Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
Grünewald
Yves le Vil a écrit :
J'ai lu Le Hussard Bleu et je suis tombé sous le charme très vite.
Un style un peu fanfaron certes, mais élégant.

Pour l'instant je suis en plein dans Le Grand d'Espagne : le style, loin d'être fanfaron, est lourd d'une hargne frustrée, tapant à gauche à droite pour des prétextes ne servant que de caution au coup lui-même - qui devient à force de se dilluer n'importe comment débile. Mais peut-être que ce n'était pas celui par lequel commencer. Dès que je retourne à la civilisation - loin de la Méditerranée, à Paris donc - je tenterai de me procurer Le Hussard Bleu. Y en a-t-il un autre qui vaudrait le coup ?
fous qui n'ont l'air d'être en liberté que grâce à la grandeur du préau où ils prennent leurs ébats
Yves le Vil
Faut demander à Zaza, je n'ai lu que le Hussard bleu et les Enfants tristes.
Peut-être D'Artagnan Amoureux que vient de lire mon père (il y a aussi l'étrangère, les épées, ...)
J'ai trop de classiques, pour employer une mauvaise expression, à rattraper avant de lire tout Nimier.
Loann
  • Custom Top utilisateur
On m'avait prêté le dernier Dan Brown que je viens de finir. Que ça traîne en longueur, la fin ! De bonnes idées, comme d'habitude, mais la forme n'est pas à la hauteur

Avant ça, j'ai dévoré La horde du contrevent d'Alain Damasio. Là par contre la forme y est, et paradoxalement, si le style chargé à l'extrême rend l'avancée pénible, c'est tellement bien fait qu'on est incapable de lâcher le livre. Juste un peu déçu d'avoir prévu la fin depuis les premiers chapitres, mais en même temps c'était la seule issue possible.
Vivement recommandé aux gens ouverts d'esprit.

Grünewald
Yves le Vil a écrit :
Faut demander à Zaza, je n'ai lu que le Hussard bleu et les Enfants tristes.
Peut-être D'Artagnan Amoureux que vient de lire mon père (il y a aussi l'étrangère, les épées, ...)
J'ai trop de classiques, pour employer une mauvaise expression, à rattraper avant de lire tout Nimier.

Edit : moi de même - je n'ose même pas les compter - mais je n'hésite plus à faire l'impasse (Proust par exemple, ou encore Céline, pour d'autres raisons).
fous qui n'ont l'air d'être en liberté que grâce à la grandeur du préau où ils prennent leurs ébats
Yves le Vil
Oui?

J'ai oublié de dire que dans Le hussard bleu, je n'ai remarqué ni hargne ni frustration.

Le livre est inspiré de ses propres aventures puisqu'il s'était engagé chez les hussards pendant la Libération alors qu'il avait 20 ans et c'est précisément le contexte de son roman.
Grünewald
Yves le Vil a écrit :
Oui?

J'ai oublié de dire que dans Le hussard bleu, je n'ai remarqué ni hargne ni frustration.

Peut-être suis-je aussi un mauvais psychologue. En tout cas le style est parfois trop compulsif, et son Histoire de France imagée me fatigue. Mais la forme même du livre n'était peut-être pas encourageante pour une première approche.
fous qui n'ont l'air d'être en liberté que grâce à la grandeur du préau où ils prennent leurs ébats
Yves le Vil
Tu ne veux lire aucun Proust et aucun Céline?
C'est bizarre, Céline je comprends un peu que l'on puisse avoir des ressentiments à son égard à cause des pamphlets si c'est ce à quoi tu penses, mais j'aime beaucoup cet auteur et je pense qu'il faut passer outre et braver l'interdit.

Mais Proust... je n'en ai lu qu'un et il n'y pas longtemps pour la simple et bonne raison qu'il faut en lire, j'ai abordé le livre avec une certaine curiosité, une certaine hâte, présomptueux et guilleret, la fleur au fusil.

J'ai été cassé dans mon élan, je l'ai lu de manière très laborieuse, j'ai pris une leçon d'humilité et moi qui voulait me faire d'affilée les sept tomes de A la recherche du temps perdu, comme une de mes tantes, j'ai mis du sucre dans mon café et de l'eau dans mon vin.
(petite référence musicale).
Je n'étais donc pas fâché de l'avoir terminé, mais il y a d'excellents passages, un très beau style et tout le tralala, je ne regrette pas.

