j'ai revu "marcellin, pain et vin" (1955). beau film chrétien, vraiment émouvant dans sa manière de filmer l'innocence du petit héros. très belle fin qui est faite pour marquer les esprits. l'espagne pauvre d'après la guerre contre napoléon est bien rendue.
on pouvait craindre que le film ne soit trop marqué par la propagande étant donné le contexte franquiste dans lequel il fût tourné. il n'en est rien, même si les moines qui élèvent marcellin sont montrés sous un jour très favorable.
quant à la question du retour des nazis parfois évoquée par des scénaristes en mal d'inspiration, il faut rappeler qu'ils ne sont jamais vraiment partis. après la guerre, l'épuration fut très superficielle et la grande majorité des nazis continuèrent leurs bons offices dans l'état allemand relooké. leur mission était accomplie : le nazisme et autres fascismes avaient détruit les mouvements ouvriers révolutionnaires qui menaçaient l'édifice bourgeois.
désormais, le fantôme du nazisme continue à servir la présente dictature du marché en offrant à celle-ci, à bon compte, des brevets démocratiques. quiconque conteste la légitimité des diktats émis par le consensus spectaculaire, se verra traiter de "nazi", de "réactionnaire" ou de "pétainiste rampant".