Très vite.
chix4free a écrit :
Jeroveh a "défriché" le terrain en évoquant la question, centrale à mon sens, de l'hypertrophie bureaucratique, question déjà centrale chez Marx (cf.
Le 18 brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte et reprise, entre autres, par Lénine et Trotski. Ton constat (ou celui d'autres) selon lequel plus on se rapproche du communisme, plus cela se passe mal est erroné puisque s'appuyant (tu ne le mentionnes pas expressément, mais je ne peux pas croire que ce n'est pas ce que tu as en tête) sur l'expérience stalinienne justement en totale contradiction, du point de vue de sa pratique (le toujours plus d'Etat), avec la théorie du passage du capitalisme au communisme.
Mais le renforcement du role de l'Etat est bien prévu dans le Manifeste:
"Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'Etat, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plus vite la quantité des forces productives
Cela ne pourra naturellement se faire, au début, que par une violation despotique du droit de propriété et du régime bourgeois de production, c'est-à-dire par des mesures qui, économiquement, paraissent insuffisantes et insoutenables, mais qui, au cours du mouvement, se dépassent elles-mêmes et sont indispensables comme moyen de bouleverser le mode de production tout entier."
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Confiscation des biens de tous les émigrés et rebelles.
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Centralisation du crédit entre les mains de l'Etat, au moyen d'une banque nationale, dont le capital appartiendra à l'Etat et qui jouira d'un monopole exclusif.
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Centralisation entre les mains de l'Etat de tous les moyens de transport.
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Multiplication des manufactures nationales et des instruments de production; défrichement des terrains incultes et amélioration des terres cultivées, d'après un plan d'ensemble.
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Travail obligatoire pour tous; organisation d'armées industrielles, particulièrement pour l'agriculture.
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Combinaison du travail agricole et du travail industriel; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne."
Toute ressemblance avec...
Et la disparition de l'Etat sous le communisme a toujours été de la pensée magique:
"Les antagonismes des classes une fois disparus dans le cours du développement, toute la production étant concentrée dans les mains des individus associés, alors le pouvoir public perd son caractère politique. Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s'il s'érige par une révolution en classe dominante et, comme classe dominante, détruit par la violence l'ancien régime de production, il détruit, en même temps que ce régime de production, les conditions de l'antagonisme des classes, il détruit les classes en général et, par là même, sa propre domination comme classe."
Voilà ce qu'en disait justement Bakounine:
""Les marxistes se consolent à l'idée que cette dictature sera temporaire et de courte durée. Selon eux, ce joug étatique, cette dictature est une phase de transition nécessaire pour arriver à l'émancipation totale du peuple:1'anarchie ou la liberté étant le but, l'Etat ou la dictature le moyen. Ainsi donc pour affranchir les masses populaires, on devra commencer par les asservir. (...) A cela nous répondons qu'aucune dictature ne peut avoir d'autre fin que de durer le plus longtemps possible."
Et cela ne change pas le fait que Marx, inspiré par Adam Smith (valeur-travail, ignorance du rôle de l'entrepreneur etc...), se soit trompé dans ses analyses économiques, et que toutes ses prédictions se sont révélé fausses (contrairement à celle de Bakounine juste au-dessus). Le marxisme est un échec pratique et théorique.
Ce que je dis simplement depuis le début c'est qu'une économie qui essaie de respecter les principaux libéraux (respect des droits de propriété, libre-marché, libre-échange, libre-concurrence, libre-entreprise ...) réussit mieux qu'une qui aura tendance à faire l'inverse. Les catastrophes ayant suivi beaucoup de collectivisations (forcées toujours) et leurs abandons quasiment partout dans le monde me confortent sur ce point.
chix4free a écrit :
Et quand je dis que tu éludes certaines de mes interventions (de niveau ni plus, ni moins égal que celle des autres), je faisais référence à la mention que j'ai faite de l'expérience au final sans succès (pour les raisons que j'avais déjà expliquées) de l'autogestion yougoslave qui, dans un contexte d'ouverture plus large de l'économie à l'extérieur, a fonctionné relativement bien pendant un temps (avec toutes les nuances que je ne développerai pas ici).
Tu me parles d'une économie, mise en place sous une dictature, qui s'est effondré à cause de la crise du pétrole et parce que les touristes capitalistes ne venaient plus y dépenser leurs devises, je ne vois pas ce que j'aurais à rajouter...
En plus dans un système libéral rien n'empêche ceux qui le veulent de monter une entreprise en auto-gestion...
chix4free a écrit :
Pour revenir sur Hayek, personne ici ne conteste la pertinence de ce qu'il a écrit dès le début des années 20 et je suis persuadé que Vladimir Illitch himself l'a lu au moment de basculer du "communisme de guerre" vers la NEP. Mais Hayek, comme les autres, se place, et c'est normal, dans une perspective purement historique avec des référents historiques, au premier rang desquels, évidemment, l'Etat et, dans le cas des démocraties populaires, la planification et Le "communisme pur", comme je l'appelle plus haut, est, tarte à la crème à rappeler malheureusement, une "fin de l'histoire", non-réalisée et non-réalisable parce qu'il y aura toujours, comme pour le "libéralisme", des externalités de toutes sortes qui feront qu'un certain nombre de mécanismes ne pourront jamais être fluides.
Merci pour la phrase emberlificotée.
Les réflexions économiques de Hayek lui permette de montrer le manque d'efficience de toute planification centralisée que ce soit de la part d'un État communiste pur, impur, keynésien ou par exemple d'une Banque Centrale. Ses réflexions sont valables aujourd'hui comme à son époque on l'a vu récemment.
chix4free a écrit :
A cet égard, Hayek, n'en déplaise à d'aucuns, est un vrai utopiste, dans sa vision "informationnelle" des prix par exemple...
C'est bien mais il faudrait étayer.
chix4free a écrit :
je vais profiter du beau temps...
T'as pas du boulot?
http://www.washingtonpost.com/(...)id=z1
Yazoo a écrit :
affirmations fantaisistes, de contre-vérités risibles et de tentatives d'argumentations dérisoires
Bien, où ça?
Yazoo a écrit :
Je suis pour l'économie de marché et pour un état fort. Y aurait-il un problème ?
Donc tu dois être satisfait de la situation actuelle.
Yazoo a écrit :
Je ne crois pas à l'auto-modération de l'individu, c'est grave docteur
Un libéral ne croit ni en l'auto-modération de l'individu, ni en l'auto-modération de l'État.
Yazoo a écrit :
Tu me rappelles un peu ce chroniqueur économique de TF1, affalé dans ses convictions ultra-libérales, jusqu'au jour où, gravement malade, c'est l'hôpital public quil le tire d'affaire. Le type en ressort déboussolé, il n'en revenait pas d'avoir être traité avec attention et compassion. Personne n'a jugé utile de lui demander pourquoi il n'avait pas confié son sort à une clinique privée -tant qu'à faire...- mais lui a reconnu avoir dit beaucoup de conneries à prpos de l'"état", tout heureux d'être encore en vie pour pouvoir réaliser certaines choses a postriori.
C'est donc vraiment une histoire de révélation mystique l'État-Providence.