Wagner?

Rappel du dernier message de la page précédente :
Skeudenner
Si je ne m'abuse c'était aussi en grande partie des commandes de types pas très pauvres...
"The answer is none. None more black."

Titties 'N Beer
AnGeL_Of_SiN
Balivernes. Depuis Milos Forman, chacun sait que Mozart écrivait ses opéras pour les jouer dans des théâtres de rue devant un public de gueux édentés
« En conclusion, Backstage est un préservatif assez ouvert, mais ça ne permet pas d'y raconter n'importe quoi. On peut faire dans la petite culotte, mais avec finesse et sans exagération sur des sons gutturaux intéressants. Tout le voltmètre vous en sera reconnaissant. »

« En réalité, je le répète, ceci est un forum de guitaristes. Qui plus est, un forum de guitaristes dits comiques. Ou au moins, qui tentent de l'être... »
__________________

« l'esthétisme c'est pour les fans de Pink Floyd. Le metal c'est la mort et la bestialité extrême jusqu'à la destruction éternelle ! Satan commande mon âme jusqu'au désastre total !!!
Fuck off until death » © Seth Rotten
fab38
  • Vintage Cool utilisateur
  • #78
  • Publié par
    fab38
    le
aksak a écrit :
S'adressaient au peuple? On peut regarder la composition du public des concerts et opéras au XVIIIè et XIXè siècle. Ca passe de l'aristocratie à la bourgeoisie, mais pas vraiment au peuple.
On peut éventuellement mettre à part la musique religieuse (grandes messes, Te Deum, etc...) qui a un rôle, défini à partir de la Contre-Réforme, d'éducation et d'éblouissement des masses.


Ouaip, j'ai été un peu vite en besogne, j'avais en tête la création de la Société des jeunes artistes par Pasdeloup en 1851... Les concerts populaires, en France, se développent énormément à partir du milieu du XIXè.

My bad.
blez
  • Custom Cool utilisateur
  • #79
  • Publié par
    blez
    le
Non seulement l'accès à ces oeuvres était, au moment de leur création, réservé à leur commanditaires ou à une élite, ce qui met à mal la thèse de "notre ami" Pagnon; plus encore, ces mêmes oeuvres sont aujourd'hui plus facilement accessibles à nous pauvres masses prolétaires, (places d'opéra à Bastille (pour les franciliens, mais idem en province, et ailleurs dans le monde (J'ai souvenir, à Londres...), à des prix = au prix de places de ciné.

Alors, pour s'en sortir, Pagnon "nous" dit que c'est un mauvais tour du grand capital pour aculturer les masses et les endormir pour mieux les avilir. pff
Projet chansons parodiques "les goguettes de Blez" sur Youtube, Soundcloud
Mon blog:
www.monhistoiredurock.blogspot.com
aksak
  • Custom Méga utilisateur
  • #80
  • Publié par
    aksak
    le
fab38 a écrit :
aksak a écrit :
S'adressaient au peuple? On peut regarder la composition du public des concerts et opéras au XVIIIè et XIXè siècle. Ca passe de l'aristocratie à la bourgeoisie, mais pas vraiment au peuple.
On peut éventuellement mettre à part la musique religieuse (grandes messes, Te Deum, etc...) qui a un rôle, défini à partir de la Contre-Réforme, d'éducation et d'éblouissement des masses.


Ouaip, j'ai été un peu vite en besogne, j'avais en tête la création de la Société des jeunes artistes par Pasdeloup en 1851... Les concerts populaires, en France, se développent énormément à partir du milieu du XIXè.

My bad.


Je réitère : avec les concerts populaires, le public passe de l'aristocratie à la bourgeoisie. La musique entre au 19ème siècle dans les intérieurs bourgeois, grâce notamment au développement du piano droit.
Et les mécènes, et les commanditaires des oeuvres- ne sont plus seulement des nobles comme encore au XVIIIème -voir au début du XIXème- siècle, mais de plus en plus de grands bourgeois (financiers, industriels).
Une p'tite csardas à l'électrique ?

C'est mieux d'être éclectique quand on est électrique !

Un quote de Flea (Bassiste des RHCP) le 27.09.2012 : "MP3s suck. It's just a shadow of the music".

Conclusion, retrouvez le vrai son de la musique

All we are is dust in the wind... R.I.P., Gin ! Et joue bien de la musique là-haut !

Je suis Charlie, je suis les victimes du Club Collectiv de Bucarest, je suis Paris, je suis Istanbul, je suis Bruxelles, je suis Nice, je suis Berlin, je suis de nouveau Istanbul.... Putain de liste qui ne cesse de s'agrandir...
blez
  • Custom Cool utilisateur
  • #81
  • Publié par
    blez
    le
aksak a écrit :


Je réitère : avec les concerts populaires, le public passe de l'aristocratie à la bourgeoisie. La musique entre au 19ème siècle dans les intérieurs bourgeois, grâce notamment au développement du piano droit.
(financiers, industriels).


