Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
Lutinvolant
Beurp's a écrit :
De Sade a Malaparte en passant par Soljenitsyne (entre autre) beaucoup d'écrivains ont réussi a transcender l'enfermement ... et a trouver dans l'isolement et l'humiliation carcérale matière pour créer de grands textes...et nous rappeler la noblesse de l'artiste entravé...

Ce qui n'est en aucun cas la démarche de Beigbeder qui ne se sert de cet enfermement (très temporaire) pour plonger dans ses souvenirs. Mais bon c'est vrai qu'il y a d'autres romans sur l'enfermement plus intéressant...

Beurp's a écrit :
Et surtout, nom de Dieu quelle originalité...Les états d'âmes d'enfants de bourges socialement surprotégés qui veulent baiser leur mère, tuer leur père et prendre la place de leur frère ainé (tout ça enjolivé par des descriptions pénibles et interchangeables sur les atroces conditions de vie des adolescents a Neuilly-sur-Seine dans les 70's ) ça occupe pratiquement 50% des thèmes abordés dans les livres édités a chaque rentrée littéraire.

Je ne vois pas pourquoi les "bourges socialement surprotégés" n'auraient pas d'état d'âme. Que ça ne t'incite pas à les lires, c'est ton droit, chacun fait ce qu'il veut.

Beurp's a écrit :
.Notamment dans la description de son "traumatisme" carcéral ...beurp's...et dans sa dénonciation de l'inhumanité du système répressif juridico-policier...

Parce qu'il est bien connu que les prisons françaises, les locaux de police et les cellules de garde à vue sont, en France, des nids douillets décorées par les Bisounours et offrant tous une vue dégagé sur la mer. Et que la sainte Justice est parfaite, n'ayant pas de manque de moyen et pas plusieurs vitesses. Merci Beurp's ! Un moment on a failli se faire avoir par l'odieux Beigbeder !

Beurp's a écrit :
Beigbeder dans ce bouquin n'affiche de la compassion que pour lui même, et en cela il est plutôt en phase avec les valeurs de caste de ses contemporains quarantenaires privilégiés : nombrilisme, inculture, médiocrité, lâcheté et indécence morale.

Car c'est bien connu, pour être altruiste, cultivé, excellent, courageux et décent moralement, il suffit d'être pauvre... J'y avais pas pensé... Encore merci !

Sinon je suis d'accord avec Jumping Jack, tu as du style, du vocabulaire, des idées (je suis sincère), donc pourquoi ne pas en profiter pour rehausser le niveau littéraire et produire quelque chose !

Le Lutin

P.S : Pas la peine de m'incendier en me citant plein d'autres livres formidables. Je lis, j'ai lu et je lirais d'autre choses, mieux, moins bien, différent.
J'aime Beigbeder (parmi d'autres) parce que ça me fait rire, parce que ça me détends. J'ai jamais dit que c'était le meilleur. Il est effectivement très médiatique ce qui n'est ni un gage de qualité, ni un gage de médiocrité.
Disparu le 01/7/2010

«Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.»
"Tu peux toujours mettre une étiquette "modèle unique" sur un étron, ça sera toujours un étron !"
Ballochet
JumpingJack a écrit :
J'aime beaucoup ta façon d'écrire, mais plutôt que de t'improviser critique littéraire sur un forum tout ce qu'il y a de moins littéraire, pourquoi n'en écris tu pas toi même, des bouquins ? Je suis client, ne serait-ce que pour le style.
Remarque, la critique est un exercice bien particulier, tu souhaites peut-être t'y cantonner... à moins que tu n'aies déjà essayé d'écrire autre chose, et que, l'édition ayant repoussé tes manuscrits, tu viennes trouver un peu de réconfort en dispensant ta prose en ce lieu d'inculture, ce qui ne manque pas d'entraîner l'admiration des sous entendus incultes dans lesquels je m'inclus honteusement.


