Le rock japonais féminin (essentiellement)

Elle a l'art de bien terminer ses morceaux, souvent avec un crescendo bien rock . J'aime vraiment bien ce son qu'elle perfectionne à chaque morceau, et tu te dis qu'il ne faudrait pas grand chose pour que ça devienne viral.

Il faut noter que maintenant les 3 gars de 24Hours (son groupe d'origine) l'accompagnent dans sa carrière solo, il y a eu un concert l'autre jour de MEMI x 24Hours. Bien conscient du potentiel de leur amie, les gars n'ont pas hésiter à passer au second plan pour l'aider dans sa carrière solo.



Quelques photos du festival Japan Jam 23


Nishina (avec sa Fender Mustang en photo n°7)
https://www.instagram.com/p/Cr(...)_link

YAYUYO
https://www.instagram.com/p/Cr(...)_link

CHILLI BEANS
https://www.instagram.com/p/Cr(...)_link

KANEYORI MASARU
https://www.instagram.com/p/Cr(...)_link

HUMP BACK
https://www.instagram.com/p/Cr(...)_link

C'est sympa ce festival Fender



L'air de rien, c'est pas banal comme attitude! Imagine ça dans n'importe lequel de nos groupes favoris (de partout, de tous les temps), c'était le split assuré.

Le nouveau single de Ado est disponible sur Spotify: https://open.spotify.com/album(...)5LO5A

C'est composé par Vaundy qui était déjà l'auteur de "Backlight", la chanson la plus rock du film "One Piece".

Depuis 2020, la Maison de la culture du Japon à Paris diffuse la plupart de ses conférences sur sa chaine YouTube. On peut y accéder depuis l'onglet en direct. https://www.youtube.com/@Maiso(...)Paris

Ce soir se tenait une conférence sur le rock et les cultures musicales alternatives au Japon.


"L’image que renvoie la production musicale japonaise aujourd’hui est celle d’une industrie dominée par des groupes de jeunes interprètes formatés pour répondre aux besoins du marché et reproduire des schémas de représentations sociales normés.
Suite à l’introduction du rock dans l’après-guerre, se développe pourtant tout au long de la seconde moitié du XXe siècle au Japon un pan de l’histoire de la musique populaire riche en mouvements de tension avec la culture dominante, l’autorité politique et les cadres de conformation sociale.
Rock psychédélique, folk, enka, punk, noise représentent autant de moments de contestation ou de mise à distanciation des modèles normatifs qu’il s’agit de voir et d’entendre au sein de cette conférence.
Spécialiste de la musique populaire et du genre, Chiharu Chujo est enseignante invitée à l’Université des études étrangères de Tokyo. Jeremy Corral enseigne l’histoire de la musique contemporaine japonaise à l’Université des études étrangères de Tokyo. Bruno Fernandès est musicien d’improvisation et chercheur indépendant spécialisé dans l’histoire des contre-cultures."

La conférences est articulée autour de trois axes principaux:
-L'emmergence de la musique contestataire moderne
-Les début de la folk et du rock
-La monté des sous-mouvements psychédéliques
Puis, la chercheuse évoque "très rapidement" l'histoire des premiers groupes rock/punk féminin
S'en suis une discussion sur le lien entre politique et musique au Japon et les vecteurs de la musique contestataire.
En deux heures, les thèmes sont un peu survolés, mais on y apprend pas mal de choses

La chercheuse Chiharu Chujo est spécialisée dans la musique populaire et le genre et étudie la féminisation de l'industrie musicale au Japon.

Je suis allé jeté un oeil à sa bibliographie, elle a notamment publié une étude intitulé: "Chanter l’écologisme dans le Japon de l’après-Fukushima : l’ambivalence de la musique écoféministe chez UA" https://journals.openedition.o(...)10300
(Je ne sais pas si la musicienne UA a déjà été évoquée ici. Je n'ai pas encore creusé toute sa discographie, mais c'est vrai elle a quelque chose qui se démarque des autres dans son oeuvre)

Elle a pas mal d'autres publications en accès libre https://search.openedition.org(...)&pf=:
Un article sur l'hyperféminisation des chanteuses japonaises https://journals.openedition.o(...)/5910
Ainsi qu'une autre conférence sur les figures et enjeux des artistes femmes dans l’industrie musicale japonaise contemporaine https://archive.org/details/ChiharuChujo
Enormément de sujets appropriés pour ce forum!

