20 century boy a écrit :
Yazoo! a écrit :
l'économie de marché a besoin de règles fortes et d'instances arbitrales reconnues de tous pour simplement pouvoir exister, on est bien d'accord. conséquence, la sphère privée s'en remet à des autorités publiques pour organiser et arbitrer son jeu...privé (mais attention hein ! pas touche à la libre-concurrence !). pourquoi la sphère privée ne s'accommoderait-t-elle pas de réglements et d'arbitrages...privés ? parce qu'elle ne reconnaît in fine que la force publique pour légiférer et arbitrer. pourtant, à la base, la doctrine libérale fait religieusement confiance au marché pour s'auto-réguler... il y a là un fâcheux paradoxe tout de même..., mais si on persiste à être idéologoiquement en phase avec ça (on a le droit d'être schizophrène), alors il faut être :
- contre les subventions aux écoles privées
- contre la PAC
- contre les abattements fiscaux "sectoriels"
- contre toute mesure d'incitation fiscale ou sociale
- toute mesure incitative en faveur de l'investissement
- contre toute loi sur la protection de l'environnement
- contre toute norme sanitaire, technique, sécuritaire, etc..
- toute taxe douanière
- ....
et bien entendu contre toute forme de protection sociale
Belle démonstration de sophisme!
On peut être partisant de réglementations mesurés équiilbrés et adaptées à chaque situation... non?
ce genre d'enchainements
en toute logique c'est un peu le "
selle de cheval, cheval de course, course à pied, pied de cochon" de la pensée.
Beaucoup des principes d'évolution des differentes formes de vies sur terre fonctionnent par défaut. C'est à mon avis une preuve que c'est le meilleur système ( oui je suis un chouillat "Darwiniste" diront certains, bien que ce terme soit totalement galvaudé). C'est bien en essayant de rationnaliser et d'ordonner à outrance les flux plus ou moins établies "entropiquement" (pour te faire plaisir) qu'on arrive à des abominations politiques, à des extermination de masses ou à la banqueroute généralisée. Essayer de figer un système dans des règles immuables, alors que ce système est lui même inclus dans un flux en constante évolution ( l'économie et la politique internationale) voila bien l'erreur. C'est exactement la position française à l'heure actuelle. Un système "entropique", qui fonctionne à coup de " on essaye ci puis ça et si ça ne marche pas, on passe à autre chose" à toutes les chances d'être celui qui s'en sort le mieux, précisement parce qu'il est souple et suit les alléas prévisiblent mais non controlable du court de l'histoire. Ça ne signifie en rien qu'il fonctionne sans règles du tout!!! Estimer que les defenseurs d'un allegement des régles sont en fait pour l'abattement de toutes régulation ( voila bien l'anarchisme en effet!) me parait participer d'une remarquale malhonnetetée intelectuelle.
Sinon, effectivement, ne nous fais pas de cours sur l'entropie qui reste avant tout une notion applicable à des principes scientifiques (tendance de tout systèmes ordonnés à évoluer vers un état chaotique) et que tu semble allégrement mélanger avec l'anarchie ( état chaotique terminé).
Il faut dire que l'utilisation du terme à tord et à travers ces dernières années ajoute à la confusion, j'en conviens.
Sinon je t'expliquerais bien pourquoi même le plus égoiste des hommes n'agit pas qu'en fonction de ses interets propres mais- sur un plan totalement inconscient- aussi en fonction des désirs du groupes social et du pays duquel il est partie-prenante mais ça ferait un long post de 3 pages que personne ne lira...
