de "viva villa !" au "vent de la révolte", il n'y a qu'un pas... il s'agit d'un documentaire qui vient de sortir sur la lutte des pêcheurs et paysans indigènes de l'isthme de tehuantepec (mexique) pour préserver leur mode de vie face à l'invasion destructrice de leur territoire par les éoliennes.
le plus remarquable dans cette lutte, c'est la capacité d'autogestion de ces révoltés qui n'attendent rien de l'état, qui rejettent tous les partis et tout ce qui représente le pouvoir.
ils pratiquent l'autodéfense contre les paramilitaires, les tueurs à la solde du pouvoir et la police.
synopsis:
Ça se passe au Sud du Mexique, dans l'Isthme de Tehuantepec. Une vaste plaine parsemée d'immenses lagunes, occupée par des populations indigènes, que des multinationales de l'éolien sont en train d'investir. Près de 800 éoliennes y sont déjà en activité, à terme le projet est d'en implanter 5000, transformant l'Isthme en parc mono-industriel, le plus grand site éolien de tout le continent américain.
Les communautés indigènes se retrouvent devant le fait accompli, dépossédées de leurs territoires et confrontées à des nuisances écologiques inattendues, tenues à l'écart de décisions qui vont pourtant entraîner des conséquences irréversibles sur leur mode de vie : aucune consultation publique, aucune étude sur les conséquences, tout se joue en secret entre des élus notoirement corrompus et les compagnies multinationales. Des vigiles en uniforme interdisent désormais l'accès à des terres auparavant communes, des pistoleros menacent les opposants, des campagnes de calomnie médiatique et de répression policière se multiplient à leur encontre : L'énergie propre s'impose par des procédés plutôt sales...
Le gouvernement mexicain n'en a cure, qui récupère dans cette affaire des bons carbone. Quand à l'électricité produite par ces champs éoliens, elle n'est nullement destinée à la consommation locale mais à d'autres multinationales, agroalimentaires comme Coca-Cola, Heineken, ou de grande distribution comme Wal-Mart, Soriana... Pour comble, les multinationales qui s'approprient peu à peu l'Isthme sont espagnoles, ce qui réveille de douloureux souvenirs dans cette antique terre de rebéllion...
Comment les indigènes résistent à ce qu'ils ressentent comme une autre invasion coloniale, et au nom de quelle vision du monde irréductible aux critères de rentabilité occidentale, voilà ce que ce que raconte "Le Vent de la Révolte".