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ZePot a écrit:
Je connais l'histoire du Rexisme, Léon Degrelle et compagnie, par contre rien sur le côté flamand...
Du côté flamande, la situation est beaucoup plus complexe. Globalement, les gros problèmes commencent en 1914. Certains soldats flamands lancent un mouvement de protestation dans les tranchées. Ils protestent principalement contre le fait que les ordres sont donnés en français par des officiers francophones. Ce qui génère des désastres dans la chaîne de commandement. Ce mouvement s'appelle le frontisme.
A côté de cela, toujours durant la Première Guerre mondiale, certains notables décident de collaborer avec les Allemands. Cela malgré les atrocités commises en Belgique. Ils crèent le Vlaams Raad, flamandisent l'Université de Gand et entament de vastes campagnes de propagande (dirigées par Auguste Borms) à la fois en Flandre et dans les camps de prisonniers. Il y voient l'occasion de créer un Etat flamand.
La Première Guerre mondiale se termine, l'on parle de trahison activiste et de frontisme, on assiste à des violences contre les collaborateurs (femmes rasées...déjà), procès des dirigeants du Vlaams Raad. Mais bien vite l'on tente d'oublier. Il faut quand même souligner que les Allemands on sciemment encouragés durant les deux guerres mondiales le séparatisme. Au travers de la flamenpolitik. Encore une fois, l'on retrouve des rapprochements troublants dans les deux conflits.
Mais la guerre a marqué la revendication flamingante. En 1930, l'on crèe le pélérinage de l'Yser. Au départ pacifiste, flamingante et revendicatrice, cette manifestation deviendra de plus en plus virulente au fil des années. Aujourd'hui, il y a deux pélerinages, un modéré et celui des extrêmmistes.
Sur cette mouvance se crèe aussi le front partijd, mais qui ne survivra pas longtemps.
Il n'en reste pas moins que c'est durant cette époque (les années 30) que se crèent deux autres partis extrêmmistes flamands. Le verdinaso et le VNV. Ces deux partis vont se lancer activement dans la collaboration. (Mentionnons le cas notamment d'Auguste Borms qui avait déjà collaboré durant la Première Guerre mondiale et qui sera fusillé après la Seconde.) Néanmoins certains militants du VNV ne se reconnaîssent plus alors dans ce parti et se lancent
même dans la résistance (comme quelques rexistes en fait).
Au sortir de la guerre, ces partis sont dissouts. Un nouveau parti communautaire se lance. La Volks Unie, elle regroupe des anciens et des nouveaux (notamment des étudiants de Leuven), elle se veut plus soft que ces prédecesseurs. Elle remporte d'importants combats en 1968 avec l'affaire de Louvain, puis en 1970 avec le détricotage progressif de l'état unitaire.
Mais elle génère aussi des déceptions (principalement au sujet de Bruxelles), surtout chez les radicaux qui fondent le vlaams block en 1978. Depuis la Volks Unie stagne, par contre le Vlaams Block lui monte en puissance. La raison? son enracinement dans le passé flamingant, le parti semble même bénéficier du phénomène de pilarisation. Il est là, dans le paysage. Toutefois, il se refonde en 2004 sous le nom de Vlaams Belang. Le parti avait alors des problèmes judiciaires à cause de ses associations. Pour cause de xénophobie, évidemment.
Alors, la question que vous allez poser. La Flandre est-elle raciste? Non, mais le phénomène flamingant est complexe, même au sein du Belang. Ce parti crèe l'amalgame de tout ce qui l'a précédé. Il est inscrit dans le paysage. Au sein même du parti, il y a des radicaux et des modérés. Certains sont juste sensibilisés par la question communautaire (raisons économiques et sociales), d'autres sont traditionnalistes (nostalgie et conservatisme), d'autres enfin sont
extrêmmistes. Le Belang ratisse large, c'est un modèle de parti populiste envié notamment par le F.N. français.
Ouch, je me suis laché là. Si vous voulez lire plus sur le sujet. Je vous conseille L'histoire politique de la Belgique de X. Mabille aux éditions du CRISP.
S'il arrive qu'un onglet vienne me visiter....