Mais également au "prolétariat", au début du XXème s, qui joue en famille et au violon les airs en vogue, plus souvent d'opérette, c'est vrai, mais également valses, danses de Brahms...., en partie grâce au développement de l'édition de partitions, vendues sous forme de feuillets (pas des songbooks, hein)
Projet chansons parodiques "les goguettes de Blez" sur Youtube, Soundcloud
Mon blog:
www.monhistoiredurock.blogspot.com
fab38
  • Vintage Cool utilisateur
  • #82
  • Publié par
    fab38
    le
Oui, mais pas que.

Le mouvement saint-simonien du début du XIXè, hérité directement des aspirations révolutionnaires, commença dès 1810 à diffuser ses idées de création d'un lien étroit entre le peuple, la musique, et le changement de la société française.
1831 vit l'ouverture de l'école gratuite de musique pour les classes industrielles et ouvrières de la capitale.
L'association des anciens élèves de Polytechnique organisa des cours de musique pour les ouvriers : leur concert en 1836 intéressa énormément Cherubini et Berlioz.
Sans oublier l'Orphéon, né de la volonté de mêler le peuple et la "grande "musique.

Ce qui se passa à cette période, c'est malheureusement la scission assez forte entre la chanson populaire et la grande musique à destination du peuple. Le truc qu'on continue encore à traîner un peu comme un boulet en France depuis cette époque...
blez
  • Custom Cool utilisateur
  • #83
  • Publié par
    blez
    le
Tu as raison, et c'est précisément ce qui est étonnant, ou du moins, là où il me manque une pièce du puzzle: comment passe-t-on de ce que tu exposes très justement au premier paragraphe, à ce que tu montres dans ton second paragraphe, et sur lequel je te rejoints également? Comment expliques-tu ça, ce "schisme" entre chanson et "grande musique" (que j'évoquais d'ailleurs implicitement en rangeant l'opérette dans la case populaire).
Projet chansons parodiques "les goguettes de Blez" sur Youtube, Soundcloud
Mon blog:
www.monhistoiredurock.blogspot.com
aksak
  • Custom Méga utilisateur
  • #84
  • Publié par
    aksak
    le
Par l'analphabétisme encore très développé, qui fait que les airs sont mémorisés plus que "lus" ou "déchiffrés".
Les airs d'opérette ou les chansons sont plus faciles à mémoriser que les airs d'opéra, plus "savants".
Même si on peut dire que Carmen de Bizet fut le premier opéra "populaire" dans le sens où ses airs étaient connus quelle que soit la classe sociale.
Une p'tite csardas à l'électrique ?

C'est mieux d'être éclectique quand on est électrique !

Un quote de Flea (Bassiste des RHCP) le 27.09.2012 : "MP3s suck. It's just a shadow of the music".

Conclusion, retrouvez le vrai son de la musique

All we are is dust in the wind... R.I.P., Gin ! Et joue bien de la musique là-haut !

Je suis Charlie, je suis les victimes du Club Collectiv de Bucarest, je suis Paris, je suis Istanbul, je suis Bruxelles, je suis Nice, je suis Berlin, je suis de nouveau Istanbul.... Putain de liste qui ne cesse de s'agrandir...
fab38
  • Vintage Cool utilisateur
  • #86
  • Publié par
    fab38
    le
Et d'autres raisons plus spéciales, par exemple la loi de 1865 sur la propriété intellectuelle des airs d'opéra. Plus d'infos demain, avec un très intéressant lien sur tout ce sujet (je ne suis pas un spécialiste du truc, hein, tout ça n'est pas de moi vous pensez bien).

EDIT du matin : voici le lien, très intéressant sur pleins d'apects.
http://rh19.revues.org/157?&id=157
Skeudenner
Très chouette lien vraiment interessant et enrichissant! Merci!
"The answer is none. None more black."

Titties 'N Beer
charlulu
jules_albert a écrit :
"le" livre pour une approche cohérente de wagner c'est celui de francis pagnon, ouvrage percutant à l'érudition sans faille mais aussi animé par la révolte.



Cette dégradation de l’oreille, qui ne perçoit plus les dissonances ni les tensions, qu’elles soient rythmiques, mélodiques ou harmoniques (et encore moins lorsqu’elles concernent la structuration des grandes formes, fugue ou sonate par exemple), a pour cause essentielle le mode d’existence imposée par le système spectaculaire-marchand. « La misère a rendu ma pensée invalide » (Gérard de Nerval). Les esclaves modernes (et il ne s’agit pas que des prolétaires) sont tellement corrompus et abrutis qu’ils ne reconnaissent pas ce qui leur dévoile leur condition. Le reconnaîtraient-ils qu’ils ne le supporteraient pas.

Sont aussi en cause la consommation massive de musique, qui tue radicalement l’audition, et l’utilisation des conquêtes sonores par des gens payés pour émousser la nature conflictuelle du matériau. Finalement, les réalisations des grands compositeurs, à partir de Beethoven, n’ont été unanimement acceptées qu’après coup. Le moment où ces compositeurs entrent officiellement dans la faveur générale signifie que le contenu de leur musique a été vulgarisé par les épigones et érodé par une consommation croissante. Le contemporain de Beethoven, qui devant ses symphonies s’offusquait du dédain du bon goût et des bienséances, était plus proche de leur contenu que l’homme d’aujourd’hui, chez qui elles font partie de l’ameublement culturel.


