Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
Olivier
Allez zou, grâce à ce topic, je viens de commander Le vent dans les voiles et Le caporal épinglé de Jacques Perret...
Monsieur M
Pour l'avoir vu souvent cité, j'ai enfin lu 1984, et j'ai comme l'impression que peu de gens, qui ne n'hésitent pas malgré tout à le citer, l'ont compris. Sinon, Les Braises de Sandor Marai, que je conseille vivement - ainsi que Les Révoltés, excellent aussi.
Pour ce mois d'août, je me suis décidé à attaquer L'Homme sans qualités de Musil, dont les premières pages laissent ne laissent présager que du bon.



lui
Pendez-les tous.
J'ai lu 1984 il y a quelques mois et c'est un livre que je conseille à beaucoup de gens. Dans la même veine, Orwell a écrit la Ferme des animaux, assez court, ecrit sous forme d'une pièce de théâtre, il conte l'histoire des animaux d'une ferme qui se libèrent du joue du fermier et tente de bâtir une société idéale qui tourne vite au vinaigre avec les enjeux de pouvoirs etc... Une critique entre autre de l'URSS mais pas que.
"Stay cool, stay groovy, stay tuned, stay experienced."
Patchuko
Animal Farm ça devrait être au programme de 3e. C'est accessible tout en étant une fable pleine de sens.

La moitié des discussions politiques que j'ai n'auraient pas lieu d'être si la personne en face avait lu ce bouquin.
Neorossi
J'ai acheté l'Avare de Molière, l'Argent de Zola, et la Philosophie de l'argent de Georg Simmel. Pas pour mon plaisir personnel, vous devez vous en douter...
Shine On You Crazy Diamond...
MissJ
  • Special Total utilisateur
Neorossi a écrit :
J'ai acheté l'Avare de Molière, l'Argent de Zola, et la Philosophie de l'argent de Georg Simmel. Pas pour mon plaisir personnel, vous devez vous en douter...


Bon courage pour le Simmel...c'est un pave...je ne sais pas si ca vient de la traduction mais franchement faut s'accrocher...

Moi je lis de la bd en ce moment. L'annee derniere j'avais lu Fun Home d'alison Bechdel, son autobio en graphic novel. Absolument genial, fin, cultive, drole et j'avais bcp aime le dessin:

http://www.amazon.fr/Fun-Home-(...)r=8-2

Du coup, la je me lis l'antologie de planches qu'elle a publie sur 20 ans dans un journal. C'est la vie quotidienne de lesbiennes de la fac a leurs 40 ans passe. Bref, encore un fois c'est sa vie qu'elle raconte et encore une fois c'est genial...c'est un peu l'histoire des Us des 20 dernieres annes au travers du prisme de la communaute gay. C'est encore une fois drole, fin et cultive, post moderne a souhait. Je recommande ce bouquin comme le precedent a tous:

http://www.amazon.fr/Essential(...)r=8-1
Lutinvolant
Allez je vais pas me faire que des potes, mais après tout je m'en tamponne, des amis j'en ai tellement que je les loue sur Ebay.

Dans un réflexe de fanboy assez puérile mais tellement bon, j'ai acheté le dernier Beigbeder "Un roman Français"

Je me réjouissais à l'avance des bons mots de l'auteur que j'aime tant sur le couple, les relations humaines, la société de consommation et j'en passe.

Et là surprise, l'auteur n'utilise pas de pseudo pour son narrateur (plus d'Octave, de Marc Marronnier) mais parle de lui, Frédéric Beigbeder.
Et à partir d'un fait divers "banal" (il s'est fait ramasser avec un pote à lui en train de se faire une ligne de coke sur un capot de bagnole en hommage à Lunar Park), Frédéric va passer 36 heures en garde à vue.
Il va en "profiter" pour replonger dans son passé.

Un roman plus "sincère", moins tape-à-l'oeil que les précédents (mais avec des passages d'ironie toujours aussi drôle) et une plongée bien vue sur la France des années 60/70. C'est pas du tout mon milieu (genre CSP++) mais les répliques sur les fils de divorcés font mouche et résonne pour n'importe qui a vécu cette situation.

Finalement comme la fin d'un cycle sur le nombril de l'auteur, à la fois clé et antidote de tous les autres romans.

