Oui, entretemps je me suis lu la partie concernant Sheena (pages 251 à 276). C'est un complément idéal de ma connaissance encore fort limitée de cette artiste majeure (je n'insisterai jamais assez sur ce point) car bien sûr, vu mon ignorance de la langue japonaise, mon intérêt s'était jusqu'ici principalement porté sur la musique (qui suffirait à en faire une artiste majeure - je tape sur le clou - si vous ne devez écouter que deux albums d'elle, écoutez Shojo Strip et Kalk Samen Kuri No Hana, vous me remercierez plus tard ).
Et donc l'analyse de Chujo (et celles sur lesquelles elle se base) ne fait que conforter l'impression que j'avais d'une oeuvre d'une richesse énorme et foisonnante AUSSI du point de vue lyrique et symbolique. Une chose qu'on apprend très vite chez Sheena Ringo est qu'elle ne laisse jamais rien au hasard - aucun mot, aucune note n'est là par hasard.
Après, j'ai une méfiance naturelle devant les interprétations trop poussées des textes de chanson, pour la simple raison que j'estime que seule leur auteure en connaît la signification réelle (et encore ... beaucoup d'auteurs avouent que même pour eux, leurs textes prêtent à diverses interprétations).
Et comme Sheena s'entoure de mystère et ne s'épanche pas sur la signification de ses textes ... Mais rien que le fait qu'on puisse les interpréter de façon aussi alambiquée et profonde est significatif de leur degré de richesse et de complexité - sans même parler de leur beauté sonore et même esthétique. Ne me lancez pas sur ses cent voix non plus, elle interprète ses textes à la façon d'une actrice qui jouerait tous les personnages d'une pièce.
Un dernier point qui n'est pas relevé dans la thèse: lorsque Sheena Ringo écrit les premiers textes qui sont analysés, elle a entre 19 et 20 ans ... Et elle écrit son chef d'oeuvre (Kalk .... ) à 24 ans. No comment.
Du coup, j'adorerais que Chujo se penche un jour sur l'écriture de Miku Kobato, une autre auteure atypique de la scène japonaise - je ne la compare pas à Sheena Ringo bien sûr, mais différents commentateurs japonais ou bien maîtrisant très bien la langue ont déjà attiré notre attention sur la richesse de sa langue et la façon souvent astucieuse de l'utiliser, dans des morceaux comme Puzzle par exemple, ou Giovanni, ou Secret My Lips etc etc ...
Par ailleurs, ne peut-on pas voir dans un de leur morceaux les plus récents à ce jour "HATE?" (écrite par Saiki!) un texte et un sujet (l'infidélité masculine traitée avec une saine colère, en toute franchise et de façon crue) qui aurait toute sa place dans la thèse de Chujo?
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"