Bref je m'égare, pourquoi l'impasse sur Proust?
Grünewald
Je n'aime pas me forcer, et je n'ai pas envie de ne lire quelques bouquins de La Recherche... : tout ou rien. J'attends donc que l'occasion vienne, comme pour Flaubert, dont j'ai lu Salammbô, L'Education Sentimentale et Bouvard et Pécuchet d'une traite, le plus naturellement du monde alors que je pensais ne jamais les lire (disons que je n'y pensais même pas).
Quant à Céline, les pamphlets je m'en moque un peu, mais trop de gens en parle, pour en dire tout et son contraire et je n'ai pas envie d'être touché par la question ; outre qu'un ami, qui a beaucoup aimé, m'en a cité quelques passages "sulfureux" que j'ai trouvé effectivement acerbes et amusants, mais faibles quelque part. J'attends donc d'en avoir l'envie - j'ai déjà le bouquin depuis longtemps.

(les 5 Gentlemen ?)
fous qui n'ont l'air d'être en liberté que grâce à la grandeur du préau où ils prennent leurs ébats
20th Century Boy
Yves le Vil a écrit :

Mais Proust... je n'en ai lu qu'un et il n'y pas longtemps pour la simple et bonne raison qu'il faut en lire, j'ai abordé le livre avec une certaine curiosité, une certaine hâte, présomptueux et guilleret, la fleur au fusil.

J'ai été cassé dans mon élan, je l'ai lu de manière très laborieuse, j'ai pris une leçon d'humilité et moi qui voulait me faire d'affilée les sept tomes de A la recherche du temps perdu, comme une de mes tantes, j'ai mis du sucre dans mon café et de l'eau dans mon vin.
(petite référence musicale).
Je n'étais donc pas fâché de l'avoir terminé, mais il y a d'excellents passages, un très beau style et tout le tralala, je ne regrette pas.

Bref je m'égare, pourquoi l'impasse sur Proust?

J'ai lu "le coté de Guermantes" quand j'étais au japon et que je n'avais rien d'autre à lire. Il faut reconnaitre que c'est remarquablement écrit. Surtout cette capacité à rendre compte des moindres détails mais le nombrilisme exacerbé du narrateur est agaçant. J'aurais eu autre chose à lire, je ne l'aurais sans doute pas fini.

Ça fait longtemps que je n'ai pas lu de romans. des années.
well I’m a mess / hell, I know that it’s a crappy excuse
Yves le Vil
Proust c'est une écriture sensible et intime, personnellement ça m'a plutôt plu, même si ce n'est pas très rock'n roll.

Grünewald a écrit :
Je n'aime pas me forcer, et je n'ai pas envie de ne lire quelques bouquins de La Recherche... : tout ou rien. J'attends donc que l'occasion vienne, comme pour Flaubert, dont j'ai lu Salammbô, L'Education Sentimentale et Bouvard et Pécuchet d'une traite, le plus naturellement du monde alors que je pensais ne jamais les lire (disons que je n'y pensais même pas).
Quant à Céline, les pamphlets je m'en moque un peu, mais trop de gens en parle, pour en dire tout et son contraire et je n'ai pas envie d'être touché par la question ; outre qu'un ami, qui a beaucoup aimé, m'en a cité quelques passages "sulfureux" que j'ai trouvé effectivement acerbes et amusants, mais faibles quelque part. J'attends donc d'en avoir l'envie - j'ai déjà le bouquin depuis longtemps.

(les 5 Gentlemen ?)


Oui les 5 Gentlemen.

J'ai pour projet de lire toute la Recherche, mais pas, enfin plus, d'affilée.
C'est comme la Divine Comédie, j'ai lu l'Enfer, puis un Fante, puis le Purgatoire puis un Steinbeck ou un Bukowski (ce n'est pourtant pas la même chose) avant de m'attaquer au Paradis, que je n'ai toujours pas terminé parce que c'est emmerdant au possible.
J'ai l'habitude d'alterner lectures costaudes et lectures légères, un peu comme l'on boit une gorgée de vin entre chaque bouchée pour diluer un plat copieux.
Rien ne t'oblige à les enchaîner comme des demis!

