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Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
Kandide
Lao a écrit :
Dans la série 'policière' "Le Poulpe" inaugurée en 1995 par Jean-Bernard Pouy (à découvrir absolument : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Poulpe_(collection)), il y a des tomes plus ou moins bons.

Je viens de finir et j'ai vraiment apprécié "La cerise sur le gateux" de Jean-Jacques Reboux. Je ne connaissais pas cet auteur malheureusement décédé en 2021 (covid ?) mais je vais y regarder de plus près.

Citation:
.... à chaque fois qu’un crime raciste est commis en France, les idéologues inspirateurs potentiels des tueurs sont invités à donner leur avis. C’était un peu comme si, à chaque fois qu’une fille était sauvagement violée et assassinée, on extrayait de sa taule le dernier des tueurs en série pour lui demander ses réactions à chaud.
ça semble intéressant !
Kandide
Citation:
il a au long de son oeuvre anticipé les changements majeurs dans les rapports de pouvoirs entre les médias, la finance, l’addiction à l’information permanente ou l’écologie radicale? C’est lui qui, dès 1968, imagine un président noir à la tête des Etats-Unis. Pour lui, la science-fiction se doit d’être politique, engagée, vociférante, parfois punk… Nourri autant par Norman Mailer, Kerouac et Burroughs que par Michael Moorcock, Bob Marley ou encore les Sex Pistols, Norman Spinrad est depuis près de 50 ans l’enfant terrible de la SF


https://www.radiofrance.fr/fra(...)20096
Lao
  • Lao
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  • #5642
  • Publié par
    Lao
    le 26 Feb 23, 16:41
Super ! Merci ! je vais l'écouter.

ça va te donner envie tout ça....
Kandide
Lao a écrit :
Super ! Merci ! je vais l'écouter.

ça va te donner envie tout ça....
Oui !
Masha
Dans la rue, on trouve des choses étonnantes parfois


Je crois qu'il n'a pas aimé
"Masha ... Comment fais-tu pour, si régulièrement, trouver de telles horreurs : c'est inécoutable !!!!"

Postez des recettes, bordayl de merde.
Lao
  • Lao
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  • #5646
  • Publié par
    Lao
    le 03 Mar 23, 19:35
Je n'ai vraiment pas accroché au style de Manchette ... trop sec, trop impersonnel trop direct, trop froid à mon goût.
Dans les auteurs de polar français, pour moi, s'il y en a un à ne pas louper c'est Thierry Jonquet, bien plus humain.

"Mygale" a été adapté au cinéma par Almodovar, "La Piel que habito"
jules_albert
Jonquet n'est pas mauvais mais Manchette est plus important dans l'histoire du genre car c'est lui qui remet la critique sociale au centre du roman policier, s'inspirant de Dashiell Hammett et Raymond Chandler. Manchette s'éloigne du folklore du "milieu" tel que raconté par Albert Simonin. Il dépeint la banlieue, la corruption, la lutte des classes, la marginalité, le sexe, la drogue...

C'est ce que les critiques ont appelé le "néopolar", terme un peu vulgaire qui ne plaisait pas beaucoup à Manchette qui était un styliste. Et c'est donc Manchette qui ouvre la voie à une nouvelle génération d'auteurs dont Jonquet fait partie avec Daeninckx, Pouy, Fajardie, entre autres.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Lao
  • Lao
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  • #5649
  • Publié par
    Lao
    le 03 Mar 23, 21:05
Pouy je le place de suite derrière Jonquet (ou même avec). Rien que le fait d'avoir lancer le défi du Poulpe c'est déjà une référence mais en plus il a une sacrée verve.
rapideyemove
Lao a écrit :
Pouy je le place de suite derrière Jonquet (ou même avec). Rien que le fait d'avoir lancer le défi du Poulpe c'est déjà une référence mais en plus il a une sacrée verve.




Ce mot pour allonger ta liste, sans méconnaître les œuvres très significatives de Didier Daeninckx ou de Frédéric H. Fajardie et, ainsi, de ne pas oublier d’évoquer celui que j’ai la faiblesse de considérer comme un des plus grands écrivains francophones du demi-siècle dernier : Hervé Prudon, dont l’œuvre longue mais la vie plutôt courte incarnent le très grand style et une prosodie de rhapsode (sans doute à l’origine de ce talent exceptionnel pour les adaptations d’œuvres littéraires faites pour France Culture).

Je ne sais pas où ses livres sont aujourd’hui édités, si tant est qu’ils soient encore disponibles.
À l’époque, ils paraissaient surtout chez Gallimard, dans la «Série Noire» puis «La Noire»: De Mardi Gris (1978 ) jusqu’à La Langue Chienne (2008 ), en passant par Tarzan malade (1979), Banquise (1981), Nadine Mouque (1995, prix Louis Guilloux, Guilloux le maître du Sang Noir, c’est tout dire de la manière que Prudon avait d’échapper aux étiquettes), La Revanche de la colline (1996), Les hommes s'en vont (1998 ), Cochin (1999), Les Inutiles (2002), Ours et Fils (2004) ; jusqu’à l’aventure, en passant, de Venise attendra (2000), écrit à quatre mains avec Sylvie Péju, sa compagne.
Enfin, le grand œuvre posthume de poèmes, Devant la mort (2018 ).

