Biosmog a écrit :
Cette élection a été une décision par élimination. On a flingué tout le monde sauf Marine pour que le deuxième tour ressemble à un plébiscite, mais on a oublié le principal, la politique!
Le soir du premier tour, Macron a donné l'impression que tout se déroulait comme prévu, c'était assez flagrant. Mais tout à coup, on se rappelle qu'il s'agit d'une personne qui va représenter les français, qu'il faut quand même un minimum d'adhésion à sa figure. Quand on regarde les opinions sur les votes, c'est assez effrayant: si on enlève le vote utile et ne garde que les votes d'adhésion, les résultats sont tout différent:
Toute la question, selon moi, est que la sphère médiatique ne peut fonctionner que par érosion. Les médias sont incapables de donner un contenu à ce qui n'en a pas. Ils ont fait leur boulot de dégager le chemin. Mais ils ne pouvaient faire plus, le reste du trajet, c'est au candidat de le faire.
C'est peut-être parce que la politique, en 2017, est réduite à rien, elle n'est plus que le pantin des forces économiques. L'image du Titanic donnée l'autre jour est assez éloquente: cet iceberg n'a pas été vu, comme si le capitaine du paquebot ne regardait pas devant. L'accident est inévitable. Et maintenant que le bateau coule, on n'a pas le choix, à nouveau: tout le monde dans les canots de sauvetage. On est devenu démissionnaire de nos vies. On est conditionné à n'agir plus qu'en fonction de périls, de cette "réalité" que des quarterons d'experts nous assènent à longueur de journée. On est dans l'air de la gouvernance par le péril (qu'on remplace parfois par "réel" pour moins effrayer).
Ils ont peut-être raison, il n'y a peut-être pas d'autre solution, tout est écrit dans les lois de l'économie. Mais alors dans ce cas, il faut revoir nos systèmes démocratiques et instaurer une république d'experts non-élus provenant de la société civile. Je pense que c'est important que les gens se rendent compte qu'ils ont embarqué sur ce canot là.
Explication à laquelle j'adhère à 100%.