quantat a écrit :
JulosImac a écrit :
quantat a écrit :
Rien à faire : pour moi le concept de "lutte des classes" implique l'opposition entre le "prolétariat" (et assimilés) d'un côté et les "riches" de l'autre... et je fais une très nette différence entre un spéculateur véreux et un pdg soucieux d'éthique ... et j'en ai rencontré des paquets (pdg ou cadres supérieurs qui méritent tout mon respect)... tout comme j'ai rencontré des ouvriers qui étaient de vrais fumiers profiteurs ....
En revanche la "lutte des CASTES" ça pourrait me parler ...
La différence est que dans le concept de lutte des classes, vous réduisez l'individu à sa situation sociale, laquelle le surdéterminerait à être quelqu'un de bien ou de pas bien.. l'idée de lutte des castes oppose les pervers aux personnes de bonne volonté, indépendamment de leur situation sociale
Je ne nie pas qu'il existe de bonnes personnes dans les milieux patronaux et de direction des entreprises, mais ce n'est pas la question (1). Le problème est qu'il existe non seulement des individus mais aussi des systèmes. Par exemple, je fais l'hypothèse qu'avec le traité transatlantique à venir, ce ne seront pas les bons patrons généreux qui rappliqueront en masse d'outre-Atlantique, plutôt encore plus de multinationales dont les pratiques n'ont que faire des individus qu'ils soient bons ou mauvais,
ils devront se soumettre à la logique du système qu'elles imposeront (2) - elles et leurs actionnaires, à savoir l'accroissement de leur puissance opposée aux intérêts des citoyens et de leurs droits en tant que tels aussi bien qu'en tant que salariés, consommateurs etc.
(1) ben je trouve que si...
(2) Tu confirmes ce que je disais : l'axiome de la lutte des classes implique le théorème selon lequel les individus sont surdéterminés par le système ... qu'ils soient déterminés, je te le concède... mais qu'ils se réduisent à cette détermination, je ne le crois pas...
Petit test: comment va être interprété cette nouvelle par les partisan de la lutte des classes ?
http://bfmbusiness.bfmtv.com/e(...).html
A priori, ceux qui croient à cette lutte des classes, s'ils se rangent du côté marxiste, vont chercher où est le "loup"
Ceux qui se rangent du côté capitaliste vont voir dans cet exemple la preuve de l'existence de cette fumeuse "main invisible" qui régule le monde.
J'ai pas besoin que vous me disiez ce qu'il en est (je m'en fous d'avoir raison... je suis heureux quand on me démontre que j'ai tort... c'est comme ça que je deviens un peu moins con): prenez juste deux secondes pour vous demander si ce n'est effectivement pas votre réflexe... auquel cas vous pouvez éventuellement vous dire qu'il ne serait pas vain de remettre cette idée (lutte des classes) en question...juste une ou deux minutes pour voir ?
Il faut partir d'Hegel et de son concept anthropologique de "travail". Il faut prendre cette notion au sens le plus général. Les rapports de classe sont des rapports de production, rien de plus, rien de moins. Dans la dialectique entre infrastructure et idéologie, pour Marx, l'infrastructrure prime. Mais il n'est pas question de déterminisme, au contraire, on parle ici du procès de la réflexivité: l'homme se comprend à partir de ce qu'il fait dans le monde: il est son travail en quelque sorte. C'est le matérialisme même (le contact avec le monde) qui produit, justement à travers le "faire" et la relation à autrui, l'horizon d'une libération, d'une liberté qui est à construire, et non pas prédonnée. Car sans le travail, l'homme est prisonnier de son cadre égotique, son esprit flotte "en l'air": on parle de sollipsisme. A partir de ce point de départ, on peut penser les relations entre travailleurs, l'accaparement du produit du travail par certains d'entre eux, et ce que cela signifie, pour chacun d'eux.
Je voulais intervenir ici pour souligner à quel point, quand on parle de socialisme/libéralisme, droite/gauche ou je ne sais quoi, on est à des années lumières de la vraie pensée marxiste. Mais c'est vrai que, à partir de là ça devient compliqué. Il y a eu des effets de fossilisation et même de déplacement de la théorie marxienne. Aujourd'hui, la gauche est composée de ceux qui défendent l'intervention de l'État, donc des individus dont le travail est lié à la prolifération de l'État (fonctionnaires, femmes, étudiants, artistes, marginaux). La droite est composée d'individus dont le travail est lié à l'accaparement individuel des produits du travail (indépendant, hommes, personnes "âgées" ayant accumulé un capital). Par dessus cette situation, se greffe un discours qui reprend une forme "vulgarisée" de la théorie marxiste (les riches sont méchants, les pauvres gentils). Mais en réalité, les gens de gauche (au sens contemporain) sont les membres de la société qui se sont appropriés un nouvel instrument d'accaparement des produits du travail, qui est l'État. Finalement, c'est encore dans la théorie de Marx.
Un vrai gauchisme, c'est une politique qui donne à chacun la possibilité de se réaliser dans le travail (au sens général) et de disposer du produit de son travail. C'est-à-dire que c'est une situation d'équilibre objectif entre besoin et richesse, un situation de pleine compréhension de soi, de liberté totalement acquise.
Voilà. Bon désolé pour le pavé sans doute plein d'incohérences et de maladresses. Mais je n'ai pas que ça à foutre que d'écrire des pavés.
Vous battez pas, je vous aime tous