Je comprends pour Céline, c'est vrai que c'est un auteur adoré ou honni et que ça peut être agaçant d'entendre monsieur x ou madame y d'en faire l'éloge ou la diatribe.
J'ai lu des passages des pamphlets, ça ne m'a pas beaucoup intéressé.
J'en ai acheté un pour la frime, (j'étais à Vichy, et j'ai vu les beaux draps en devanture pour une bouchée de pain, la situation était trop cocasse, je n'ai pas su résister) j'ai parcouru quelques pages, et c'est de la merde.
Une espèce d'analyse politique de pilier de comptoir.
C'est le dernier des pamphlets donc peut-être qu'à force de ressasser les mêmes conneries, on s'essouffle, et en effet c'est laborieux et plutôt pauvre.
Bref, je préfère me souvenir du Voyage et de Mort à crédit, là si tu trouves que c'est faible... je mange mon chapeau.
Grünewald
Ce sont des passages du Voyage que j'ai trouvé faibles. Quelques lignes, qui ne me suffisent pas pour m'en faire un avis, mais au moins pour rester sceptique.
En tout cas ce Nimier m'énerve : je viens de finir Le Grand d'Espagne, et sorti de ses considérations historiques vaseuses, présentées dans un style poussif à force de chercher la diatribe et le bon mot, c'est intelligent, exprimé dans un style fin et altier. Vivement que je m'en procure d'autres.

PS : j'avais tenté d'alterner la lecture de L'Homme Sans Qualité avec d'autres ouvrages plus modestes - tant dans les intentions que dans le style et la taille du volume - : j'en ai totalement laché la lecture.
fous qui n'ont l'air d'être en liberté que grâce à la grandeur du préau où ils prennent leurs ébats
Yves le Vil
Je n'ai pas de chapeau de toute façon.

Le style Céline, on aime ou on aime pas, mais trouver ça faible je trouve ça un peu fort de café.
Mais attendre d'en avoir envie n'est pas tout à fait faire impasse, il m'arrive moi-même d'éloigner temporairement certains auteurs ou ouvrages de mes projets de lecture.
« ça, plus tard »

Ou alors, envisager la lecture de certaines ... oeuvres de manière plus incertaine, à l'instar des Musso, des Beigbeder, des Gravalda, des Bernard ou Marc Henri Levy.
« J'en lirais peut-être lorsque j'aurais lu tous les Balzac, tous les Zolas, Joyce, Proust, Chateaubriand, les grands auteurs Russes, tout ce qui est cité dans A Rebours, ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas, la Bible, Goethe après avoir pris des cours d'Allemand, Homère en grec et la notice de ma télévision. »

Je lirais Le Grand d'Espagne, je suis curieux de voir la chose de plus près, après tout il est aussi possible que Nimier ne te plaise pas du tout!

Je n'ai pas lu L'homme sans qualités, je l'ajoute aussi à ma liste.
Grünewald
Yves le Vil a écrit :
Ou alors, envisager la lecture de certaines ... oeuvres de manière plus incertaine, à l'instar des Musso, des Beigbeder, des Gravalda, des Bernard ou Marc Henri Levy.
« J'en lirais peut-être lorsque j'aurais lu tous les Balzac, tous les Zolas, Joyce, Proust, Chateaubriand, les grands auteurs Russes, tout ce qui est cité dans A Rebours, ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas, la Bible, Goethe après avoir pris des cours d'Allemand, Homère en grec et la notice de ma télévision. »

Ah! je suis soulagé de constaté que le trou béant de ma culture n'est pas un cas isolé - à peu de choses près, ma liste est à peu près la même, d'ailleurs, moi aussi ayant fait le dangereux pari de jeter un oeil attentif aux "quelques" références de Huysmans.
fous qui n'ont l'air d'être en liberté que grâce à la grandeur du préau où ils prennent leurs ébats
Yves le Vil
Oui mais je n'ai pas dressé une liste exhaustive de mes lacunes...

La littérature latine décadente, je ne pense pas en lire dans l'immédiat par contre haha.
Grünewald
Compte tenu que des Esseintes la recommande dans le texte, si je me souviens bien. Personnellement, à part peut-être Le Satiricon, traduit, je ne pense pas m'y attarder - en fait même pas y passer - de si tôt.
Sinon, j'avais projet de lire Dante : c'est si "difficile" que ça ?
fous qui n'ont l'air d'être en liberté que grâce à la grandeur du préau où ils prennent leurs ébats
Yves le Vil
Oui il la recommande.

Dante je n'ai pas trouvé ça si difficile, disons que ça m'a de moins en moins plu au fur et à mesure de ma progression dans l'oeuvre, le Paradis c'était honnêtement assez agaçant, Dante, en extase, se pâme devant les anges, les saints, et gnagnagna, on le croirait sous codéine.

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