans la situation actuelle. Je ni'rais pas prétendre le contraire. Un exemple personnel : J'allais discuter avec un prof de fac pendant ma thèse parce qu'à mon avis, on laissait de plus en plus ces 4 dernières années passer des élèves en deug2 ou en licence, qui n'avaient pas du tout le niveau (ce qui a des conséquences parce qu'arrive forcemment le moment où ils se plantent parce qu'ils se sont trompé d'orientation et là l'élève de te répondre mais vous m'avez trompé... problème eminemment complexe encore une fois). Le type m'explique sereinement oui c'est vrai, on ne devrait pas les laisser passer, mais tout le monde le fait (entendre toutes les universités), donc si on ne le fait pas, ben on va écrêmer bcp plus, donc on aura moins d'étudiants, donc moins d'effectifs= moins de besoin d'enseignants=moins de postes dans les labo de recherche=moins de sous de la part du ministère pour le labo de recherche incriminé
. Moi attéré... on venait de me faire la démonstration que le rôle de l'université était de financer la recherche et de former des enseignants, et pas de s'occuper de la formation des étudiants dont le devenir ne passe pas par l'éducation nationale (... une pensée pour Simone Weil et son excellent livre sur la propention des sytèmes à s'autoreproduire
).
C'était juste un exemple, mais c'est histoire de dire que je ne vais pas dans le sens les enseignants c'est des gentils, et les gens de droites et/ou ceux contre les grêves sont des méchants, en fait c'est un peu plus compliqué. mais comme ça m'interesse de discuter de tout ça, ben j'expose mon point de vue en essayant de ne pas être trop caricatural et de ne pas sombrer dans les généralités plus que nécessaire.
ori a écrit :
Je me rappelle des mouvement de greve quand j'etais au lycée, 1 éléve sur 10 comprenait reelement l'enjeu de ces graves, les 9 autres (dont je faisais helas partie) étaient juste heureux de ne pas aller en cours.
Ben peut être mais ça soulève justement un problème d'éducation là. Et les profs je t'assure (mais tu le sais déjà) qu'il ne font pas grêve avec plaisir pour ne pas travailler. Si ils pouvaient s'en passer ben je crois qu'ils le feraient...
ori a écrit :
Je pense qu'on ne resout pas tout en faisant greve, je pense qu'on peut avancer autrement qu'en bloquant la rue, je trouve que le droit de greve n'a pas ete durement acquis par nos ancetres pour etre sorti a tout bout de champ.
Maintenant mes posts ne portaient pas sur l'ecole mais sur le fait qu'avant les revendication essayaient de donner une alternative, alors que maintenant la protestation ne laisse pas de place à une alternative mais juste à un refus de ce qui est proposé.
Mais je parlais du francais en general et non de l'education nationale en particulier.
C'ets juste un avis, le mien.
Là je pense t'avoir répondu, à mon avis les profs en ont des propositions, mais elles ne sont pas franchement propagées dans les médias, c'est sûr. M'enfin je vois l'image du prof qui fait grêve pour le plaisir de bloquer comme un peu simplificatrice et comme je l'ai déjà dit dans un autre post pour en revenir aux étudiants, l'idée même que des étudiants en arrivent à bloquer un lycée (ce qui est moralement très discutable, on est d'accord) m'interroge quand même particulièrment...
Pourquoi en arriver là? Parce qu'à mon avis ce n'est pas arrivé tout seul, c'est la conséquence de quelque chose... Pourquoi Aujourd'hui, en France, des étudiants en sont à bloquer un lycée en faisant grêve... a mon avis la réponse est loin d'être simple contrairement à ce que certain semblent penser.
Bon voilà je vais m'arrêter là pour ce coup-ci et je vous invite à répondre par des arguments contre-arguments, exemples (ori, padisha, [Boubou], Flomarceau...), ce sujet me touchant un peu ça m'interesse d'en discuter. Si d'aucun pouvait éviter de troller, voilà.