Dan Israel a écrit :
L'Express est un "tabloïd", qui a voulu faire passer pour un rapport médical complet ce qui n'était qu'une simple "fiche d'entrée" à l'hôpital de Nafissatou Diallo, le 14 mai, peu de temps après sa relation sexuelle avec Dominique Strauss-Kahn. Voilà ce qu'a affirmé DSK dimanche 18 septembre, sur le plateau du 20 heures de TF1. Il ment par omission. La réponse du patron du magazine, Christophe Barbier n'a pas tardé. Il ment aussi par omission...
D'abord, contrairement à ce que dit DSK, le document qui a été publié par L'Express n'est pas une simple "fiche d'entrée", qui ne reposerait que sur le témoignage de Nafissatou Diallo....
...la défense de Barbier n'est pas parfaitement honnête pour autant. A propos du rapport médical, il écrit dans sa réponse publiée par L'Express.fr : "Que le procureur Vance ne l'ait pas jugé suffisant pour étayer un éventuel procès ne le dénature en rien." Il est permis d'en douter. En effet, le rapport final de Vance dit beaucoup plus que cela. Traduit et publié fin août par L'Express et par Rue89, le texte du procureur écarte clairement le document médical. ...
"Cette examinatrice, affirme Vance, ne pouvait affirmer avec un quelconque degré de certitude médicale que cette "rougeur" était la conséquence directe de l'incident, ni même qu'il s'agissait d'une blessure ou d'une ecchymose. L'examinatrice indiqua que cette rougeur pouvait être attribuée à l'incident décrit par la plaignante tout comme elle pouvait être attribuée à de très nombreuses autres causes."
Voilà qui minimise très sérieusement les conclusions du rapport médical… Mais pourquoi L'Express n'en a-t-il pas parlé lorsqu'il a révélé ce document, en août ? Contacté par @si, Philippe Coste, le correspondant à New York du magazine, explique que "cette version des faits a dû être donnée au bureau du procureur lors d'une audition, après que le document a été rédigé". Il certifie en effet avoir lu le rapport médical dans son intégralité, et que son "contenu était d'une clarté et d'une netteté étonnante" : "Il ne laissait aucune place au doute" concernant le viol.
Alors, pourquoi Vance laisse-t-il entendre que l'examinatrice avait des doutes dès le départ ? "N'oubliez pas que le document de Vance est une énumération de justifications pour expliquer pourquoi il renonce aux poursuites", souligne Coste. Son bureau a pu essayer de la faire douter." Toujours est-il que le procureur a interrogé un deuxième expert, assez dubitatif lui aussi: "Un deuxième expert médical (...) a abouti aux mêmes conclusions, à savoir que la coloration rouge était un élément non-spécifique, qui pouvait être attribué à de nombreuses causes autres qu'un traumatisme."