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Messieurs les chasseurs, pro chasseurs et autres fans

Rappel du dernier message de la page précédente :
casseoreille
Bien sûr, je brûle d'envie de vous raconter une histoire vraie, que je trouve belle, et qui n'arrive pas tous les jours, mais je dois me maîtriser et laisser la parole aux autres. La qualité d'un forum vient essentiellement du nombre des intervenants et de la diversité de leurs avis, et non des litanies d'un bavard!
J09
  • J09
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  • #842
  • Publié par
    J09
    le 01 May 20, 21:56
T'es obligé de la raconter maintenant.
casseoreille
Je pêche, en barque, dans les gorges de la rivière d'Ain, dans l'une de ses retenues de barrage. Je suis passionné par la traque du Sandre, magnifique poisson carnassier argenté et réputé pour sa qualité gastronomique. J'arrive sur mon coin de pêche habituel, presque au milieu de la rivière, je lance mes lignes en éventail, pêchant sur un fond de 14 mètres avec comme esche des ablettes prises à la mouche, et qui sont les proies préférées de ce carnassier.

De chaque côté de la rivière se trouvent des collines avec de belles forêts de sapins, de chênes, de bouleaux, et j'entends les chasseurs, sur les collines surplombant les deux rives, en pleine action avec leurs chiens qui jappent sans cesse et qui perturbent la tranquillité habituelle du site. En estimant le nombre des chiens j'en déduit qu'ils chassent le sanglier, très présent dans le coin, car je les vois souvent traverser la rivière.

Puis, juste sur la rive en face, je distingue un animal qui rentre dans l'eau, je vois sa tête et lorsqu'il parvient à proximité de ma barque, je m'aperçois que ce que je croyais être un sanglier était en fait un chevreuil. Parvenu dans mon dos sur l'autre rive, il est accueilli par les chiens, et le voilà faire demi tour et nager vers la rive qu'il avait quittée au départ. Pas de chance, une meute de chiens l'attend et va le massacrer.

Mais voilà qu'il fait demi-tour, nage péniblement, visiblement fatigué par son aller-retour et stressé par tout ce bruit. Non, mais je rêve, le voilà qui se dirige vers ma barque, arrivé à quelques mètres, il roule de gros yeux effarouchés, il nage lentement, épuisé. Incroyable, il vient contre ma barque, et je l'empoigne, le sort de l'eau, et le pose au fond de mon bateau. il est terriblement essoufflé, et me fait pitié, je hais ces chasseurs qui me crient après: "Il va le mettre dans son congel, remets le à l'eau!"

Je leur réponds qu'il est venu de lui-même vers moi, et que je n'ai pas l'intention de lui faire du mal, mais au contraire je ne souhaite que lui sauver la vie. Ils me crient des noms d'oiseaux qui me laissent indifférent, je relève mes lignes, je plie mes cannes, je relève les poids qui constituaient mes amarres, et je pars avec mon moteur électrique sous les insultes et des cris de sauvages.

L'animal ne bouge pas, il est couché sous le banc arrière, toujours à la recherche de sa respiration normale. Arrivé au bord, je charge vite mon matériel dans la voiture, j'installe une vieille couverture dans le coffre, je prends mon animal dans les bras,et je le pose doucement. Je ferme mon coffre, comme cela si les chasseurs me retrouvent je leur dirai que je l'ai libéré. j'attache ma vieille barque à sa chaîne et je rentre à Bourg, distant de 20 km.

J'arrive chez moi, mes deux enfants de 4 et 6 ans sont dans la pelouse, et je leur dis: "je vous amène un bambi!" J'ouvre mon coffre, mon chevreuil est couché, tranquille, se laisse bien prendre dans mes bras et je l'emmène dans une pièce au rez de chaussée de mon pavillon. Mes enfants ayant un cobaye, j'amène celui-ci dans la pièce avec du foin pour les deux animaux ainsi qu'un récipient d'eau. (à suivre)
casseoreille
(suite) J'ai amené le cobaye pour tranquilliser cet animal apeuré et pour lui tenir compagnie. Je téléphone à mon beau frère, chasseur, pour savoir ce que je dois faire. Je me ramasse une belle "engueulée" où il me dit que je n'ai pas le droit de transporter un animal sauvage et qu'une telle infraction peut coûter fort cher. Je téléphone alors à un habitant du village de Serrières sur Ain, que je sais être chasseur, il me dit qu'il est président de l'association locale de chasse, et que je n'ai qu'à le ramener à Serrières dans l'après-midi, rendez vous dans les vignes car ils sont en pleines vendanges.