Le Lutin "vivement le prochain"
Disparu le 01/7/2010

«Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.»
"Tu peux toujours mettre une étiquette "modèle unique" sur un étron, ça sera toujours un étron !"
Raphc
  • Custom Supra utilisateur
Ca me rassure, j'avais bien aimé 99F et Windows on the world, mais je viens de lire l'avant-dernier "au secours, pardon" qui est un peu une merde (du sous-99F on va dire).
Lutinvolant
Raphc a écrit :
Ca me rassure, j'avais bien aimé 99F et Windows on the world, mais je viens de lire l'avant-dernier "au secours, pardon" qui est un peu une merde (du sous-99F on va dire).

Ca faisait un peu réchauffé c'est vrai, à la fois la peinture du monde de la mode et de la frustration sexuelle engendré par les magazines étaient très réussis.

Y'a des bons moments :

Citation:
« Il y a des règles à respecter : ainsi le « nombre d’or » (1.61803399) qui est la hauteur de la pyramide de Khéops divisée par sa demi-base. Si vous divisez votre taille par la distance sol-nombril, vous devez obtenir ce chiffre, qui doit aussi être égal à la distance sol-nombril divisée par la distance nombril-sommet du crâne. Sinon vous êtes imbaisable.»

Citation:
« Tout le monde voulait être unique, mais en réalité tout le monde avait envie de ressembler à la même couverture de magazine. (…) On croyait tomber amoureux, alors qu’on obéissait à une campagne « Guess »
Disparu le 01/7/2010

«Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.»
"Tu peux toujours mettre une étiquette "modèle unique" sur un étron, ça sera toujours un étron !"
lemg
  • Vintage Ultra utilisateur
  • #1944
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    lemg
    le
Mon problème avec Beigbeder est simple.

Je me fiche tellement de ce qu'il a à me raconter que même avec un style à ma convenance je ne le lirais pas.
lemgement lemg
hyperfrench
lemg a écrit :
Mon problème avec Beigbeder est simple.

Je me fiche tellement de ce qu'il a à me raconter que même avec un style à ma convenance je ne le lirais pas.


pareil.
Beurp's
De Sade a Malaparte en passant par Soljenitsyne (entre autre) beaucoup d'écrivains ont réussi a transcender l'enfermement ... et a trouver dans l'isolement et l'humiliation carcérale matière pour créer de grands textes...et nous rappeler la noblesse de l'artiste entravé...

Fredo, a l'image de la médiocre infraction mondaine qui est a l'origine de son introspection, nous offre ici une confession pauvre et dénuée d'intérêt littéraire (ça ressemble plus au journal intime d'une adolescente qui fait des ronds sur les "I" avec de l'encre rose sur son clairefontaine, qu'a une profonde auto-fiction automnale)
Et surtout, nom de Dieu quelle originalité...Les états d'âmes d'enfants de bourges socialement surprotégés qui veulent baiser leur mère, tuer leur père et prendre la place de leur frère ainé (tout ça enjolivé par des descriptions pénibles et interchangeables sur les atroces conditions de vie des adolescents a Neuilly-sur-Seine dans les 70's ) ça occupe pratiquement 50% des thèmes abordés dans les livres édités a chaque rentrée littéraire.

Mais cette fois, au delà de son indigente infécondité stylistique, de sa syntaxe hasardeuse, de ses aphorismes éculés, de son cynisme de prisunic et de sa pauvreté romanesque... Fredo, a défaut d'être grossier ou vulgaire comme dans ces précédents ouvrages, devient ici burlesque...Notamment dans la description de son "traumatisme" carcéral ...beurp's...et dans sa dénonciation de l'inhumanité du système répressif juridico-policier...
Beigbeder dans ce bouquin n'affiche de la compassion que pour lui même, et en cela il est plutôt en phase avec les valeurs de caste de ses contemporains quarantenaires privilégiés : nombrilisme, inculture, médiocrité, lâcheté et indécence morale.

Bref, y'a plein d'autres bouquins a lire en cette rentrée, plutôt que cette daube...
Azazello
Beigbeder a-t-il déjà écrit une seule phrase digne, quelque chose qui ne ressemble pas à un slogan publicitaire ?

