Vos études

+1, certains tiennent bien la route. Tu peux aussi penser à certains IAE

Je sais pas si d'autres sujets en parlent, mais peu importe, essayons ici.

Dans le cadre de vos études et de la mobilisation anti- LRU, comment ça se passe dans votre fac ? Blocage ? Grève ?

Chez nous c'est bloqué mais à une molle majorité essentiellement par des gens qui veulent se payer des vacances. Il y a des gens très impliqués mais ils sont trop peu nombreux, ce qui est bien dommage.
Avec un président d'université qui s'amuse à fermer la fac avec des chiens les jours où il a été voté de débloquer, qui envoit des mails pour dénoncer des incidents qui n'ont jamais eu lieu, qui fait tout pour que les gens ne soient pas informés des assemblées générales... Qui refuse qu'un vote à bulletin secret soit organisé et qui dénonce en même temps le fait que les scrutins ne soient pas à bulletins secrets...

Je suis assez partagé sur la LRU (d'ailleurs c'est pas la seule réforme concernant les facs en ce moment) mais si c'est pour donner plus de pouvoir à des gens comme ça, ça risque d'être funky...

c'est bloqué chez moi :s

Egalement bloqué par les hippies communistes altermondialistes écolo à Montpellier.

Point Godwin (version 2) !!

?

Je suis enseignant et je dois dire que la volonté de fermer les IUFM et les transférer en changeant l'appellation (si ce n'est qu'une question de terminologie) à l'université, ne me dérange pas.

En revanche, les étudiants (ou autres) qui avancent que les IUFM sont indispensables à la formation d'enseignant(s), ça me fait bien rire... Ce ne sont pas deux stages de 15 jours ou d' 1 mois dans un collège/lycée et quelques cours théoriques (comme les cours de psychologie où l'on nous informe que l'adolescent passe par des moments difficiles entre 12 et 18 ans, merci j'apprends quelque chose) qui fera de nous de bons pédagogues, voire de bons profs. (Désolé pour les raccourcis)

C'est tout un système à changer. Personnellement, j'opterai pour le système anglais (avec quelques modifications, mais pas le temps de rentrer dans les détails) : après une licence (ou master...), on trouve/choisi un collègle/lycée (pas de séparation généralement), puis on enseigne 4 jours en étant suivi par un tuteur au début, puis seul (on rend régulièrement des rapports) et le 5ème jour à la fac pour les cours théoriques. A la fin de l'année, un rapport/bilan du tuteur est établi et statue sur notre sort.

On peut nous donner des pistes, certes, mais la meilleure formation, est à l'école, en classe, en face à face, seul(e) face à la meute.

Les revendications ne portent, en substance, pas que sur les IUFM qui ne constituent qu'une partie du problème.

Mais je n'ai jamais dit que c'était le fond du problème, c'est simplement mon ressenti sur cette partie du problème, pour reprendre ta formule.

C'est vrai que le système est actuellement bien pourri, les facs françaises c'est d'la merde faut l'avouer comparé aux facs américaines, anglaises ou autres par exemple. Donc changer le système ne peut être que bénéfique je crois. Après ça dépend des points surement.

Pour les IUFM j'ai pas trop d'avis et j'avoue qu'à part des discours caricaturaux sur la casse du service public et la volonté du gouvernement de précariser tous les français j'ai pas entendu grand chose.

Sinon pour les autres points :
- ça râle sur le plan campus destiné à la remise en état des locaux (à Bordeaux c'est assez gratiné et je sais qu'il y a bien pire ailleurs), bel effet d'annonce mais dans la pratique c'est un peu différent.
- le rapport Lambert sur la situation des CROUS, on savait que la tendance n'était pas à l'embauche dans le service public.
- la LRU : gros morceau, le financement de certaines filières par des partenaires privés, le renforcement du pouvoir des présidents... crainte du désengagement de l'État, des inégalités entre universités, de l'intervention trop forte d'entreprises dans les cursus universitaires, de l'augmentation des frais d'inscription...
- le changement des statuts des enseignants-chercheurs, du mode de financement de la recherche
- le plan licence destiné à réduire le taux d'échec en licence : craintes que ça passe par une sélection
- le processus de Bologne : tentative d'harmonisation au niveau européen des systèmes universitaires, dénoncée comme visant à marchandiser le savoir... vraiment là dessus j'ai pas entendu un seul discours sensé non plus.

