quantat a écrit :
Biosmog a écrit :
quantat a écrit :
Biosmog a écrit :
Par contre, sur l'anti-intellectualisme, l'inculture décomplexée, voire le cynisme contemporain, je te suis complètement. C'est pour moi un signe de cette immaturité qui a été élevée et valorisée depuis quelques décennies, par le grand business... en fin de compte. Il y a évidemment des très bons côtés à cette culture infantiles.
Voilà pour faire bref je m'arrête là.
Quand j'entends les conneries que peuvent sortir ceux qui se targuent d'être des intellos... je me dis que cette réaction est peut-être très saine ... et peut-être un signe d'intelligence ...
Je ne sais pas à quels "intellectuels" tu fais allusion (il n'en reste pratiquement aucun de vivant) mais en imaginant que tu les choisis de qualité, tu es en train d'affirmer que parce qu'il y a risque de se tromper, il faudrait se taire!? mis à part le fait que tu pratiques une censure de la méthode scientifique de Popper que tu cites à foison par ailleurs (tu remarques que j'évite une postulation trop facile au Godwin là), je préfère vivre dans le monde qui est le mien, où l'on a le droit d'essayer, ce qui ouvre la possibilité à un ... dialogue
ben voilà ... on met pas forcément la même chose derrière ce mot .. parce que dans mon langage "intello" et de "qualité" ... c'est contradictoire ... quand j'évoques les intellos je parle bien sûr de tous ceux que le public est conduit à prendre pour tels, selon la situation de chacun ... alors ça pourra être les intellos médiatiques, les profs de fac, les conférences, etc.
Sur le reste tu te plantes (mais c'est logique : on partait pas de la même prémisse): que quelqu'un avance publiquement une hypothèse en l'enrobant de doutes est sain ... qu'on profère des conneries avec assurance et autorité est tout autre chose (et c'est bien sûr à cette attitude que je pensais) ... et elle est extrêmement fréquente ... et dommageable ...
Donc quand je vois quelqu'un dénigrer les intellos au motif du spectacle auquel il assiste (et je ne dis pas que ce spectacle est le "tout" de l'affaire) , ben je me dis qu'il est pas dupe et donc pas con
(faut que tu m'expliques ce que t'as voulu dire avec Popper et Godwin, lapin compris)
Je ne sais pas, j'ai l'impression que tu oscilles à ta convenance, une fois en faisant référence à toute personne qui ose (mon dieu, quelle prétention!) faire acte de pensée, et l'autre fois, tu me parles des clowns qu'on croise à la télé. Ceux-ci ne sont certainement pas des intellos. Et de façon générale, j'évite de parler d'eux, car ils servent à tous ceux qui ont intérêt à faire taire la pensée critique (mon essai avorté de point Godwin). De toute façon, au final, c'est le même discours qui est tenu, le tien et celui des censeurs, celui qui cherche à faire des économies sur les sciences humaines inutiles, futiles, "qui se trompent": on pousse les débats intellectuels sur les crénaux "divertissements" des médias. Et ça en devient effectivement du divertissement, avec des clowns qui en rajoutent sur leur propre errance.
Et ta réflexion fait partie de ce mouvement d'abrutissement généralisé, même si (je devrais dire "d'autant plus qu' " ) elle cherche à distinguer les "vrais" intellectuels des clowns.
En effet, ce mouvement d'abrutissement cherche à nous faire consommer des idées comme des produits. Que la culture soit utile! il y a deux façons très différentes d'être utile pour une pensée. Donc, en sciences humaines, on voit deux tendances se dégager nettement actuellement: les recherches empiriques "utiles techniquement" expurgées de toute dimension critique (je peux t'envoyer des programmes de colloque par dizaines de cette "social science" là) / les réflexions divertissantes, produits de consommation post-modernes, produites par des savants de cirque qui en rajoutent sur leur caractère clownesque parce que c'est un des seul moyen pour une pensée contemporaine d'exister.
Désolé, c'est un peu confus, mais pour tous ceux qui essaient de vivre de leur recherche, les temps sont durs, effectivement. Et ce n'est pas une vue de l'esprit.
Quand je pense qu'un lecteur de journal du XVIIIe pouvait tomber sur un papier de ... Emmanuel Kant. Je me dis que les temps ont changé
(Quant à Popper, c'est un peu plus compliqué, mais je pense que les sciences humaines sont en danger, épistémologiquement, du fait, justement, de ce discours dévalorisant sur les intellectuels.)
Vous battez pas, je vous aime tous