Juste ciel non, pitié, pas encore cet abominable refrain du «au lieu de critiquer, écris un livre pour voir».
Ainsi pour pouvoir justifier tout esprit critique, il faudrait être soit-même écrivain, musicien, etc.
Quelle blague!
Alors en plus allié au «t'es un frustré, t'es jaloux» là c'est le super-combo de la nullité argumentative, bravo! Fabuleux cocktail!
Quelle foi en l'indépendance d'esprit, j'en suis ému.
Bon il ne faut pas s'attendre à des miracles venant de la part de gens qui lisent Beigbeder... (petite taquinerie, je vais moi aussi me faire insulter de frustré, de jaloux, d'incapable etc)

Beigbeder, merci... Bon si ça vous suffit tant mieux, il y a tellement de livres à lire, rien que dans les auteurs Français du XIXème siècle, ça peut au moins suffire à meubler une bonne partie de la vie, sans compter les auteurs étrangers du même siècle, ceux du XXème, ceux d'avant etc, alors il faut faire un choix, et dans le mien Beigbeder n'a pas sa place...
«Une polémique dite courtoise est un duel avec des épées mouchetées.» (Léon Daudet)

Raw Section.
Olivier
Ballochet a écrit :
Juste ciel non, pitié, pas encore cet abominable refrain du «au lieu de critiquer, écris un livre pour voir».
Ainsi pour pouvoir justifier tout esprit critique, il faudrait être soit-même écrivain, musicien, etc.
Quelle blague!


Je crois que c'était véritablement un compliment et encouragement plus qu'une critique.
Zorzi
  • Vintage Top utilisateur
Beurp's a écrit :
De Sade a Malaparte en passant par Soljenitsyne (entre autre) beaucoup d'écrivains ont réussi a transcender l'enfermement ... et a trouver dans l'isolement et l'humiliation carcérale matière pour créer de grands textes...et nous rappeler la noblesse de l'artiste entravé...

Fredo, a l'image de la médiocre infraction mondaine qui est a l'origine de son introspection, nous offre ici une confession pauvre et dénuée d'intérêt littéraire (ça ressemble plus au journal intime d'une adolescente qui fait des ronds sur les "I" avec de l'encre rose sur son clairefontaine, qu'a une profonde auto-fiction automnale)
Et surtout, nom de Dieu quelle originalité...Les états d'âmes d'enfants de bourges socialement surprotégés qui veulent baiser leur mère, tuer leur père et prendre la place de leur frère ainé (tout ça enjolivé par des descriptions pénibles et interchangeables sur les atroces conditions de vie des adolescents a Neuilly-sur-Seine dans les 70's ) ça occupe pratiquement 50% des thèmes abordés dans les livres édités a chaque rentrée littéraire.

Mais cette fois, au delà de son indigente infécondité stylistique, de sa syntaxe hasardeuse, de ses aphorismes éculés, de son cynisme de prisunic et de sa pauvreté romanesque... Fredo, a défaut d'être grossier ou vulgaire comme dans ces précédents ouvrages, devient ici burlesque...Notamment dans la description de son "traumatisme" carcéral ...beurp's...et dans sa dénonciation de l'inhumanité du système répressif juridico-policier...
Beigbeder dans ce bouquin n'affiche de la compassion que pour lui même, et en cela il est plutôt en phase avec les valeurs de caste de ses contemporains quarantenaires privilégiés : nombrilisme, inculture, médiocrité, lâcheté et indécence morale.

Bref, y'a plein d'autres bouquins a lire en cette rentrée, plutôt que cette daube...

Analyse jubilatoire qui fait mouche !
JumpingJack
Ballochet a écrit :
JumpingJack a écrit :
J'aime beaucoup ta façon d'écrire, mais plutôt que de t'improviser critique littéraire sur un forum tout ce qu'il y a de moins littéraire, pourquoi n'en écris tu pas toi même, des bouquins ? Je suis client, ne serait-ce que pour le style.
Remarque, la critique est un exercice bien particulier, tu souhaites peut-être t'y cantonner... à moins que tu n'aies déjà essayé d'écrire autre chose, et que, l'édition ayant repoussé tes manuscrits, tu viennes trouver un peu de réconfort en dispensant ta prose en ce lieu d'inculture, ce qui ne manque pas d'entraîner l'admiration des sous entendus incultes dans lesquels je m'inclus honteusement.


