jules_albert a écrit :
Ici s'agite l'étron magique, la créature la plus célèbre mais aussi l'objet le plus littéralement merdeux de la carrière de Steven Spielberg. Comprenons-nous bien, quand nous disons "merdeux", c'est au sens propre qu'il faut l'entendre, les traits d'E.T. rappelant, au fond, une vraie grosse merde. Wonderboy du cinéma hollywoodien, SS présente aussi, en même temps, de superbes symptômes de régression freudienne, avec dollars, caca et tout le tintouin... Accumuler, gagner, chier, c'est la ronde infernale dans laquelle il s'est engagé depuis
Duel, ici menée à la perfection dans ce téléfilm exotico-poétique, plus représentatif d'un art du petit écran démesurément agrandi que d'une virée chez les extraterrestres... Cet homme-là, qui dit filmer parce que c'est ce qu'il fait de mieux au monde (une des réponses les plus prétentieuses parmi celles des 70 cinéastes hollywoodiens ayant accepté de répondre, il y a dix ans, au "Pourquoi filmez-vous" adressé aux mille cinéastes qui comptent dans la planète), met sans doute sur le même plan, au bout du compte, sa femme, sa kyrielle d'enfants et son statut surévalué de "metteur en scène". Tourner et rire avec ses gosses, c'est certainement ce qui lui importe le plus au monde.
Spielberg tourne et tourne, trop sans doute, mal sans doute, comme on va aux cabinets, comme en touriste, mu par une turista créatrice à décoiffer un dinosaure. On ne lui en veut pas, allez, dites-lui même qu'on l'aime, dites-lui ce que vous voulez et qu'il passe le restant de sa vie à vendre au prix fort ses téléfilms littéralement merdeux, pour nourrir jusqu'à l'obésité sa cohorte d'enfants de toutes les couleurs, un plan piqué à Joséphine Baker par cet as du remake et de la copie.
SS, on t'aime, mais essaye de chier dans le trou la prochaine fois.
Louis Skorecki, 26 août 1998
J’ai plus de respect pour la façon dont Spielberg chie un film que pour celle dont ce Skorecki chie une critique