Je pose ma veste de treillis, et je rentre voir mon chevreuil. A ma vue, il se jette contre les murs méconnaissable, très apeuré, je referme vite la porte pour qu'il se calme. Je réalise que je suis entré dans la pièce en maillot de corps blanc, il ne m'a peut-être pas reconnu. Je renfile ma veste de treillis, je reviens dans la pièce, il reste calme, et s'est couché sur le foin que je lui avais amené. Mes enfants l'admirent dans l'entrebâillement de la porte, je le prends en photo, il ne bouge pas paisible.

L'après-midi je le remet sur sa couverture dans le coffre, puis nous repartons vers les vignes de Serrières sur Ain. Arrivé vers une vigne vendangée par quelques personnes du village, ils viennent tous voir l'animal me disant qu'ils n'avaient jamais vu un chevreuil de près. J'entrebâille doucement le coffre, l'animal est couché, apaisé, ne bouge pas, magnifique, le président de la chasse locale me dit qu'il s'agit d'un jeune mâle entre 10 et 15 kg et me fait toucher ses cornes qui commencent à pousser.

J'emmène le président de la chasse dans ma voiture et je vais le remettre dans un coin que je connais bien, au pied de la source du ruisseau, en pleine forêt. J'arpente le sentier qui remonte à cette source, mon chevreuil dans les bras, je le trouve magnifique, ses yeux m'observent tranquilles, il est super sage. Arrivés à une centaine de mètres de la source, je le pose délicatement à terre, il marche vers le ruisseau, se retourne, me regarde, et pendant que j'écris cette phrase je revois cette image avec une émotion qui me met la larme à l'oeil.

Il traverse doucement le ruisseau, se retourne encore une fois et s'enfonce tranquillement dans la forêt. Ces deux regards de chevreuil, je ne les oublierai jamais, comme s'il s'était un peu attaché à moi, ou comme s'il était reconnaissant de retrouver sa forêt. Aujourd'hui, je me dis qu'il est reparti très doucement parce qu'il était peut-être engourdi par une journée restée couché dans sa pièce et dans le coffre. Pendant quelques années j'ai espéré le revoir traverser la rivière, j'ai vu souvent un couple de chevreuil sur la berge d'en face, et pour me rassurer et me convaincre que les chasseurs ne l'avaient pas tué, je me suis imaginé qu'il avait trouvé une compagne!
Colonel Blues
Magnifique ! Merci !
Le prochain qui m'écrit "un publique", "une visse" ou "il a tord" sera condamné à écrire ses futurs posts au porte-plume !

"Ce n’est pas d'un dimanche à la campagne dont nous avons besoin, mais d'une vie moins artificielle". (B. Charbonneau & J. Ellul)
casseoreille
Depuis cette histoire qui m'est arrivée, à chaque coup de feu je pense à ce chevreuil en espérant qu'ils ne l'ont pas tué!

Et je me demande comment on peut tirer sur un aussi bel animal, qui ne commet pas les dégâts des sangliers par exemple, et qui s'intègre tellement bien dans nos paysages!

Plus je prends de l'âge et plus j'attache d'importance à l'environnement et à sa faune. Je ne me reconnais plus, depuis quelque temps je remets tous mes poissons à l'eau car leur population régresse, et je ne cesse de scruter le paysage à la recherche d'un chamois ou d'un chevreuil qui viendrait boire à la rivière.

Ce sont des images que l'on pourrait voir plus souvent si nous avions des secteurs sans chasse.
Lao
  • Lao
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  • #848
  • Publié par
    Lao
    le 02 May 20, 12:45
.... continue ... tu deviendras peut-être végétarien un de ces jours .....
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
Adam Bopel
casseoreille a écrit :
... Plus je prends de l'âge et plus j'attache d'importance à l'environnement et à sa faune ...



Depuis que nous avons emménagé à la campagne, nous avons eu la joie (si si !) de rencontrer une couleuvre dans notre salon l'été dernier, une chouette effraie dans notre grange, un hérisson sur le terrain et ... un oisillon tombé du nid il y a 8 jours et qui, malgré nos efforts, est mort ce matin.
Il ne s'agit pas de sensiblerie, mais de respect de notre environnement et de ses hôtes, que nous essayons d'inculquer aux enfants.
Nos voisins, deux vieux gars, sont chasseurs ... Néanmoins nous avons de très bonnes relations avec eux car eux, habitant le village depuis leur enfance, n'ont pas de leçon à recevoir de notre part.
De plus il me semble que ce ne sont pas des "viandards".
waf
  • waf
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  • #850
  • Publié par
    waf
    le 02 May 20, 14:11
J'ai réussi à sauver 2 mésanges et 1 rouge queue tombés du nid il y a quelques années.