Merci, effectivement je pense que tu viens de nous dénicher une mine d'information!

Principalement du point de vue historique puisque la scène contemporaine qui nous concerne le plus (ni idol, ni franchement contre-culture, surtout au sens politique) n'y sera probablement pas abordée, puisque récente (même si ses racines remontent à trente ou quarante ans).

(argh, l'orateur du milieu est franchement insupportable sur la longeur, foutez-lui un antipop sur son micro par pitié - et puis cette condescendance typique, après avoir tenu le crachoir balbutiant durant plus d'une heure " je ne sais pas si on a le temps, Chiharu, peut-être veux-tu parler TRES RAPIDEMENT des femmes musiciennes" ... - connard! )

Vous pouvez zapper les premiers 3/4 et vous en tenir à l'intervention de Chiaharu Chujo, de loin la meilleure oratrice alors que ce n'est pas sa langue natale!

Oui...c'est pour ça que j'ai souligné le très rapidement

Le sujet est axé sur la musique contestataire, donc on contourne le rock mainstream, mais je pense que ça donne pas mal de pistes sur l'évolution du genre et l'influence sur les groupes contemporains.

Chiharu Chujo connait très bien son sujet, je viens d'écouter sa conférence les figures et enjeux des artistes femmes dans l’industrie musicale japonaise contemporaine. Ici elle parle surtout des idoles et des chanteuses pop, mais elle explique très bien comment les artistes utilisent et s'approprient leur image feminine et ça s'applique aussi aux rockeuses actuelles (CHAI, Band-Maid, Chanmina,...)

Oui, son intervention est de loin la plus intéressante, donc de 01:33:00 à 01:55:00 surtout, et ensuite ses réponses aux questions. J'ai beaucoup apprécié son explication du féminisme TACTIQUE plutôt que politique ou lyrique et là les descendantes sont effectivement bien là - outre celles que tu cites, j'ajouterais entre autres Hanabie et Otoboke Beaver (encore que elles sont parmi les rares qui ont des paroles explicitement féministes voire iconoclastes - voir leur réjouissant "I'm no maternal"). Je me réserve un moment ce soir pour écouter sa conférence.

Ca peut toujours paraître bizarre de citer Band-Maid comme féministe - à cause de l'image à première vue contradictoire (... et pensée comme telle! et Chiharu Chujo parle d'ailleurs tout à la fin du détournement de l'image) mais en fait, toute leur trajectoire n'est que du féminisme appliqué au lieu d'être simplement professé, c'est à dire d'un groupe de jeunes femmes qui prennent progressivement les rênes de leur destinée en main en s'accaparant progressivement tous les postes de "pouvoir": composition, puis production, design, organisation et aspects décisionnels.

La lecture des interviews de leur recueil de partitions d'Unseen world est essentielle dans la mesure où pour une fois on laisse la place pour s'exprimer aux personnes qui gravitent autour du groupe (roadies, ingé-son etc ... ) et cette progression y transparaît parfaitement. Aucun doute sur qui est devenu le boss .

Et dans docu suite à leur tournée US en 2022, à un moment, il est précisé que Miku voulait un groupe exclusivement féminin.

Merci pour ce documentaire et pour vos remarques, je vais écouter la partie recommandée.


Complètement, pour ma part je suis tombé dans ce panneau jusqu'à récemment, où j'ai découvert avec Band-Maid une musique sérieusement intéressante, comparable voir supérieure à la plupart des groupes non-japonais que je connais.
Je connaissais l'intérêt de Marty Friedman pour le rock Japonais, ça m'a toujours intrigué mais j'ai fini par comprendre, merci Marty-san.

Woow... je ne pensais pas trouver des ressources au niveau universitaire sur la musique japonaise actuelle ! Merci pour toutes ces infos en plus !

