kapusta a écrit :
je comprends ton point de vue, c'est vrai que la récupération politique n'est pas du meilleur effet.
et c'est surtout un amalgame hasardeux, la décroissance supprimerait des emplois, et c'est la classe ouvrière/moyenne actualle qui en souffrirait le plus.
ce que je voulais dire c'est qu'à faire des demi-mesures et autres joyeusetés on n'aboutira a rien. un exemple avec la taxe carbone : eventuellement une bonne idée si elle est appliquée sans discrimination. en l'état il y aurait des passe-droits de partout. pourquoi en exempter les routiers par exemple ? si ils sont concernés c'est que c'est écologiquement pas viable, alors autant préparer leur reconversion.
j'éspère que tu saisis mon point de vue, je ne dis pas que c'est la bonne solution, mais c'(est mon sentiment sur la direction actuelle : une grande gueule suivie de mesurettes touées de partout pour présenter un "bilan" en vue de 2012.
Je comprend tout à fait ce sentiment mais je nuancerais en disant que, pour l'exemple précis du transport routier, il est normal que l'aspect économique entre en jeu dans la décision (cet exemple tombe d'ailleurs à pic j'ai vu il y a quelques temps une émission extrêmement intéressante à ce sujet).
Il faut bien comprendre que le transport routier est un domaine d'activité extrêmement concurrentiel qui a déjà fort souffert ces dernières années, notamment de l'ouverture de l'UE aux pays de l'est.
Compte tenu de ça il est fort probable que si la France imposait une charge supplémentaire à ce secteur sans que les autres pays européens suivent ça reviendrait purement et simplement à tuer ce secteur d'activité en France.
Dès lors, on peut se demander si la solution ne résiderait pas dans des investissements importants dans des solutions alternatives - le rail ou la voie fluviale par exemple - afin d'initier un changement de pratiques. Ce serait effectivement une bonne chose mais la réalité est telle que le transport par voie fluviale ou par le rail n'est envisageable que sur de longues distances, principalement pour le transport international donc. Autrement dit, là encore la cohérence demande donc que les décisions en ce sens soient prises au niveau européen.
Et il n'en demeure pas moins qu'une bonne partie de l'activité de transport sur de plus courtes distances ne peut en pratique se faire actuellement quasiment que via transport routier.
Finalement, ces considérations laissent penser qu'une taxe carbone à l'échelon strictement français n'apportera pas grand chose d'un point de vue écologique mais fera beaucoup de tort à un secteur d'activité porteur d'emploi. Pour faire simple : une mauvaise mesure quoi !
Finalement, plutôt que s'en prendre au transporteurs, la solution ne serait-elle pas plutôt de revoir les modes de production, de faire en sorte de rapprocher les sites de production des lieux de consommation. Ou alors d'imposer des taxes supplémentaires sur des produits qui ont parcouru un nombre indécent de kilomètres avant d'arriver chez le consommateur final (genre l'ananas du Costa Rica il n'a qu'à coûter le double de ce qu'il coûte aujourd'hui) et que les revenus ainsi dégagés servent à des investissements porteurs en matière environnementale.
En fait de ce que tu dis, je comprend surtout que ce qu'il faudrait reprocher à Nicolas Sarkozy c'est plus d'avoir laissé croire que la France pouvait agir efficacement seule à ce sujet alors qu'il sait forcément que c'est loin d'être le cas !