Depuis le début j'adhère plus à l'idée de Nino, le schéma et non les notes une à une. J'avais fait le rapprochement avec le langage orale, lorsqu'on parle on réfléchit à l'idée qu'on va exprimer et ma foi les mots viennent automatiquement sans qu'on ait besoin d'y réflèchir, c'est notre vocabulaire.
Il en va de même dans l'impro sur un instrument je pense, on cherche une situation, une atmosphère et ma foi les doigts vont automatiquement là où ils savent que le terrain et défriché, c'est notre vocabulaire.
Je cite de nouveau mon humble guitariste (Robben Ford je crois) qui disait qu'improviser ce n'était en fait que réarranger ce qu'on connaissait déjà.
Ce qui me gêne dans ce chant intérieur c'est le fait qu'un mec le maitrisant parfaitement serait à coup sûr une source intarrissable de bons plans, mais c'est il me semble sans compter sur l'aspect technique. Tout ce qu'on chante n'ai pas forcément réalisable par nous-même.
De même qu'il est indéniable qu'un polyinsrumentiste aborde différement ses instruments.
Par contre, et je me demande si ce n'est pas ça en fait le chant intérieur, je crois fortement en une harmonie intérieure issue de notre propre héritage culturel.
Je ne veux pas me prendre pour ce que je ne suis pas mais je me cite néanmoins, car si Steph a trouvé un certain soulagement dans les propos de Jimmy Bruno, ma foi je trouve que ceux de Glenn Goud me colle bien également.
Citation:
Guitariste: Tu joues à l'oreille ou tu t'aides de la théorie ?
Daviken: Je bosse à l’oreille en m’aidant du peu de théorie que je connais. Je suis autodidacte et mes appuis solides dans l’improvisation demeurent principalement la gamme mineure naturelle (et la pentatonique évidemment). De là, je me suis constitué une petite visualisation du manche. Une fois qu’on a compris que les doigtés demeurent identiques (à la position près) pour la gamme majeure et les 7 modes qui en découlent, les possibilités deviennent plus grandes…Mêmes si les modes restent encore pour moi un mystère dans leur utilisation. Je m’essaye également à la gamme mineure harmonique, mais les positions ne me viennent pas encore instinctivement sous les doigts. J’ai encore besoin de réfléchir, ce qui est un frein à la spontanéité nécessaire à l’improvisation.
Guitariste: Comment travailles-tu l’instrument?
Daviken: Travailler ? Je ne travaille que pour gagner de l’argent…Non, je joue de la guitare et c’est vraiment pour moi un moment de détente. Je ne peux pas travailler la guitare dés que j’en ai une dans les mains, je joue…J’ai toujours aimé improviser. Mon « travail » de l’instrument est surtout basé sur la dextérité…enfin disons la gymnastique des doigts. Je bosse des triades, des gammes brisées, des gammes à la tierce, à la quinte etc…En fait, je m’intéresse plus à l’aspect « technique » de la chose. Ce qui est le plus gênant dans une impro c’est lorsque l’on entend une hésitation, une imprécision rythmique ou harmonique. Il faut travailler la « mémoire des doigts» afin de rester dans un contexte harmonique et pour pouvoir, le cas échéant, retomber sur ses pieds en cas d’égarement. La méthode est simple, vous allumez la télé et vous laissez aller vos doigts sur le manche, comme ça sans réfléchir, ça permet de développer sa pulsation et son harmonie intérieure. Rien de très académique en fait…