Juste ciel non, pitié, pas encore cet abominable refrain du «au lieu de critiquer, écris un livre pour voir».
Ainsi pour pouvoir justifier tout esprit critique, il faudrait être soit-même écrivain, musicien, etc.
Quelle blague!
Alors en plus allié au «t'es un frustré, t'es jaloux» là c'est le super-combo de la nullité argumentative, bravo! Fabuleux cocktail!
Quelle foi en l'indépendance d'esprit, j'en suis ému.
Bon il ne faut pas s'attendre à des miracles venant de la part de gens qui lisent Beigbeder... (petite taquinerie, je vais moi aussi me faire insulter de frustré, de jaloux, d'incapable etc)

Euh... alors :
1 - Je n'ai jamais lu Beigbeder, et je n'ai absolument aucune envie de le lire.
2 - Ce n'était absolument pas le sens de ma remarque. Où trouves tu le "t'es un frustré, t'es jaloux" dans mon message ? J'ai particulièrement apprécié le style du pamphlet que nous a rédigé Debalmond (désolé, Beurp's je trouve ça vulgaire) et je le lui fais savoir, avec une pointe d'ironie taquine. Je présume qu'il aura compris. Et je serais réellement intéressé de le lire s'il s'aventurait à écrire un peu plus que quelques posts dans cette section backstage.
3 - Détends toi, et ne porte pas de jugement trop hâtif, c'est pas bon sur un forum
Lutinvolant
Ballochet a écrit :
Bon il ne faut pas s'attendre à des miracles venant de la part de gens qui lisent Beigbeder... (petite taquinerie, je vais moi aussi me faire insulter de frustré, de jaloux, d'incapable etc).

C'est vrai ça, détends toi !

Tiens, tu veux tirer sur le oinj ?

https://www.guitariste.com/for(...).html

Ah non merde...

Le Lutin "c'est sympa de débattre sans se battre..."
Disparu le 01/7/2010

«Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.»
"Tu peux toujours mettre une étiquette "modèle unique" sur un étron, ça sera toujours un étron !"
Ballochet
Dans quel esprit s'inscrivait cette pointe d'ironie taquine?

Parce que c'est ce qui m'avait mis sur la voie de cette interprétation, que le lutin aussi semble avoir eu, ou feint d'avoir eu, bref, je réagissais aussi vis à vis de son message, c'était une réaction groupée, peut-être à moitié hors sujet alors.
«Une polémique dite courtoise est un duel avec des épées mouchetées.» (Léon Daudet)

Raw Section.
Lutinvolant
Ballochet a écrit :
Dans quel esprit s'inscrivait cette pointe d'ironie taquine?

Parce que c'est ce qui m'avait mis sur la voie de cette interprétation, que le lutin aussi semble avoir eu, ou feint d'avoir eu, bref, je réagissais aussi vis à vis de son message, c'était une réaction groupée, peut-être à moitié hors sujet alors.

Ta réaction etait tout à fait louable et justifié (sérieux !) après le débat "faut il faire pour critiquer ?" est vaste comme... comme le bide à Malsteem, t'imagines !

Par contre tu as bien vu que nous faisions à Beurp's des compliments (sincères je le répète) et que finalement par sa verve, ses références et son acidité, ces paragraphes ne sont pas sans évoqués les plus belles pages de Beigbeder !
Non je déconne Beurp's ! En plus on dirait du Yann Moix ! Non je déconne encore.

Tant qu'on est à parler de livres, c'est pas un truc idiot d'éditeurs de sortir 600 livres en une rentrée ? Y'a pas moyen de les étaler ? Après on peut se plaindre (à juste titre) que seuls les plus connus, les meilleurs clients télé aient une visibilité au détriment d'autres livres (aussi bien, souvent mieux...)

Mais alors, le but de Messieurs Grasset, Lafont, etc... est il autre que celui d'enrichir la culture française ?
Quand même pas de s'enrichir eux même pour acheter des yachts ?

Je n'ose y croire !

