Il est bien le post de petit scarabee
En effet, pour résumer, je pense que tout le monde est d'accord que tout est affaire de compromis. Mais la ligne du compromis ne passe au même endroit:
C'est une banalité, mais il est bien de rappeler que ce compromis dépend de nombreuses choses personnelles (certains ont même parlé de l'état de leur dos), mais aussi du style de musique:
Quand on fait de l'electro-pop, ce n'est pas la même chose que si l'on joue du blues archaïque. J'ai l'impression que le metal est un genre où le compromis est plus facile... mais il y a aussi la question du matériel qui est inséparable: pour du blues archaïque, un combo fender suffit alors que le metal aura besoin de son double stack, pour jouer du U2, un pédalier de la mort et trois frigo de rack sont nécessaire, etc.. l'équation change beaucoup d'un style à l'autre.
Le contexte, fait pas la décision, mais il change l'équation :
Quand on fait de la reprise, avec passage sur 5-6 sons radicalement différents et relativement standards, c'est plus une question pratique, de manutention, de simplicité du rig. Quand on joue des compositions, c'est plus une affaire de goût personnel, vers quoi on se dirige.
Il a aussi ceux qui jouent avec leur ingénieur du son, ceux qui ne jouent qu'à la maison entre 23h00 et 1h00, il y a ceux qui jouent la gueul face au baffle, et ceux qui enregistrent avec casque fermé aux oreilles, etc...
Au final, la ligne de fracture ne passe pas au même endroit:
***POUR OU CONTRE LE DIGITALEU (beurk)****
Il y a tout d'abord ceux qui tolèrent ou pas le numérique pour certains fx, notamment le delay. Pour en avoir un, c'est vrai qu'un delay analogique a une sonorité vraiment inégalable, c'est mon sentiment. Mais on arrive à faire des delay numériques bluffant. L'avantage du fx, c'est qu'il ne "dégrade" pas nécessairement l'entier du signal, donc le dry peut rester full analogique, pendant qu'on rajoute des couleurs numériques. Certains refusent même cela, affirmant que le son est pourris dès qu'il y a du numérique dans les parages.
Il y a ceux qui évitent les conversions AD/DA autant que possible sur le signal dry et d'autres qui estiment que tant que ce n'est pas le son lui-même qui est fabriqué numériquement, c'est bon. L'argument est celui de la sensation (latence) et du caractère "dark", étouffé, voilé, que les conversions successives infligent au son.
**** AMPLI, ENCEINTE (ou les deux) *****
Après, il y a le chapitre "fabrication du son" et ceux qui refusent l'idée qu'on puisse fabriquer numériquement un son de guitare électrique qui soit crédible. Un argument fort est l'interaction ampli-enceinte: ce n'est pas tant la projection, mais l'interaction du circuit de l'ampli lampe avec la réaction électrico-mécanique de l'enceinte qui crée un chaos "vivant" non reproductible si l'un des deux éléments est numérique.
Il y a ceux qui distinguent le cab de l'ampli: pour certains, c'est acceptable d'utiliser une simulation de cab. L'argument est typiquement compromis de bruit extérieur (soit pour jouer la nuit en appartement, soit pour sonoriser proprement): on arrive à des choses pas trop mal avec une simulation de cab et on reste sur de l'ampli analogique.
Il y a ceux qui estiment qu'une simulation de cab ne retranscrit pas toute la richesse du son. Que le point faible de la simulation se situe justement surtout au niveau enceinte: projection, caractère chaotique du son produit par une enceinte physique. Pour eux, on arrive très bien à simuler un ampli à 99%, alors qu'un cab, on en est très loin. Là, l'argument n'est pas "compromis" mais "son".
Voilà en gros tous les champs de bataille que j'ai vu. J'en ai peut-être raté, ou j'ai raté des arguments. Le truc compliqué je pense, c'est que l'équation du compromis est extrêmement variable.
Vous battez pas, je vous aime tous