Biosmog a écrit :
Dans l'idéal (c'est en fait ce que j'ai actuellement) il faudrait 3 saturations et 2 boosts.
Au vu de ce que tu as besoin, mon esprit minimaliste me chuchote que tu aurais plutôt besoin de 3 pédales (au lieu de 5) : une OD (tu obtiens ton crunch en baissant le potard de saturation si c'est pour deux morceaux différents, ou bien en baissant le volume de la gratte... Ou bien tout simplement en attaquant moins fort, le médiator c'est bien la première des pédales pour moi ! :p ), une disto, et un boost commun pour les deux (le genre de boost à un seul potard qui joue sur la puissance de sortie du signal, ou alors une EQ bien réglé, ça marche aussi !).
Bon après, si tu tiens vraiment à tes 5 pédales, pas de soucis, je vais pas te détester pour ça hein !
Mais, de mon expérience de scène, en tant que musicien et spectateur, accumuler les pédales est bien souvent une accumulation de casse tête et d'ennui technique qu'une accumulation de son. Après, c'est un casse tête comme un autre, j'en conviens parfaitement (choisir sa fuzz, c'est aussi un sacré casse tête !
). Cependant, à trop se casser la tête pour du matos, et surtout pour du son, on en oublie souvent que l'important c'est pas d'avoir beaucoup de son, mais beaucoup de touché et beaucoup d'expressions différentes avec ses doigts. Et malgré le fait d'avoir parfois besoin de plusieurs sons, on est pas obligé de passer par l'achat de plusieurs pédales pour les avoirs, les doigts, l'attaque, la façon de jouer et les potards peuvent, bien souvent, très bien convenir aussi (je parlais de Russian Circles, pour l'anecdote, j'ai l'impression que son pedalboard a diminué de volume par 2... Comme quoi, même pour du post-rock, ce que je dis n'est pas totalement idiot !
)
En fait, avec le recul que j'ai, les moments où j'ai gagné en maitrise de mon instrument ont été les moments où je ne me souciais plus du tout de mon son (que ça soit en terme qualitatif (avoir un bon son) qu'en terme de recherche de quel son avoir (plutôt medium ? Compressé ? Creusé ?) ). Je pense qu'à un moment donné, on retombe, totalement par hasard, sur LE son.
C'est la petite pédale de merde qu'on achète pour deux fois rien dans une brocante, le petit changement de micro qui va bien, le petit changement d'attaque au médiator, le petit potard (celui qu'on pensait qu'il ne servait à rien) qu'on règle différemment, ou tout autre petit truc qui va faire qu'à partir de ce moment, peu importe l'humeur, la condition, la météo, le moral, ou l'alcool dans le verre, il suffira juste de retrouver "ce" son, jouer, et prendre du plaisir.
Pour ma p'tite histoire, avant j'étais très fan des saturations 80's (genre les JCM800), et je cherchais en permanence quelle pédale acheté, quelle pédale mettre sur mon pedalboard, comment les combiner, quelle pédale activer, à quel moment, etc... Puis, je suis retombé sur une fuzz.
Mes séances de guitares sont à présent très simple niveau matos : j'allume mon Blues Junior, léger crunch, je tourne les potard un peu au pif, je prend ma gratte, enclenche ma fuzz, et je joue/compose/crée de la musique des heures comme ça. Et là où avant j'avais littéralement "besoin" de tout plein de sons pour m'amuser, je m'aperçois aujourd'hui que l'essentiel est en fait ailleurs. Sans parler des séances de répet, où, du fait de mon nombre plutôt petit de pédales (et donc de variable sur mon son), le réglage du mixe et des balances se fait littéralement en 10 sec, ça ressemble à "tu t'es mis à combien au master ?" "bah à 4 et toi ?" "bah à 3.5... j'vais augmenter un peu.. C'est bon là ?" "oué" "ok pour moi aussi" "idem" (le batteur) "ok bah c'est parti !". Et si je manque un poil de présence, il me suffit juste d'augmenter le volume sur ma fuzz, et généralement je me retrouve facilement dans le mixe. Je n'ose même pas imaginer le casse tête que ça doit être que de faire les balances avec des pedalboard à plus de 10 pédales... J'ai vraiment du respect pour vous les mec !