Citation:
Tony Iommi présente un parcours unique : il était "à deux doigts" de passer à côté de sa carrière de guitariste étant jeune. Alors qu'il travaillait à l'usine en tant qu'ouvrier métallurgiste, il se fait sectionner l'extrémité de deux de ses doigts par une presse hydraulique, à la main droite (étant gaucher, c'est sa main droite qui est sur le manche, la main gauche servant à "pincer" les cordes de la guitare).
Alors qu'il pensait être passé à côté de sa carrière de guitariste, un ami lui fait écouter un disque de Django Reinhardt (un guitariste qui avait perdu l'usage de deux doigts). Ceci redonne de l'espoir à Tony, qui va tenter de reprendre la guitare. Il commencera par essayer de jouer uniquement avec deux doigts mais il abandonnera rapidement cette "technique" pour recommencer à jouer avec tous ses doigts. Néanmoins, l'exercice s'avère douloureux car il n'a plus de chair au bout de ses deux phalanges sectionnées ; sa peau ainsi fragilisée est rapidement blessée par les cordes. Une nuit, il fait fondre le plastique d'un flacon souple et façonne une boule qu'il va travailler avec du papier de verre pour obtenir un embout en forme de dé à coudre. En collant du cuir dessus, il va pourvoir ré-utiliser ses deux doigts mutilés et jouer de la guitare presque comme avant. Grâce à ces prothèses "maison", il va développer un style de jeu et un son unique. Depuis, il utilise des prothèses en silicone qui lui donnent plus de souplesse et de feeling.
De plus, il va équiper ses guitares de cordes extrêmement souples (des cordes de banjo en attendant que les cordes souples existent pour la guitare), et jouer un demi ton plus bas (pour diminuer la tension des cordes) de manière à ne pas être handicapé par les dés en plastique qu'il place sur ses doigts, ce qui donnera au son de Black Sabbath une couleur particulière qui influencera de nombreux groupes de heavy metal.