Biosmog a écrit :
RFM a écrit :
Le disque ourcourant.
Ce qui est intéressant, c'est que tu sembles défendre deux logiques contradictoires mais aussi tangentielles.
D'une part un relativisme de la guitare, finalement ce qui compte c'est ce à quoi on est habitué et avec quoi on est heureux.
Dans cet océan d'incertitude, le seul plaisir possible serait la jubilation du guitariste faisant résonner une guitare bon marché.
D'autre part un essentialisme, qui plus est rare, de la "vraie" guitare qui, quand on y a goûté,
procure la satisfaction au sens fort de soulagement: la fin de la quête a sonné,
avant qu'un doute n'étreigne notre conscience: et si la guitare était encore ailleurs?
Je sais bien que notre présence ici atteste de notre insatiabilité, mais quand même,
ne nous arrive-t-il pas de jouer pour jouer, simplement,
sans se poser la question du nombre de morceau qui fait quel son, à quel prix?
C'est certainement une lecture défendable.
Même si ça reste relativement éloigné de mon propre point de vue.
Pour moi c'est davantage une question de tuché (de rencontre?).
Et les choses s'éclairent dans l'après-coup.
Bref, ça n'a franchement rien d'une quête existentielle, vouée au ratage par essence.
En ce qui concerne ta dernière question, ceci dit...
La question du nombre de parties est l'exemple même, selon moi, du
faux problème.
On ne l'agite au mieux que pour éviter de se poser de vraies questions.
Je trouve d'ailleurs qu'on applique trop souvent des réflexions issues de la lutherie
à un mode de production qui n'en relève pas.
Et au final ça crée un vrai décalage.
Voilà pourquoi je ne tenais pas spécialement à défendre un point de vue donné quand je suis intervenu.
Je trouvais plus intéressant de voir ce que donnerait le fait de renverser la manière de voir les choses.
Quitte à me faire, pour le coup, le relais d'un discours
un peu extrême (sur le marché supposé vérolé).
Il est évident que chacun juge ce à quoi il a accès à partir de ce qu'il connaît déjà.
Et l'uniformisation du marché français, avec des montées en gamme si progressives
qu'elles en deviennent parfois inconsistantes pèse très certainement sur le relativisme ambiant.
Il y avait un forumeur qui par le passé résumait ça très bien
Citation:
Tout dépend si on appelle ça de la lutherie (donc un instrument de musique) ou bien de la menuiserie et du débit de planches...
On chipote sur le nombre de parties, alors que le gap, vu les matériaux employés, est inexistant à ce niveau de production.
On lit - test à l'appui, of course - qu'un corps multipli sonne aussi bien que telle guitare plus élevée en gamme.
Mais pense-t-on à s'interroger sur la conception de la guitare supposée être supérieure?
On dit que tel fabricant fait mieux que le CS.
Mais en quoi tient-on le CS pour une référence?
Qu'est-ce que ça prouve?
Qu'une guitare plus cheap fait aussi bien?
Mieux?
Ou que ce qu'on croyait de bonne facture n'est pas mieux qu'une guitare cheap?
Et qu'on préfère l'oublier pour rehausser artificiellement la guitare cheap?
Quant à ce qui est de jouer, me concernant, ça fait longtemps que ça ne relève plus du simple loisir.
Ce qui facilite aussi, et appuie quelque part l'accès à différentes catégories d'instruments.
Au final, je pense qu'une bonne lutherie n'est pas essentielle à la représentation d'une solid body.
Un assemblage correct suffit amplement.
J'ai tourné des années avec des guitares 'milieu' (certains diraient peut-être haut) de gamme qui en relevaient.
Comme l'a écrit slowhand73, on peut même faire avec bien pire.
Il n'empêche que ce que procure l'essai d'une lutherie un peu plus poussée et travaillée sur ce type de conception est franchement unique.
Pourquoi l'un serait-il exclusif de l'autre?
Comme jouer et se trouver un jour poussé à s'interroger sur ce qu'on a dans les mains?