. En gros ton principe du "le liberalisme ne conduit qu' à l'égoisme" ne fonctionne pas parce que nos désirs ne surgissent pas ex nihilo mais dans un cadre culturel et social dont nous sommes aussi les acteurs inconscients.
bah putain ça tacle ! ça s'enflamme ! .. mais tout ça n'est pas pour me déplaire
enfin au moins tu te places sur le fond du sujet, je ne me sens plus un extra-terrestre là...
aleurs:
je ne pense pas "mélanger avec l'anarchie", sinon j'aurais utilisé le terme (cela dit la pensée "anarcho-libérale" ça existe...glups !); l'entropie est certes un terme scientifique mais il est très parlant quand on parle de dérive de système (et très franchement je vois pas où t'as vu que ce terme est à la mode depuis 5 ans
).
l'anarchie fait du "choas" une cible (j'aime bien le terme de chaos, mais je te fais quand même également remarquer qu'il est plutôt utilisé en sciences et qu'il ne faut pas oublier qu'il renvoit à la notion de hasard et pas nécessairement de "désordre" qui présuppose une ordre identifié, mais bon...). le libéralisme n'a pas de cible d'organisation de la société; c'est la différence entre les termes "libertaire" et "libéral"
tu évoques le désir comme vecteur de la recherche du contentement maximum. c'est certain, le désir c'est la recherche du plaisir et tout plaisir poussé à l'extrême devient une servitude. il y a donc autolimitation, dosage effectivement inconscient du couple pulsion / plaisir..de la même façon que quand t'as plus soif, t'arrêtes de boire, jusqu'à la prochaine fois que tu auras soif;
...mais la démarche libérale ne fonctionne absolument pas sur la base du désir. c'est une démarche froide, rationnnelle, systématique qui cherche à empêcher toute action de la collectivité de nature à entraver le libre-jeu des intérêts privés
ensuite l'égoïsme: bah voui, l'homme n'agit pas qu'en fonction de ses intérêts propres, il agit également très souvent pour des intérêts d'un groupe auquel il appartient (ex: une entreprise), auquel il voudrait appartenir et même pour les intérêts d'un autre groupe (la salarié d'une boite cotée en bourse pour les intérêts des actionnaires, par exemple), intérêts qui peuvent donc être antagonistes aux siens. so what ? c'est pas le fait du libéralisme ça. le problème c'est que dans la doctrine libérale, le jeu n'a d'autre ambition que le contententement maximum d'intérêts privés. l'intérêt collectif est exclu du champ, un truc hors sujet en quelque sorte
pourquoi un tel système est-il critiquable ? au plan moral ? bof, la chair est faible, je ne connais pas grand monde qui renonce à l'opportunité de maximaliser ses intérêts; beaucoup plus qui aimeraient les maximaliser mais qui n'y parviennent pas.
non ce qui rend le système critiquable c'est qu'il s'affranchit par essence de tout examen de ses effets et de ses conséquences; la société est considéré comme un état et non comme un projet commun et collectif.
prétendre que c'est "le meilleur système" est purement idéologique: primo ce système n'existe nulle part, n'a jamais existé nulle part. le communisme a existé (les esprits chagrins diront que non mais bon...) et là on peut prétendre que ce n'est pas le meilleur système...
deuxio, et je l'ai déjà dit, les politiques libérales doivent être analysées dans leur globalité; là on a des expériences "modernes", des cas d'école, auxquels se référer: Reagan, Thatcher, Bush, Blair (encore que...)...: bah y'a quand même une constante: la casse sociale (précarité, pauvreté, rupture de la cohésion sociale...) tout ça n'étant pas antinomique (c'est plus qu'évident...) avec l'accroissement du PIB, la baisse du chômage, etc...
les libéraux n'ont cure de cette casse sociale mais font des pirouettes pour nous convaincre SANS JAMAIS LE DEMONTRER que c'est le "meilleur système". ça fait un bail que l'escroquerie intellectuelle dure. en attendant
cette doctrine débouche sur des trucs insupportables: le gros doigt des states -entre autres- à Kyoto, la directive bolkenstein (retirée in-extremis mais pour combien de temps ?), le neo-monétarisme européen, etc...
Philippe Tesson est un libéral qui s'assume; je ne partage pas ses opinions mais je respecte sa position: elle est intègre, cohérente. tous ceux qui se prétendent libéraux n'en sont pas là il me semble.
NB: pour le sophisme, le but de ces énumérations c'est justement de démontrer le caractère absurde d'un principe poussé à son extrême. je déduis de ta remarque que que nous sommes d'accord sur ce point;
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