Petite métaphore pour prendre le relais de Luna sur la Bonne Bouffe
Bon on a ca :
(Fraichement cueillis ce matin)
2 solutions pour accéder à ce mets bien particulier sans être obligé de se tremper jusqu' au molet et de faire la chasse aux limaces :
1) L' acheter là où on veut.
2) Aller au restaurant.
1) On peut choisir la qualité du cèpe pour un cours actuel autour de 25 euros sur les marchés.
Et puis il y a le plaisir de faire sa propre cuisine, maîtriser de bout en bout le plaisir culinaire tout en baignant dans une odeur ...
Bon ca prend un peu de temps (obliger de prendre l' apéro, avec modération, en même temps).
Il faut les nettoyer, peler les PdT (made in lieu de villégiature) pour faire une fricassée, hacher menu persil et ail (made in ...). Préparer en même temps les ustensiles de cuisson, sortir la côte de boeuf, ouvrir le petit côte de castillon 2001 mis en bouteille au chateau à 4,5 Euros (qui vaut sur le plan gustatif plus que son prix).
Et une fois les cuissons terminées, il n' y a plus qu' à mettre les pieds sous la table pour se régaler.
2) Là on ne maîtrise rien, on fait confiance au chef. A ce prix là ca doit d' être bon. Seulement voilà le plat que je prépares habituellement de manière rituelle (presque ancestrale pour un homme des grottes ), il est pas sûr que je l' apprécie à sa juste valeur (même si c' est un trés bon chef qui le cuisine) dans une autre représentation que la mienne. Sans pour autant remettre en cause les compétences du chef. C' est un peu une loterie : parfois on peut être conquis par la nouveauté tout aussi bien que l' on peut être franchement décu.
Là où le bât blesse c' est que ce qui me reviends en gros à 15 euros TTC à la maison (pour 2), va me revenir au plus bas à 45 euros (minimum) TTC au restaurant (sans pouvoir amener la bouteille de vin que je n' ai pas finie, faut pas pousser non plus ). Alors certes, le chef aura pris le soin de ne sélectionner (théoriquement, parce qu' il fait parfois aussi avec ce qu' il y a) que de la matière première digne de son menu. Mais cette sélection m' est aussi offerte.
Finalement hormis le plaisir de se faire plaisir mutuellement (quelle que soit la personne qui invite) en allant au restaurant et en n' ayant plus qu' à mettre les pieds sous la table, sans se soucier de mettre le couvert, le débarasser et le laver, il n' y a pas grand intérêt culinaire à laisser autrui le soin de nous faire plaisir.
Sachant que préparer un bon petit repas pour sa douce ou son doux est aussi un plaisir en soi.
En gros quel intérêt d' aller dépenser 1500 Euros dans une guitare, alors qu' avec la même base pour 3 fois moins cher, je peux lui faire subir les évolutions qui ME conviennent.
Pareil pour le vin (indispensable avec la fricassée de cèpes :lol, pas la peine de se ruiner, tant il y a de petits chateaux méconnus des grands oenologues (qui guident vos choix lors des foires aux vins, la plus grande arnaque de la saison cautionnée par des spécialistes dont l' intégrité n' est pas leur spécialité), à des tarifs bien plus abordables que les premiers prix à 15 euros issus des dernières vendanges.
Nous sommes aujourd' hui à l' apogée d' une société où l' on décide pour nous à grands coups d' encarts publicitaires accrocheurs (qui a dit raccoleurs), qui finissent par ancrer dans les têtes des légendes en guise de certitudes.
L' époque n' est plus (globalement) à se faire sa propre opinion, mais à accepter la vox populi seule légitime aux yeux du plus grand nombre pour rester in.
La musique est devenue comme la bouffe : asseptisée, pour satisfaire le plus grand nombre.
Quant à la créativité, dans un domaine qui relève pourtant de l' art (à ne pas confondre avec le cochon), celà fait bien longtemps qu' elle s' exprime au fond d' un grenier ...