Le Lutin "Tiens une année sans Houelbecq"
Disparu le 01/7/2010

«Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.»
"Tu peux toujours mettre une étiquette "modèle unique" sur un étron, ça sera toujours un étron !"
JumpingJack
Ballochet a écrit :
Dans quel esprit s'inscrivait cette pointe d'ironie taquine?
Si je ne mets pas un peu d'ironie, je tombe dans la dithyrambe, et je ne veux surtout pas laisser croire à Debalmond que je l'apprécie à ce point. J'apprécie son style, point barre.
Beurp's
Lutinvolant a écrit :

Ce qui n'est en aucun cas la démarche de Beigbeder qui ne se sert de cet enfermement (très temporaire) pour plonger dans ses souvenirs.


C'était de l'ironie... L'expérience et la démarche (si démarche il y a... et dans le cas ou elle existe, il faudrait m'en expliquer le sens et la destination) de Beigbeder sont d'un tel dérisoire, qu'elles discréditent d'entrée la sincérité et la crédibilité de son introspection.

Lutinvolant a écrit :

Je ne vois pas pourquoi les "bourges socialement surprotégés" n'auraient pas d'état d'âme. Que ça ne t'incite pas à les lires, c'est ton droit, chacun fait ce qu'il veut.


Non, mais ça m'incite a critiquer les arrières cours de l'édition... Les auteurs publiés et les comités de lecture sont issus du même petit milieu (on y croise curieusement très peu d'enfant de prolo). L'auto-fiction bourgeoise actuelle, en plus d'être anachronique et redondante...est également boursouflée de situations prévisibles et de narrations hypodiégétiques usées jusqu'à la corde... C'est votre droit de plébisciter des bouquins quelconques et interchangeables, c'est le mien de dire que ces tonnes de signes insignifiants et népotiquement cooptées entravent la diversité et l'émergence de réels nouveaux talents littéraires.

Lutinvolant a écrit :

Parce qu'il est bien connu que les prisons françaises, les locaux de police et les cellules de garde à vue sont, en France, des nids douillets...blablabla)


J'ai fait plusieurs séjours en cellule de dégrisement et j'ai également eu la malchance d'être déféré au dépôt (d'ailleurs, quand on a un minimum de cohérence mondaine, c'est positivement vulgaire de faire son premier séjour dans ce triste lieu la quarantaine passée...Soit on y entre beaucoup plus tôt, soit on n'y met jamais les pied).

Ce n'était évidement pas l'éloge du système carcéral français que j'essayai de dresser (mais bon je ne peux pas trop en vouloir a un fanboy de Beigbeder de ne pas savoir lire) mais l'éloge du pathétique ridicule de ce même Beigbeder dans sa véhémente dénonciation...
La fouille au corps, le matricule, la promiscuité dans un cachot du 19ème qui pue la pisse, le procureur tête a claques frustré qui se défoule...Ne sont pas les choses les plus humiliantes...Le plus humiliant c'est d'être confronté à la vraie misère de ses contemporains et de voir comment l'état de droit s'en débarrasse...
J'ai vu a l'intérieur de ce qu'on appelle "la souricière" (et qu'on peut décrire comme une rangée d'étroites cages individuelles en métal ou les condamnés attendent le panier a salade qui va les conduire en maison d'arrêt)...située donc, dans les glauques couloirs sous-terrains qui font le lien entre les geôles puantes du dépôt et le palais de justice... Un condensé de misère sociale, mentale, physique impressionnant et très éloigné de ce qu'on assimile habituellement aux délinquants sensés mériter la taule...
Frédo s'est retrouvé le nez dans la merde au même endroit, et il ne fait que se plaindre de lui même... L'indécence (pire l'indifférence) sociale, peut difficilement être plus médiocrement incarnée...

Lutinvolant a écrit :
Car c'est bien connu, pour être altruiste, cultivé, excellent, courageux et décent moralement, il suffit d'être pauvre... J'y avais pas pensé... Encore merci !


