L'HOMME A ELIRE
Alain Juppé est "disponible" mais "pas impatient" de revenir
20/12/2005 - 17h12
par Claude Canellas
BORDEAUX (Reuters) - L'ancien Premier ministre Alain Juppé, qui vit actuellement au Canada, n'est pas "impatient" de revenir en politique en France mais se dit "disponible" pour sa ville de Bordeaux.
"Je suis disponible. Bordeaux me manque. Quant à savoir quand et comment, c'est à mes amis d'y réfléchir", a-t-il déclaré mardi après un déjeuner à la mairie avec les élus de la majorité municipale conduite par son successeur, Hugues Martin.
"Nous en parlerons, Hugues Martin et moi-même, et nous nous mettrons d'accord sur le bon moment et la bonne façon de procéder. Je suis motivé mais je ne suis pas impatient", a ajouté l'ancien député-maire devant la presse.
Condamné en décembre 2004 à un an d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de la Paris, l'ancien adjoint de Jacques Chirac à l'Hôtel de Ville s'est exilé au Canada. Il donne des cours sur la mondialisation à l'Ecole nationale d'administration publique de Montréal.
Alain Juppé s'est d'ores et déjà inscrit sur les listes électorales à Bordeaux, dans la mesure où "un Français résidant à l'étranger" peut s'inscrire "dans une commune où il a des attaches familiales", a-t-il expliqué.
Il a précisé que, s'il revenait en politique, ce serait "exclusivement par le suffrage universel".
"IL Y A DES SOUFFRANCES QU'ON N'OUBLIE JAMAIS"
L'ancien Premier ministre (1995-1997) a dit son intention de rester au Québec avec sa famille "jusqu'à la fin de l'année universitaire et scolaire, c'est-à-dire jusqu'à l'été prochain, et ensuite nous aviserons".
Depuis son installation à Montréal, Alain Juppé, qui était présenté comme "le fils préféré" de Jacques Chirac, s'est abstenu de tout commentaire sur la vie politique hexagonale.
Nombreux sont ceux qui guettent ses éventuelles réactions dans la guerre qui oppose l'actuel président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, à Dominique de Villepin, qui fut son directeur de cabinet au Quai d'Orsay.
Interrogé sur sa condamnation, Alain Juppé a répondu qu'il y a "des souffrances qu'on n'oublie jamais, des pages qu'on ne tourne jamais, mais la vie continue".
L'ancien Premier ministre, qui est âgé de 60 ans, avait abandonné ses mandats de député et de maire de Bordeaux ainsi que la présidence de l'UMP après sa condamnation à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour "prise illégale d'intérêts" dans le dossier des emplois fictifs du RPR.
Le 14 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le recours de huit électeurs bordelais qui estimaient qu'une peine automatique d'inéligibilité de cinq ans aurait dû lui être infligée.
Fin octobre, une députée de Gironde avait annoncé son retour en 2007 lors des élections législatives dans la deuxième circonscription du département. Sans vraiment démentir, Alain Juppé avait vivement réagi sur son site internet personnel.
"Combien de milliers de kilomètres faudra-t-il donc que je mette entre le microcosme politique français et moi pour qu'il me laisse en paix ? Faut-il préciser que je n'ai - ni à Paris ni à Bordeaux - aucun porte-parole dont les déclarations pourraient m'engager ? J'annoncerai moi-même mes intentions le moment venu", avait-il écrit.
Il se fout de la gueule du monde, ce connard pour un peu, il te dirait que c'est à nous de lui demander de revenir...
quand à sa condamnation, c'est une souffrance terrible...
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.