"Réhabiliter" Genesis ? C'est un non-sens. On ne le croirait pas à lire les écrivaillons de la presse "rock" franchouille (= parigote) : de vieux "punks" d'autant plus frustrés qu'ils n'ont jamais été que des observateurs d'un phénomène mort et enterré depuis trente ans - mais ces gens-là ne comptent pas.
backdoorman a écrit :
jusqu'en 77, c'est de l' excellent prog traditionnel. Par la suite, sa renommée est bien trop importante pour de la pop insipide 9 fois sur 10
Après 1977/78, ils n'étaient plus que trois, et n'avaient plus rien à prouver. Banks, Rutherford et Collins ont suivi leur pente naturelle, qui a toujours été très "pop", et leur marché s'élargissant d'autant, il n'y avait pas de retour en arrière envisageable...
M'enfin la première chose à faire quand on parle de Genesis, c'est de signaler qu'il y a un avant et un après Gabriel (parti en 75) / Hackett (parti en 77), qui étaient les éléments les plus décalés / aventureux du groupe.
Ces deux incarnations du groupe sont tellement différentes que toute affirmation "j'aime Genesis" ou "je déteste Genesis" sans plus de précisions n'a strictement aucun sens... Remarquons aussi que la plupart des gens qui "détestent" n'ont entendu que la soupe des années 80.
Pour faire "court", parce que j'ai pas toute la journée, qu'on me permette de reprendre ce que j'avais dit dans un autre topic :
Citation:
(...) j'aimerais simplement qu'on ne confonde pas la machine à fric des années 80 et ce groupe de très jeunes Anglais peut-être naïfs mais déterminés (et bourrés de talent) qui, au début des Seventies, ont pondu sans arrière-pensée mercantile des trucs ambitieux que j'adore mais que tu as parfaitement le droit de détester.
Je préfère nettement les enregistrements studios, même si des vidéos comme le "Salmacis" de Mollotof sont intéressantes, ne serait-ce que parce qu'elles montrent que si Banks, Rutherford, Hackett, Gabriel et Collins avaient parfois du mal à rendre proprement des compos pas simples à jouer, ils se donnaient à fond : cas intéressant de musiciens qui ont développé leur technique parce que leur musique l'exigeait, plutôt que le contraire.
Il y a quatre albums incontournables à mon sens :
. Nursery Cryme (1972 - où figure The Fountain of Salmacis)
. Foxtrot (1973)
. Selling England By the Pound (1974 - leur chef-d'oeuvre, si on oublie IKWIL et More Fool Me)
. The Lamb Lies Down on Broadway (1975 - parfois gâché par un Gabriel qui en f... partout. J'aimerais bien en entendre une version instrumentale.)
Deux ou trois autres albums valent également le coup d'oreille : Trespass - 1971 (pastoral et manquant de maturité, mais y a de belles choses), A Trick of the Tail - 1976, et Wind and Wuthering - 1977 (mais ces deux-là commencent à sentir salement la mélasse).
Enfin il y a les live : Genesis Live, très brut, mais avec des versions sympas des premiers morceaux, et Seconds Out, où Collins est encore supportable, et qui brille de par la maestria instrumentale des cinq compères.
M'enfin si tu entends n'en écouter qu'un, jette-toi sur Selling England (par exemple sur
www.musicme.com - merci à Didi pour le heads-up) - si tu accroches au premier morceau (Dancing Out With the Moonlit Knight - sans doute ce qu'ils ont fait de mieux), il vaudra la peine d'approfondir la question.