Sinon je viens de finir ma BA:



Voici donc les carnets retrouvés d'Enzo Cellini.
Tout commence par la Première Guerre Mondiale. De la boue, du feu et des chevaux morts, on pense à Kaputt. Au retour des tranchées, le narrateur rejoint une bande d'aventuriers, d'anarchistes, de futuristes réunis autour du poète d'Annunzio et de son Nostromo Guido Keller, ces gens-là avaient réclamé la guerre, ils l'ont eu, ils l'ont fait et se sont senti floués mais plein d'espoir.
Ils s'emparent donc de la ville de Fiume et ils en font la capitale mondiale de l'Utopie et de la Flibuste en rêvant à une révolution poétique mondiale.
Comme, par définition, la bourgeoisie gagne toujours à la fin, l'armée italienne reprends le contrôle de cette moderne Arcadie après quelque mois de festivités.
Avant de mourir sous les bombes fascistes, Cellini aura le temps de perdre une autre guerre, en Espagne.
Le style est de haute tenue et l'érudition à propos, mais le livre a du mal à dépasser les limites intrinsèques du roman historique, le narrateur ne peut-être que spectateur de l'Histoire et de ses marionnettes, certes flamboyantes et croquignolets à souhait, et qui de Keller au fantôme d'Arthur Cravan auraient leurs places dans Vies Imaginaires II, le décor et ces statues hiératiques prennent le pas sur le roman. Sauf par une prémonition un peu inutile le 10 mars 1937, Enzo Cellini n'existe jamais vraiment (c'est parfois un peu voulu certes). Quelques très belles évocations au lyrisme habité, mais un manque de recul sur "Les Belles Idées qui tuent", on sent l'auteur un peu trop fasciné par son sujet, on aurait presque l'impression qu'il cherche à convaincre (ou qu'il a laissé le prix sur le cadeau comme aurait dit Marcel).

On a le droit de trouver cette entreprise de Fiume admirable, on a aussi le droit de trouver un peu pathétique ces héros et leur guide chauve et cocaïné tiraillé entre Lénine et Mussolini... Au moins comme aurait dit Davila, ces hommes ne voulaient pas seulement changer la donne mais le jeu tout entier...
Le lecteur aura aussi le temps de penser à cette première guerre mondiale qui a mis Lénine au pouvoir, infantilisé l'Europe au point de laisser aux américains le soin de s'occuper de la "Paix" , et forgé une génération hantée par l'héroïsme inutile et le ressentiment.

Brillant tout de même.

Comme il ne faut point trop abuser de la Rentrée Littéraire, je retourne chez Harry Crews.
ZePot
  • Vintage Total utilisateur
Beurp's a écrit :
Bref, y'a plein d'autres bouquins a lire en cette rentrée, plutôt que cette daube...

Azazello a écrit :
Beigbeder a-t-il déjà écrit une seule phrase digne, quelque chose qui ne ressemble pas à un slogan publicitaire ?


Bof, Beigbeder a sa place, c'est pop, c'est simple comme de la chick lit, je ne vois pas en quoi ce serait incompatible avec des lectures plus ambitieuses.

Beurp's a écrit :
Les états d'âmes d'enfants de bourges socialement surprotégés qui veulent baiser leur mère, tuer leur père et prendre la place de leur frère ainé ça occupe pratiquement 50% des thèmes abordés dans les livres édités a chaque rentrée littéraire.


Et 90% des lecteurs, ceci explique cela.
JumpingJack
Beurp's a écrit :
De Sade a Malaparte en passant par Soljenitsyne (entre autre) beaucoup d'écrivains ont réussi a transcender l'enfermement ... et a trouver dans l'isolement et l'humiliation carcérale matière pour créer de grands textes...et nous rappeler la noblesse de l'artiste entravé...

Fredo, a l'image de la médiocre infraction mondaine qui est a l'origine de son introspection, nous offre ici une confession pauvre et dénuée d'intérêt littéraire (ça ressemble plus au journal intime d'une adolescente qui fait des ronds sur les "I" avec de l'encre rose sur son clairefontaine, qu'a une profonde auto-fiction automnale)
Et surtout, nom de Dieu quelle originalité...Les états d'âmes d'enfants de bourges socialement surprotégés qui veulent baiser leur mère, tuer leur père et prendre la place de leur frère ainé (tout ça enjolivé par des descriptions pénibles et interchangeables sur les atroces conditions de vie des adolescents a Neuilly-sur-Seine dans les 70's ) ça occupe pratiquement 50% des thèmes abordés dans les livres édités a chaque rentrée littéraire.

Mais cette fois, au delà de son indigente infécondité stylistique, de sa syntaxe hasardeuse, de ses aphorismes éculés, de son cynisme de prisunic et de sa pauvreté romanesque... Fredo, a défaut d'être grossier ou vulgaire comme dans ces précédents ouvrages, devient ici burlesque...Notamment dans la description de son "traumatisme" carcéral ...beurp's...et dans sa dénonciation de l'inhumanité du système répressif juridico-policier...
Beigbeder dans ce bouquin n'affiche de la compassion que pour lui même, et en cela il est plutôt en phase avec les valeurs de caste de ses contemporains quarantenaires privilégiés : nombrilisme, inculture, médiocrité, lâcheté et indécence morale.