Hélas, les pauvres ont été victime de la même décadence dégénérative qui a affecté les richeux... La classe ouvrière française et le lien social qui pouvait l'unir et faire frémir parfois le patronat bourge n'existe plus... Aujourd'hui, les médiocres smicarts lobotomisés par la pub et le reste, se comportent comme une sorte d'incarnation contemporaine d'Emma Rouault devant un film de Rocco Siffredi...Donc, des frustrés qui
fantasment sur une autre frustration (donc qui achètent les bouquins de Beig' et de ses copains)... On ne va pas aller loin avec ça


Lutinvolant a écrit :
Sinon je suis d'accord avec Jumping Jack, tu as du style, du vocabulaire, des idées (je suis sincère), donc pourquoi ne pas en profiter pour rehausser le niveau littéraire et produire quelque chose !


J'ai trop d'intérêt pour la littérature et d'admiration pour les écrivains (j'ai d'ailleurs eu la chance de vivre quelques années avec une fille publiée et plutôt pointue, reconnue et talentueuse dans le domaine et d'avoir toujours quelques potes dans le bazar) pour avoir l'orgueil de croire que je sois capable, de maitriser suffisamment les subtilités narratives de la langue française...et d'avoir la capacité de travail, de rigueur et d'abnégation lacrymale que nécessitent l'écriture d'un bouquin et surtout le talent... Bref, je n'ai pas grand chose de plus intéressant a raconter que Beigbeder et je n'ai pas le talent pour prétendre avoir du style...Donc contrairement au cave susnommé, je préfère m'abstenir...


Lutinvolant a écrit :
J'aime Beigbeder (parmi d'autres) parce que ça me fait rire, parce que ça me détends. J


Si tu avais présenté ce bouquin en ces termes "fait rire"/"détendre"...Je ne n'aurais pas perdu de temps a émettre une critique...
C'est du divertissement, c'est tout OK...par contre ne venez pas me parler de littérature, de style ou de talent concernant Beigbeder
MissJ
  • Special Total utilisateur
Beurp's a écrit :
Lutinvolant a écrit :

Ce qui n'est en aucun cas la démarche de Beigbeder qui ne se sert de cet enfermement (très temporaire) pour plonger dans ses souvenirs.


C'était de l'ironie... L'expérience et la démarche (si démarche il y a... et dans le cas ou elle existe, il faudrait m'en expliquer le sens et la destination) de Beigbeder sont d'un tel dérisoire, qu'elles discréditent d'entrée la sincérité et la crédibilité de son introspection.

Lutinvolant a écrit :

Je ne vois pas pourquoi les "bourges socialement surprotégés" n'auraient pas d'état d'âme. Que ça ne t'incite pas à les lires, c'est ton droit, chacun fait ce qu'il veut.


Non, mais ça m'incite a critiquer les arrières cours de l'édition... Les auteurs publiés et les comités de lecture sont issus du même petit milieu (on y croise curieusement très peu d'enfant de prolo). L'auto-fiction bourgeoise actuelle, en plus d'être anachronique et redondante...est également boursouflée de situations prévisibles et de narrations hypodiégétiques usées jusqu'à la corde... C'est votre droit de plébisciter des bouquins quelconques et interchangeables, c'est le mien de dire que ces tonnes de signes insignifiants et népotiquement cooptées entravent la diversité et l'émergence de réels nouveaux talents littéraires.

Lutinvolant a écrit :

Parce qu'il est bien connu que les prisons françaises, les locaux de police et les cellules de garde à vue sont, en France, des nids douillets...blablabla)


J'ai fait plusieurs séjours en cellule de dégrisement et j'ai également eu la malchance d'être déféré au dépôt (d'ailleurs, quand on a un minimum de cohérence mondaine, c'est positivement vulgaire de faire son premier séjour dans ce triste lieu la quarantaine passée...Soit on y entre beaucoup plus tôt, soit on n'y met jamais les pied).