Notre époque aura aussi bien connu l'aboutissement du langage musical que sa décadence accélérée. Confrontés à la destruction du matériau, les incapables inconséquents n'ont pas réagi autrement qu'en se jetant sur tous les rateliers de l'histoire, du folklore au sérialisme. Mais ce qui est mort est bien mort et ne ressuscitera pas. Ce ne sont pas les tripatouillages électroniques qui vont y changer quelque chose. Il n'y a que les gogos et les snobs qui traînent dans les concerts de "musique contemporaine" pour ne pas s'apercevoir que, depuis 1950 environ, l'histoire de la musique dite "sérieuse" est l'histoire de son pourrissement, que la musique n'a rigoureusement plus rien à dire. Quant à la musique "légère", devenue musique de masse, on se demande jusqu'où elle descendra dans la régression.

le paradoxe c'est que la musique savante ne s'écoute pas mais elle se pense et se ressent ; elle est un art qui touche a l'universel , elle cherche du sens a la vie, elle nous envole vers le ciel alors que la musique a ses origines est plus traditionnel, elle est enraciné et est plus attaché aux sonorités au rythme aux mouvements en somme elle celebre la vie terrestre; elle nosu permet d'oublier nos soucis; elle vient de la terre des trips si bien qu' au lieu de nous traporter elle nous transforme elle nous divertit (en somme les tamtam les choeurs les chants les corps bougent on danse on méditent ou on sécoute tout bonnement sans qu'on ait besoin de vraiment chercher le sens de chaque note)
charlulu
tidim a écrit :
Personnellement, la musique de Wagner me laisse de marbre : je suis allé écouter (en vrai, hein!) plusieurs de ses pièces orchestrales et sa musique laisse peu/pas de place à l'imagination.

On vous sert tout (et tout de suite) et quand on ne sait pas quoi faire, on fait péter les trompettes à fond la caisse

Je me souviens d'un concert où l'on jouait La Symphonie Inachevée de Schubert et une pièce de Wagner, ben y avait pas photo !

Et en plus, 2013 est l'année Wagner et Poulenc donc ça veut dire qu'au Conservatoire (j'y suis élève), on va nous rabibocher les oreilles avec ces deux-là...Au secours

PS : mon avis est purement subjectif et Wagner fut un génie de la musique, qu'on l'aime ou pas


wagner laisse peu de place a l'imagination.? c'est une blague?
au contraire je trouve wagner laisse place a une imagination sans borne contrairement a la plupart des compositeurs qui se sont contentés en général de s'adapter a leur époque. au final on peut meme se demander si dans l'histoire de la musique on ne retiendra que wagner tellemetn sa musique ouvre des portes inexplorées.
AnGeL_Of_SiN
Salut à tous!

Bon, après avoir critiqué l'intérêt du topic, me voici à poster dedans ... mea culpa mais autant en profiter, du coup, pour poser ma question en profane de Wagner: cette saison, l'opéra Garnier a programmé les 4 opéras du cycle du Ring, entre février et juin. Le problème étant le prix exorbitant des places, environ 600€ pour un pass pour l'ensemble des opéras, donc clairement, c'est au dessus de mes moyens. Je pensais donc aller voir un seul des quatre, déjà, pour me faire une idée de Wagner sur scène. Le problème étant: lequel aller voir? Je connais assez moyennement les 4 opéras, à part les airs connus, donc est-ce qu'il y en a un qui est plus recommandable que les autres? Die Walküre juste pour voir la chevauchée "live" (c'est un peu beauf mais bon ... pour le coup j'assume ), le Götterdämmerung pour la fin du cycle, ou n'importe lequel?

Autre question, quelqu'un connaît les catégories de l'opéra Garnier? Est-ce qu'on voit / entend encore quelque chose dans les catégories populaires (4-5ème voire au delà) ou est-ce qu'en dehors des deux premières, c'est vraiment pas la peine?

Merci pour vos réponses!
« En conclusion, Backstage est un préservatif assez ouvert, mais ça ne permet pas d'y raconter n'importe quoi. On peut faire dans la petite culotte, mais avec finesse et sans exagération sur des sons gutturaux intéressants. Tout le voltmètre vous en sera reconnaissant. »

« En réalité, je le répète, ceci est un forum de guitaristes. Qui plus est, un forum de guitaristes dits comiques. Ou au moins, qui tentent de l'être... »
__________________

« l'esthétisme c'est pour les fans de Pink Floyd. Le metal c'est la mort et la bestialité extrême jusqu'à la destruction éternelle ! Satan commande mon âme jusqu'au désastre total !!!
Fuck off until death » © Seth Rotten

En ce moment sur groupes / artistes pros...