didithegrave a écrit :
Quote prise de cet article
http://www.20jazzfunkgreats.co(...)eats/
Exotica’ is Throbbing Gristle’s crippled tribute to the man who established the blueprints of what would become lounge music. Many of us might well think of Lounge as the most banal of genres, a tepid wallpaper for the exercise of jet-set fantasies full of that ennui that comes from knowing that no matter where you are you can’t escape from yourself. On the other hand, Genesis P-Orridge loves Martin Denny’s music, which he describes as ‘staggering’ and ‘chaotic’, I listen to Denny’s synthesiser version of Quiet Village and I have to agree, there is definitely a creepy element in the vibes of this music, like the decadent shadows projected by the white villas of J.G. Ballard’s Cocaine Nights, this is a march for bloated automatons caught in the corrupted machinery of leisure, Throbbing Gristle’s appreciation another example of the way in which they see through the commercial and social veils which disguise the horrors surrounding us.
throbbing gristle est évoqué plusieurs fois dans le texte de jean-marc mandosio, "je veux être une machine : genèse de la musique industrielle", texte passionnant d'une cinquantaine de pages paru en 2008 dans le recueil "d'or et de sable". le texte, dont voici un court extrait, recèle aussi des passages fort éclairants sur la musique produite par la firme muzak :
Throbbing Gristle - dont le nom pourrait se traduire par "sexe turgescent" - était au départ un collectif d'artistes originaires de la ville industrielle de Hull, influencés par le mouvement Fluxus et les actionnistes viennois, qui se lança dans l'expérimentation sonore en adoptant une approche résolument anti-musicale. Leur volonté de choquer les rapprochait des punks, mais ils considéraient ceux-ci comme beaucoup trop inféodés à la musique et en particulier au rock, comme l'expliqua la tête pensante du groupe, Genesis P-Orridge : "En fait, je me sens toujours incroyablement offensé quand je vois quelqu'un faire référence à moi comme à un musicien. Avec Throbbing Gristle, ma première exigence fut de demander à chaque personne impliquée qu'il n'y ait ni batteur, ni guitariste solo, ni guitariste rythmique. J'ai souvent débattu de la question avec des groupes punks, qui disaient : "Apprenons trois accords et formons un groupe." Et je pensais : "Mais pourquoi diable apprendre trois accords !" Pour moi, c'est là que repose le problème du punk : les punks voulaient apprendre à jouer de la musique."
[...]
Le but de l'opération, parfaitement atteint, était de susciter le malaise chez les auditeurs. Throbbing Gristle cultivait la provocation et se réjouissait d'avoir été qualifié par un quotidien anglais de "destructeurs de la civilisation". Toutefois, certains de ses enregistrements en studio ressemblaient beaucoup plus à la techno-pop de Kraftwerk qu'à du bruit blanc, et le slogan publicitaire de la firme
Industrial Records, fondée par le groupe ("Musique industrielle pour gens industriels") ainsi que certaines de ses pochettes de disques trompeusement anodines, visaient à semer le trouble dans l'esprit des acheteurs en faisant passer Throbbing Gristle pour un groupe de musique pop.