Et j’en oublie...

Au détour de La Langue Chienne, le rimbaldien clandestin qu’était Hervé Prudon fait parler Tintin, son narrateur, ainsi : 
«J'étais juste un type mince avec ce petit bagage à la con et un stylo dans la poche. […] Ma chance, c'était que le bagage ne fermait pas et que le stylo fuyait. J'ai suivi le stylo dans la fuite.»

Dans l’hommage chancelant qu’il adressa à son ami Hervé Prudon quelques jours après sa mort, le 14 octobre 2017, l'écrivain Philippe Lançon écrivait :

«Le week-end dernier, le romancier Hervé Prudon a donné sa langue au chien. Il avait mis de la lune dans le caniveau, autrement dit, du poème dans le polar. Il avait 66 ans, un vieux crabe qui l’accompagnait avec opiniâtreté, une fréquentation assidue des rues, des strophes et des hôpitaux. A l’un d’eux, Cochin, où il vécut en pavillon et sous Saint-John Perse pour échapper à l’alcool en dégageant l’horizon intérieur,(…) Maniaque du jeu de mots, croquant des personnages affreux, sales et méchants, des lanternes rouges, des loquedus, des damnés de la terre et de banlieue aussitôt mis en grâce par les volutes de l'assonance, de la comparaison, du glissement, de la métaphore, comme dans un retable baroque finissant.(…) Il avait une élégance de gaspilleur fauché, de prince qu’on ne sort pas, complète, décalée, déprimée, instinctive, tout le chic de la bohème en prose et du dandy en dedans, celui qui ne joue pas, ne la ramène pas, ni sur son talent ni sur ses malheurs ni sur rien. De loin, il semblait long et de près, fragile, c’est peut-être une définition de la beauté. Quand il fermait la mâchoire, il avait l’air d’un enfant, l’un des siens dont il parlait si bien, avec une émotion de nourrice et une certaine colère face au destin.»

Au travers d’un article publié en 2004 par Libération, Hervé Prudon laissait filtrer son ironie coutumière et son humour noir, cette politesse du désespoir :
«Je fréquente plus le Franprix de la rue de la Glacière que les Deux-Magots. Je me complais dans les tâches ménagères. Depuis que j'ai une HLM, la précarité n'est plus une inquiétude. Notre vie n'est pas très matérielle ni sociale. Le bonheur n'est pas dans le pré ni dans le prix, mais dans la tête. Je conseille aux enfants de se libérer des activités et de ne pas activer leur temps libre. J'aime tout ce qui ne sert absolument à rien, ce vide où l'essentiel peut s'inviter. Les petits riens, les attentions, des gestes qui semblent ne pas avoir de sens. Je suis ridicule.»

L’élégance est un rituel.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Lao
  • Lao
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  • #5651
  • Publié par
    Lao
    le 04 Mar 23, 20:03
Ha oui c'est à creuser.
Je ne connaissais pas Hervé Prudon mais on dirait le langage d'un sage taoïste
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
rapideyemove

Pourquoi pas…

…malgré l’alcool alors, et les monstres, leur patience, comme leur douleur ou leur violence et leurs scansions qui faufilent la plupart des "histoires" d'Hervé Prudon, avant d’inspirer voire de contaminer sa Longue Phrase, c’est à dire son style, et son oralité aussi habitée que puissamment travaillée.
En somme, une conscience du rythme, de sa quête.
Une poétique unique, donc, sans réel équivalent, sans famille de circonstance, surtout pas celle d’un genre et de ses labels pour les rayons de magasins…
Toutes choses qui ne manquèrent pas de dérouter, et le mot est très très faible , les lecteurs habituels, et autoproclamés "cultivés", de «La Série Noire» quand ils découvrirent à l’époque Mardi Gris, Banquise, Nadine Mouque, ou un peu plus récemment La Langue Chienne.

Ou alors, si je poursuis bien ton analogie, notre homme, ce sage du Tao, pourrait être un de ces moines fous et ivres sortis tout droit du monumental roman de Shi Nai’An, Au Bord de l’Eau (XIV° siècle).
Là, ça ne serait pas mal non plus .


Tiens, pour la route, je te laisse cette belle volée d’extraits des poèmes posthumes de Prudon, Devant la mort ( 2018 ), volée qui, si on sait lire, plus encore écouter, situe assez bien l’ambition et l’exigence de cette œuvre si singulière qui échappe, puisque besoin est, à l’étroitesse et à la sclérose des étiquettes des genres littéraires et à leur appétit marchand à peine déguisé :



«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Blow Up
Un cadeau de mon frère. Très intéressant, il ne sortent pas de nul part les black blocs, il y a une longue histoire derrière.

"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021

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