Lao a écrit :
Le matérialisme économique trouve son origine dans le XIXème siècle et perdure dans l'idée d'"homme de besoin" dans l’environnement de la société spectaculaire marchande. Or au XXème siècle, la biologie à l'état de balbutiement à l'époque de Marx, a mûri en tant que science et Henri Laborit a montré que le déterminisme n'était pas matériel mais biologique et subséquemment social (la société étant le niveau de structure regroupant les individus).
Donc j'agrée avec la notion d'"homme de besoin" mais pas sur les fondements sous-entendus par une analyse uniquement marxiste. Pour moi ce que décrit Marx (et les autres) ne sont qu'une conséquence de notre substrat biologique.
Les racines de notre comportement sont bien profondes.
Tout à fait. C'est pour quoi je rejoins Albert sur le fond: ce ne sont pas des adaptations de surface dont on a besoin, mais de revoir les fondements de l'organisation du travail (travail au sens large, de rapport de l'homme à la nature). C'est exactement ce que n'ont pas compris les socio-démocrates à la Skelter&co qui confondent allègrement cause et symptôme. Ce qui leur permet, cela dit, de nous ramener à une caricature économiciste de surface "anti-riche", "anti-investissement", "anti-croissance": ce qu'on veut changer c'est ce que Marx appelait les rapports de production: le partage de la plus-value, l'orientation des investissements et le rapport différent à la "croissance" suivront. La critique qu'on nous fait d'utopie tient également à ce regard de surface. En effet, si on ne change que la répartition sans changer l'organisation, à la base, du travail, les choses ne peuvent pas fonctionner.
Je me distingue par contre définitivement des positions d'Albert sur le moyen d'y arriver. Je ne me qualifie ni de réformateur, ni de révolutionnaire, plutôt de "processiste", je pense qu'on doit/peut y arriver au cours d'un long processus de transformation en profondeur de la société. Avec les ruptures trop brutales, ce sont des pans entiers de la population qui trinquent méchamment. Je pense en particulier à la Grèce, où j'ai fait un séjour cette année: malgré l'autogestion (et d'ailleurs quelle proportion de la population s'organise de la sorte?) on voit à vue d'œil que le pays morfle vraiment, y compris dans les universités
En gros, Mélenchon défend une société
un peu plus proche de celle que j'appelle de mes voeux. Lui tirer dessus, comme le fait Albert, c'est rejoindre les réactionnaires dans leur travail de sape de l'idéal socialiste.
Vous battez pas, je vous aime tous