Cela demande quand même beaucoup de disponibilités à savoir un nourrissage toutes le 45 minutes environ pendant une douzaine de jours.

C'est très intéressant de suivre l'évolution du comportement de l'oiseau au fur et à mesure de sa croissance.

Plus il grandit, plus il devient sauvage et n'a qu'une seule envie c'est de quitter le nid.


Envol du dernier oiseau



J'avais tenté un 1er lâcher du rouge queue la veille. Finalement il n'était pas près.

Je l'ai retrouvé dans un arbre en fin d'après midi près de l'endroit ou je l'avais laissé le matin.

Je l'ai "appelé" plusieurs minutes et finalement il est venu se poser sur ma tête ce qui m'a permis de le récupérer et de lui faire passer sa dernière nuit en sécurité et de le nourrir une dernière fois avant le grand départ.
oldamp
Mais tu ne les ramasses pas tous les matins ? Ou bien tu vues des poussins...Trempe tes œufs dans la mort-aux-rats avant de les remettre sous le cul de tes poules !
Lao
  • Lao
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  • Publié par
    Lao
    le 02 May 20, 15:36
manulonch a écrit :
Est-ce qu'on végan pourrait venir chez moi expliquer à l'armée de rats qui squattent près de mon poulailler d'arrêter de bouffer les œufs ??
c'est le monde de la compétition bon courage.
Une solution, mais difficile, consiste à les apprivoiser.

Mais comme je ne suis pas vegan mon avis n'a sans doute aucune valeur.
Sinon, 'une civette ou bien un chat .... et les renards attaquent aussi les rats mais c'est un remède pire que le mal.
Adam Bopel
waf a écrit :
J'ai réussi à sauver 2 mésanges et 1 rouge queue tombés du nid il y a quelques années.

Cela demande quand même beaucoup de disponibilités à savoir un nourrissage toutes le 45 minutes environ pendant une douzaine de jours ...


Chapeau bas !
Nous avons réussi à nourrir le "nôtre" huit jours, mais nous avons sans doute commis l'erreur de le laisser, ces deux dernières nuits, dans notre grange (hors de portée du greffier) pour qu'il puisse voler ... Il a dû mourir de froid.
casseoreille
Le rat est un animal doté d'une intelligence hors du commun. Lorsque j'étais à l'armée nous avions des rats qui circulaient la nuit dans nos dortoirs. Je me souviens que je rentrais de permission en train qui arrivait à Grenoble vers les 1 heure du matin. Lorsque je rentrais dans la chambre les rats s'enfuyaient de toute part, me passant dans les jambes, et j'étais bien content de dormir au deuxième étage du lit métallique.

On avait acheté du poison, la première victime semblait être le plus vieux rat de la caserne. Puis aucun autre rat n'a mangé notre nourriture empoisonnée. Et leur cirque reprenait chaque nuit!

A propos des oiseaux, les mésanges viennent chaque année, donner des coups de bec dans nos vitres. Elles s'accrochent aux volets dans la pièce où nous sommes, cuisine ou salon, volètent pour attirer notre attention et semblent mendier. Car, chaque année, aux premiers froids, j'installe un mangeoire face à la porte fenêtre de la cuisine,accroché aux branches d'un noisetier, elles mangent à des heures régulières vers midi notamment.

Nous avons le plaisir d'assister à un beau spectacle d'oiseaux communs comme les mésanges, les gros becs, les rouge-gorges, et d'autres espèces que j'ai du mal à identifier, certaines ressemblant à des canaris couleur jaune vert, etc.... Parfois, un écureuil vient les déranger et s'installe un bon moment, monopolisant le mangeoire. Il ronge le bois du mangeoire espérant peut-être réduire les difficultés d'approvisionnement en agrandissant l'espace libérant les graines de tournesol.

Chaque année j'en passe 25 à 30 kg, après la saison froide quelques uns restent à proximité et trouvent leur nourriture, dans mes arbres fruitiers et dans les bouleaux qu'ils affectionnent.

Le tournesol est de plus en plus cher, mais qu'importe le spectacle est de qualité. De plus, je constate que les effectifs se réduisent au fil du temps et qu'il faut les protéger. Par exemple, je n'ai plus de moineaux et il y a déjà fort longtemps que je ne vois plus d'hirondelles!

En ce moment sur backstage...