Ce n'était évidement pas l'éloge du système carcéral français que j'essayai de dresser (mais bon je ne peux pas trop en vouloir a un fanboy de Beigbeder de ne pas savoir lire) mais l'éloge du pathétique ridicule de ce même Beigbeder dans sa véhémente dénonciation...
La fouille au corps, le matricule, la promiscuité dans un cachot du 19ème qui pue la pisse, le procureur tête a claques frustré qui se défoule...Ne sont pas les choses les plus humiliantes...Le plus humiliant c'est d'être confronté à la vraie misère de ses contemporains et de voir comment l'état de droit s'en débarrasse...
J'ai vu a l'intérieur de ce qu'on appelle "la souricière" (et qu'on peut décrire comme une rangée d'étroites cages individuelles en métal ou les condamnés attendent le panier a salade qui va les conduire en maison d'arrêt)...située donc, dans les glauques couloirs sous-terrains qui font le lien entre les geôles puantes du dépôt et le palais de justice... Un condensé de misère sociale, mentale, physique impressionnant et très éloigné de ce qu'on assimile habituellement aux délinquants sensés mériter la taule...
Frédo s'est retrouvé le nez dans la merde au même endroit, et il ne fait que se plaindre de lui même... L'indécence (pire l'indifférence) sociale, peut difficilement être plus médiocrement incarnée...

Lutinvolant a écrit :
Car c'est bien connu, pour être altruiste, cultivé, excellent, courageux et décent moralement, il suffit d'être pauvre... J'y avais pas pensé... Encore merci !


Hélas, les pauvres ont été victime de la même décadence dégénérative qui a affecté les richeux... La classe ouvrière française et le lien social qui pouvait l'unir et faire frémir parfois le patronat bourge n'existe plus... Aujourd'hui, les médiocres smicarts lobotomisés par la pub et le reste, se comportent comme une sorte d'incarnation contemporaine d'Emma Rouault devant un film de Rocco Siffredi...Donc, des frustrés qui
fantasment sur une autre frustration (donc qui achètent les bouquins de Beig' et de ses copains)... On ne va pas aller loin avec ça


Lutinvolant a écrit :
Sinon je suis d'accord avec Jumping Jack, tu as du style, du vocabulaire, des idées (je suis sincère), donc pourquoi ne pas en profiter pour rehausser le niveau littéraire et produire quelque chose !


J'ai trop d'intérêt pour la littérature et d'admiration pour les écrivains (j'ai d'ailleurs eu la chance de vivre quelques années avec une fille publiée et plutôt pointue, reconnue et talentueuse dans le domaine et d'avoir toujours quelques potes dans le bazar) pour avoir l'orgueil de croire que je sois capable, de maitriser suffisamment les subtilités narratives de la langue française...et les d'avoir la capacité de travail, de rigueur et d'abnégation lacrymale que nécessitent l'écriture d'un bouquin et surtout le talent... Bref, je n'ai pas grand chose de plus intéressant a raconter que Beigbeder et je n'ai pas le talent pour prétendre avoir du style...Donc contrairement au cave susnommé, je préfère m'abstenir...


Lutinvolant a écrit :
J'aime Beigbeder (parmi d'autres) parce que ça me fait rire, parce que ça me détends. J


Si tu avais présenté ce bouquin en ces termes "fait rire"/"détendre"...Je ne n'aurais pas perdu de temps a émettre une critique...
C'est du divertissement, c'est tout OK...par contre ne venez pas me parler de littérature, de style ou de talent concernant Beigbeder


Amen... je suis d'accord avec tout...en plus lire un post ecrit dans un aussi bon francais, ca fait plaisir. Je n'ai pas eu le plaisir de visiter des cellules ou le depot ( ce que j'ai pu en voir de l'entree m'a suffit a m'en faire une opinion) mais j'ai bosse comme assistante du procureur a Paris pendant mes etudes de droit et ce que j'en ai effectivement retenu c'est une image de la misere sociale et humaine de mes contemporains., je n'aurais jamais autant appris sur le nature humaine que pendant ses quelques annees passees au Palais.

Et pour en revenir a la litterature, francaise en particuliers, vous me conseillerez quoi en cette rentree litteraire. Je suis un peu perdue. Je n'ai jamais aucun probleme a choisir un auteur etranger. Par exemple, en ce moment, je lis The collected poems de Wallace Stevens et How the dead live de Will Self. Mais des que je me retrouve devant un rayon d'auteurs francais contemporains je ne sais plus quoi faire ni qui choisir...
Lutinvolant
C'est un plaisir de discuter... Tu es quelqu'un qui argumente, qui prends le temps de lire, c'est agréable !