Mon avis sur tout ça : il y a beaucoup de craintes qui sont dues autant au contexte actuel qu'au contenu même des réformes. En tout cas il faut que les choses changent et c'est pas en se cramponnant à ses habitudes et en diabolisant toute tentative de modification que ça se fera.
En attendant vu l'ampleur des revendications à tous les niveaux Pécresse se doit de jouer moins bourrin...


En France s'inscrire en licence coûte moins cher que prendre un abonnement de portable.
Aux USA si tu veux une bonne fac tu commences ta carrière en remboursant tes dettes (si tu as eu de la chance).
Je pense pas que les facs américaines doivent être considérées comme des exemples, mais il est certain que les facs françaises doivent changer.

Oui je sais bien, j'ai pas dit que tout était bon dans les facs américaines ou anglaises non plus... Mais bon les facs françaises y a un gros problème et faut faire quelque chose en tout cas.

Les facs françaises ne sont pas le top du top, on est d'accord. Par contre je refuse cette espèce de vision apocalyptique, parfois quand on parle de l'université française j'ai l'impression que l'on parle de l'Afghanistan quoi, faut arrêter.
J'ai eu un master pro informatique, j'ai eu des profs vraiment bien calés, certains venaient du privé (patron de boite, etc...), j'avais pas l'impression d'être dans un cyber-café de Bolivie quand j'allais en TP, j'ai trouvé mon stage en claquant des doigts etc.

Après ça dépend des filières, en sciences sociales and co, ça n'a pas l'air d'être terrible niveau moyen, mais sur Rennes2 il y a des enseignants vraiment top.


Tout le monde se branle sur les facs anglo-saxones, mais je connais quelqu'un qui est parti étudier la-bas une année, il m'a dit que au niveau contenu c'était bien la misère. Je ne pense pas que ce soit une exception.

Exactement ! Et bien qu'il y ait des choses à changer, nos facs représentent la richesse culturelle. La pluridisciplinarité de la fac où je suis est un tremplin à la culture et un lieu d'ouverture d'esprit. Et ça, ça doit être accessible à tout le monde, riche comme pauvres. Il ne doit pas y avoir de sélection à l'entrée des facs, et surtout pas une sélection par les moyens.

La réforme LRU ne ferait que créer et renforcer les inégalités entre les facs prestigieuses et les autres en créant réellement un système de concurrence sauvage plus que de coopération. De plus, la marchandisation du savoir est vraiment une crainte à avoir. Je vais pas rentrer dans les détails, je suppose que vous le savez déjà, mais c'est l'effet à attendre de cette loi déjà perverse.

+1 avec palikao

J'étais dans les cursus plutôt professionalisant de la fac (donc avec plus de budget, j'avoue) mais de mon coté, s'il y a bien un truc sur lequel j'ai jamais eu à gueuler, c'est la qualité des enseignants et en général, quand je discutais avec des ESC/ écoles ingé, niveau connaissances on les enterrait..

Un des problèmes dont est victime la fac est la tyrannie du diplôme dans le marché de l'emploi français.

Si dans les facs anglo-saxonne, on recrute facilement à la sortie, c'est aussi car pour certains métiers, les employeurs recrutent plus sur la personnalité qu'au diplôme.
Pour les métiers de type administratif, pas besoin d'avoir un diplôme spécialisé dans la gestion comme en France, un gars qui a fait des études de sciences humaines/lettres aura quasiment autant de chance.