Brigido a écrit :
Faire de la politique, c'est avant tout convaincre,
Non convaincre, c'est un truc de force de vente ou de publicitaire.
La politique c'est de la confrontation d'idées, le mot opposition a un sens, l'économie c'est pas une science, c'est un rapport de forces. La démocratie libérale c'est un système qui essaye de trouver des compromis entre ces oppositions. Mais les démocraties libérales sont en crise un peu partout, ce sont les connivences et la gouvernance d'une orthodoxie économique très critiquable (et critiquée) qui gouvernent, pas le compromis démocratique, une certain représentativité et encore moins la recherche du bien commun.
La gauche radicalisée et agressive. C'est le point de vu du ventre mou bourgeois centriste. Le programme de Mitterrand en 81 était plus radical que celui de la NUPES, des débats houleux et rock'n'roll, il y en a eu de bien plus orduriers à l'Assemblée Nationale. Pourtant venant de ce centre et de cette droite républicaine si courtoise et respectueuse (mariage pour tous, premières années de Mitterrand, réforme école privée, loi SRU sous Jospin, Taubira en séance etc... et c'était monnaie courante sous la IVe République).
La LFI s'en fout des pudeurs de gazelle
du bourgeois centriste indisposé par le bruit et le chahut (le débat politique n'est pas un diner de gala
) de toute façon ils ne voteront jamais à gauche.
C'est même une stratégie qui fidélise et peu élargir son socle électoral, tout en s'opposant formellement au RN, qui entre deux sorties racistes, s'avère dans l'exercice parlementaire être un parti bourgeois de droite comme un autre. Le problème c'est qu'il y a quand même de sacrés boulets chez LFI. Mais bon entre les boulets et les playmobils godillots, je sais pas ce qui est le pire politiquement.
"convaincre, c'est donc à la base dialoguer, écouter et respecter"
Et là on retourne à la case départ. C'est pas de la politique ce type d'argument, c'est du vent, c'est de la novlangue managériale ou du baratin de DRH pendant un plan social (plan social étant aussi de la novlangue, il n'y a rien de social dans des licenciements). La fameuse fabrique du consentement, et le nudge cette sorte de paternalisme libertarien si cher au premier cercle macroniste de 2017 (bande de la Planche, Ismaël Emelien, Alexis Kohler etc... )
C'est pas en faisant de la pédagogie respectueuse qu'on va faire passer des politiques et une société injustes pour bonnes et nécessaires.
Mais quand on est dans une position structurellement favorable et dominante dans une démocratie libérale, c'est vital de se donner les moyens de faire accepter les politiques qui vont perpétuer la situation.
Avec du marketing vide, des fables (l'égalité des chances et la liberté de s'émanciper dans une société d'héritiers bien cadenassée c'est possible en traversant la rue) de l'enfumage (la complexité, les enjeux mondialisés) des arguments d'autorités vagues, le réalisme, le moindre mal, il n'y a pas d'alternative etc...