C'est vrai que cette image de régiment d'idols en jupettes colle malheureusement à la musique japonaise. Il faut dire aussi que le Japon, politiquement, ne met pas du tout en avant la musique pour promouvoir la culture nipponne à l'international? Autant les mangas/anime et le cinéma d'auteur sont largement mis en avant... autant la musique est cachée, le phénomène des idols étant trop "malaisant" pour être vendu à l'international (Enfin... c'est pas vraiment de la musique les idols, le gros de leur business c'est les produits dérivés et les "rencontres" avec les fans).

Je suis quand même surpris que Chiharu Chujo fasse tout de suite le grand écart entre les idols et un rock contestataire très underground. Alors que pour moi, le cœur de son sujet devrait être justement le succès de cette scène rock "mainstream" qu'on diffuse ici depuis presque 300 pages, une scène rock qui se construit plutôt en opposition aux idols (tout en adoptant certaines des pratiques commerciales).
Pas besoin d'aller chercher des groupes ultra-politisés dans un pays où justement la politique semble largement boudée par les jeunes générations.
- Si je pouvais lui poser des questions, j'aimerais qu'elle nous explique s'il y a des causes sociales qui expliquent un tel intérêt des jeunes femmes japonaises pour la pratique des instruments "rock" et la multitude de groupe formé au lycée ?

-Cette popularité du "rock japonais féminin" est-elle vraiment visible au Japon ?

- Pour quelle(s) raison(s) les groupes féminins sont plus intéressés par l’international que les groupes masculins ?

- Plus largement, pourquoi le rock est aussi vivant au Japon en 2023 alors qu'il est moribond en occident depuis longtemps déjà ?


Si jamais Chiharu Chujo passe par là...

Un peu de musique quand même, "Vision" le 2ème titre sur le CD single de SCANDAL qui vient de paraitre est très intéressant !

Très content, j'ai reçu aujourd'hui mes disque de POMODOLO - ce n'était pas simple (comme souvent pour les petits groupes qui n'expédient pas hors Japon), j'ai dû passer par Worldshopping, qui fonctionne très bien.





Pour l'instant, ils publient des extraits de concert, la voix de Flan est toujours aussi impressionnante!

Je recommande aussi ce podcast où Mme Chujo intervient: https://carnetsjapon.hypothese(...)17895

Elle y parle de la différence des notions d'engagement entre le Japon et l'Occident, ce qui explique pourquoi la musique japonaise nous parait si "lisse" et dépolitisée au premier abord.
Elle dit aussi que les groupes les plus politisés sont très vite marginalisés et que même si il n'existe plus de censure au sense propre, les labels exercent toujours une pression sur les artistes. Il existe notamment un organisme (Rekodo rinri shinsa-kai / Comité de jugement éthique des disques) ayant une forte influence sur les média qui analyse les textes des chansons avant leur sortie et les classes selon leur "dangerosité politique"...
(Edit: Les chansons antinucléaires sont particulièrement ciblées, la raison est que beaucoup de grands labels japonais entretiennent des lien économiques avec des organismes impliqué dans l'énergie nucléaire)

Il y a donc une forte auto-censure chez les musiciens et musiciennes, et ceux qui veulent vivre de leur musique doivent retirer tout aspect subversif dans leur morceaux, ou bien les détourner. (c'est le cas entre autres de Ômori Seiko)

Je continue a creuser le sujet, j'ai mis la main sur sa thèse (552 pages!) qui a l'air extrêmement intéressante et riche en ressources. Elle y détaille toutes les époques en passant par beaucoup genres différents et étudie quelques artistes au cas par cas (Sheena Ringo, pour ne citer qu'elle).

Si vous vous intéressez au marché globale de la musique japonaise, j'ai aussi vu passé il y a quelques jours sur Reddit un Ask me anything d'un responsable marketing d'un "service de streaming populaire" au Japon. Il explique en partie pourquoi les labels sont reticent au marché international et au streaming. Peut-être qu'il répond encore aux questions.

Là je serais TRES interessé - on sait l'admiration sans borne que je porte à cette surdouée excentrique et pas mal barrée . Si tu as un lien ... Edit: non, ça va, j'ai trouvé https://scd-resnum.univ-lyon3.(...)c.pdf

Ici tu tombera sur le résumé et un lien PDF (Table des matières pages 6-8 ). C'est passionnant! Elle analyse plein de ses textes et les mets en parallèle avec d'autres artistes de sa génération.