Bref, y'a plein d'autres bouquins a lire en cette rentrée, plutôt que cette daube...
J'aime beaucoup ta façon d'écrire, mais plutôt que de t'improviser critique littéraire sur un forum tout ce qu'il y a de moins littéraire, pourquoi n'en écris tu pas toi même, des bouquins ? Je suis client, ne serait-ce que pour le style.
Remarque, la critique est un exercice bien particulier, tu souhaites peut-être t'y cantonner... à moins que tu n'aies déjà essayé d'écrire autre chose, et que, l'édition ayant repoussé tes manuscrits, tu viennes trouver un peu de réconfort en dispensant ta prose en ce lieu d'inculture, ce qui ne manque pas d'entraîner l'admiration des sous entendus incultes dans lesquels je m'inclus honteusement.


Pour ma part, en ce moment je m'essaye aux romans Japonais. Là je lis "L'extraordinaire voyage du samouraï Hasekura" de Shusaku Endo. J'aime bien, je découvre un style et un univers que je connaissais assez peu jusqu'ici.
Lutinvolant
Beurp's a écrit :
De Sade a Malaparte en passant par Soljenitsyne (entre autre) beaucoup d'écrivains ont réussi a transcender l'enfermement ... et a trouver dans l'isolement et l'humiliation carcérale matière pour créer de grands textes...et nous rappeler la noblesse de l'artiste entravé...

Ce qui n'est en aucun cas la démarche de Beigbeder qui ne se sert de cet enfermement (très temporaire) pour plonger dans ses souvenirs. Mais bon c'est vrai qu'il y a d'autres romans sur l'enfermement plus intéressant...

Beurp's a écrit :
Et surtout, nom de Dieu quelle originalité...Les états d'âmes d'enfants de bourges socialement surprotégés qui veulent baiser leur mère, tuer leur père et prendre la place de leur frère ainé (tout ça enjolivé par des descriptions pénibles et interchangeables sur les atroces conditions de vie des adolescents a Neuilly-sur-Seine dans les 70's ) ça occupe pratiquement 50% des thèmes abordés dans les livres édités a chaque rentrée littéraire.

Je ne vois pas pourquoi les "bourges socialement surprotégés" n'auraient pas d'état d'âme. Que ça ne t'incite pas à les lires, c'est ton droit, chacun fait ce qu'il veut.

Beurp's a écrit :
.Notamment dans la description de son "traumatisme" carcéral ...beurp's...et dans sa dénonciation de l'inhumanité du système répressif juridico-policier...

Parce qu'il est bien connu que les prisons françaises, les locaux de police et les cellules de garde à vue sont, en France, des nids douillets décorées par les Bisounours et offrant tous une vue dégagé sur la mer. Et que la sainte Justice est parfaite, n'ayant pas de manque de moyen et pas plusieurs vitesses. Merci Beurp's ! Un moment on a failli se faire avoir par l'odieux Beigbeder !

Beurp's a écrit :
Beigbeder dans ce bouquin n'affiche de la compassion que pour lui même, et en cela il est plutôt en phase avec les valeurs de caste de ses contemporains quarantenaires privilégiés : nombrilisme, inculture, médiocrité, lâcheté et indécence morale.

Car c'est bien connu, pour être altruiste, cultivé, excellent, courageux et décent moralement, il suffit d'être pauvre... J'y avais pas pensé... Encore merci !

Sinon je suis d'accord avec Jumping Jack, tu as du style, du vocabulaire, des idées (je suis sincère), donc pourquoi ne pas en profiter pour rehausser le niveau littéraire et produire quelque chose !

Le Lutin

P.S : Pas la peine de m'incendier en me citant plein d'autres livres formidables. Je lis, j'ai lu et je lirais d'autre choses, mieux, moins bien, différent.
J'aime Beigbeder (parmi d'autres) parce que ça me fait rire, parce que ça me détends. J'ai jamais dit que c'était le meilleur. Il est effectivement très médiatique ce qui n'est ni un gage de qualité, ni un gage de médiocrité.
Disparu le 01/7/2010

«Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.»
"Tu peux toujours mettre une étiquette "modèle unique" sur un étron, ça sera toujours un étron !"

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