Depuis plus de 100 ans, Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais, immigrés d'Extrême-Orient, Harkis et Rapatriés sont passés par les mêmes taudis, bidonvilles et banlieues. Qui soit dit en passant étaient bien pires que les logements actuels que leurs occupants prennent un malin plaisir à détruire.
Les conditions sociales étaient bien plus difficiles. Avant-guerre la protection sociale était quasi-inexistante (Sécurité Sociale, chômage, RMI/RSA, retraites).
Il y avait peut-être plus de travail, mais il y a eu aussi la crise de 1929 qui s'est poursuivie dans les années 30.
Deux guerres mondiales. Les combats puis pour ceux qui s'en sont sortis vivants, la défaite et l'humiliation, avec la captivité en Allemagne ou le STO ou la Résistance ou l'Occupation, les privations, le rationnement, la peur et les bombardements alliés.
Ils ont subi le racisme ou la xénophobie des Français dits "de souche" de la même façon.
Mon arrière-grand-père sicilien est arrivé vers 1920, analphabète et il l'est resté toute sa vie.
Mon grand-père, qui a donc été élevé en France, a quitté l'école à 14 ans pour porter des sacs de ciment et des seaux de béton toute la journée pendant des décennies. Il a fini cadre dans la mairie d'une ville de plus de 250.000 habitants, et deux de ses quatre enfants ont été enseignants dans l'Éducation Nationale ce qui, pour lui dont le père était analphabète, fut la plus grande fierté de sa vie.
Dans mon travail, collègues, clients et fournisseurs, je suis entouré de personnes d'origine étrangère (Polonais, Vietnamienne, Espagnole, Portugaise, Sarde, Italien, Arménienne, Malgache, Mauricien, Pied-Noir, etc.) ou même de nationalité étrangère (Marocains et Marocaines, Anglaise, Libanais), tous à des niveaux élevés de qualification, responsabilités et rémunération. Moi-même suis à 25 % d'origine sicilienne.
Ça représente même une très large majorité de mon entourage pro.
Il y a donc bien des gens qui s'en sortent, sans attendre que tout leur tombe tout cuit dans le bec. Et ces gens-là sont légitimement extrêmement critiques envers ceux de leurs compatriotes qui sont venus seulement chercher du chômage et l'argent-braguette en France.
Le misérabilisme, ça va un moment.
Il faut peut-être rechercher les causes culturelles, religieuses, différences de niveau de civilisation.
Et surtout un État-Providence peut-être beaucoup trop généreux et permissif, qui a fait venir et ensuite laissé venir et rester des populations étrangères, alors que notre pays n'avait déjà guère plus de chances et de travail à offrir à ceux arrivés précédemment et même à ses nationaux.