Beurp's a écrit :
Beigbeder sont d'un tel dérisoire, qu'elles discréditent d'entrée la sincérité et la crédibilité de son introspection.

Ca m'a pas perturbé dans la lecture dans le sens ou il ne se livre pas à 300 pages d'autoanalyse mais plus à un album de famille...

Beurp's a écrit :
Non, mais ça m'incite a critiquer les arrières cours de l'édition... Les auteurs publiés et les comités de lecture sont issus du même petit milieu (on y croise curieusement très peu d'enfant de prolo). L'auto-fiction bourgeoise actuelle, en plus d'être anachronique et redondante...est également boursouflée de situations prévisibles et de narrations hypodiégétiques usées jusqu'à la corde...


C'est ce qui sortait de ton discours et avec lequel je suis d'accord complètement. Cela ne m'empêche pas de prendre du plaisir avec certains ouvrages qui, et j'en suis certain, ne révolutionneront en rien la Littérature.

Beurp's a écrit :
C'est votre droit de plébisciter des bouquins quelconques et interchangeables, c'est le mien de dire que ces tonnes de signe insignifiants et népotiquement cooptées entravent la diversité et l'émergence de réels nouveaux talents littéraires.


Donc le problème n'est pas l'auteur ou le livre en question mais l'écrasante visibilité face au reste. Je l'avais souligné quelques lignes plus loin. Nous sommes toujours d'accord.

Beurp's a écrit :
J'ai fait plusieurs séjours en cellule de dégrisement et j'ai également eu la malchance d'être déféré au dépôt (d'ailleurs, quand on a un minimum de cohérence mondaine, c'est positivement vulgaire de faire son premier séjour dans ce triste lieu la quarantaine passée...Soit on y entre beaucoup plus tôt, soit on n'y met jamais les pied).


Je suis content d'apprendre que je ne mettrais jamais les pieds dans ces lieux et tu me vois navré de ton séjour.

Beurp's a écrit :
Ce n'était évidement pas l'éloge du système carcéral français que j'essayai de dresser (mais bon je ne peux pas trop en vouloir a un fanboy de Beigbeder de ne pas savoir lire) mais l'éloge du pathétique ridicule de ce même Beigbeder dans sa véhémente dénonciation...

J'avais compris, rassures toi (merci pour la petite pique "fanboy" !) Moi je pense qu'une petite piqure de rappel ne fait jamais de mal... Bon c'est pas les meilleurs passages du bouquin.

Beurp's a écrit :
Le plus humiliant c'est d'être confronté à la vraie misère de ses contemporains et de voir comment l'état de droit s'en débarrasse...

Je suis toujours d'accord, tentant par mes faibles moyens diverses de contribuer à ce que cela change.

Beurp's a écrit :
Frédo s'est retrouvé le nez dans la merde au même endroit, et il ne fait que se plaindre de lui même... L'indécence (pire l'indifférence) sociale, peut difficilement être plus médiocrement incarnée...

J'ai pas ressenti ça comme une plainte uniquement sur lui. Mais bon, je comprends la vision que tu as.

Beurp's a écrit :
Hélas, les pauvres ont été victime de la même décadence dégénérative qui a affecté les richeux... La classe ouvrière française et le lien social qui pouvait l'unir et faire frémir parfois le patronat bourge n'existe plus... Aujourd'hui, les médiocres smicarts lobotomisés par la pub et le reste, se comportent comme une sorte d'incarnation contemporaine d'Emma Rouault devant un film de Rocco Siffredi...Donc, des frustrés qui
fantasment sur une autre frustration (donc qui achètent les bouquins de Beig' et de ses copains)... On ne va pas aller loin avec ça

Très bonne analyse. Je le pense. Mais j'ai pas l'impression (pour ma part) d'évacuer une frustration en lisant le Fred. Ouf, j'ai eu chaud !

Beurp's a écrit :
J'ai trop d'intérêt pour la littérature et d'admiration pour les écrivains (j'ai d'ailleurs eu la chance de vivre quelques années avec une fille publiée et plutôt pointue, reconnue et talentueuse dans le domaine et d'avoir toujours quelques potes dans le bazar) pour avoir l'orgueil de croire que je sois capable, de maitriser suffisamment les subtilités narratives de la langue française...et d'avoir la capacité de travail, de rigueur et d'abnégation lacrymale que nécessitent l'écriture d'un bouquin et surtout le talent... Bref, je n'ai pas grand chose de plus intéressant a raconter que Beigbeder et je n'ai pas le talent pour prétendre avoir du style...Donc contrairement au cave susnommé, je préfère m'abstenir...

Nous disions ça avec Jumping pour te signifier que ta critique construite et vitriolé nous semblait intéressante et pas dans le style "j'écris ça tout les matins et Fred est une grosse merde" qui n'aurait traduit qu'une frustration de ne pas être lui...

Beurp's a écrit :
Si tu avais présenté ce bouquin en ces termes "fait rire"/"détendre"...Je ne n'aurais pas perdu de temps a émettre une critique...
C'est du divertissement, c'est tout OK...par contre ne venez pas me parler de littérature, de style ou de talent concernant Beigbeder

Là je ne suis pas d'accord car faire rire, divertir et un métier noble et difficile. Une chronique de la haine ordinaire de Desproges me revient ou il s'en prenait à un critique qui employait la formule "ce film (les Ripoux) n'a pas d'autre prétention que de nous faire rire".
Alors le classement littérature ou pas est un débat dans lequel je ne m'aventurerai pas par manque de connaissance. Le style aussi. Par contre je maintiens que ne pas m'ennuyer, me faire rire, sourire et passer un bon moment demande "du talent".

Ah quel plaisir de parler à des gens qui en ont dans le ciboulot ! Et tant pis s'il ne t'aime pas mon petit frédo...

Le Lutin
Disparu le 01/7/2010

«Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n’existe pas. L’amour est impossible. Rien n’est grave.»
"Tu peux toujours mettre une étiquette "modèle unique" sur un étron, ça sera toujours un étron !"
thunders
Les oeuvres de l'admirable Lautréamont ressortent dans La Pléiade.


Celles du non moins admirable Arthur Cravan sont toujours disponibles.
Les vérités cachées sur le 11-septembre : http://www.youtube.com/watch?v(...)AIb7Y
Ballochet
Outre un très bon Raspail que je viens de lire (l'Anneau du Pêcheur, Zaza confirmera sans doute...) et un Balzac que je lis en ce moment, je feuillette un bouquin assez intéressant :



Plutôt bien documenté, la tête rasée col Perry qui écrit ce bouquin - que j'ai vue entrain d'apporter un stock à Born Bad avant d'en prendre un exemplaire - a toutefois le défaut d'écrire avec ses dr martens :
Des lieux communs, une syntaxe déplorable et de grossières fautes de grammaires et de conjugaison dignes de notre forum.

Je sais je sais, c'est bien malheureux que la forme importe plus à certains que le fond, mais j'y mets de la bonne volonté, croyez moi, et là je vous garantis que ça rend le truc pénible à lire.

En tout cas ça tranche avec mon Balzac.
«Une polémique dite courtoise est un duel avec des épées mouchetées.» (Léon Daudet)

Raw Section.
Azazello


Biographie de Grover Lewis, pilier de Rolling Stones responsable de la vocation de Garnier et hommage à un journalisme défunt (celui des 70s). Rempli des obsessions habituelles de Garnier, on y parle plus d'Hollywood que de rock'n roll, c'est un défilé de seconds rôles hormis la figure tutélaire de Robert Mitchum dont la resplendissante interview accordée à Lewis est retranscrite en entier au centre du livre. Très réussi comme d'habitude.
Redstein
Je suis plongé en ce moment dans "Castor de guerre", de Danièle Sallenave, une manière d'anatomie de Simone de Beauvoir qui en dit long non seulement sur le personnage revu à la lumière des dernières publications posthumes lues en parallèle avec ses mémoires et le reste de son oeuvre, mais aussi sur la manière dont on peut se construire autour d'une oeuvre en devenir - et dont celle-ci vous façonne...

'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)

En ce moment sur backstage...