Biosmog a écrit :
casseoreille a écrit :
Je pense que si l'on répartissait l'argent des milliardaires aux 3,8 milliards de gens pauvres, ces derniers ne toucheraient pas grand'chose! Des milliards divisés par 3,8 milliards ne donnent que quelques euros!
C'est bien pour ça que j'expliquais qu'il y a deux problèmes différents: la misère est un scandale humain, l'inégalité est un problème démocratique. Le problème des super-milliardaires est un problème de gouvernance. Faire passer la soif d'égalité pour un humanisme, l'assimiler à une charité utopique est une manipulation politique. Le lien entre les deux est extrêmement vicieux: la misère est une diversion utile pour ceux qui défendent le libéralisme. Le véritable problème politique c'est qu'une poignée de personnes, en raison de leur fortune gigantesque, est en mesure d'incliner le développement de la civilisation. Et leur modèle a besoin de cette diversion que constitue la misère, de dire que le problème est que certains se gavent pendant que d'autres meurent de faim: alors donnons leur à manger, faisons reculer l'extrême pauvreté, autant de slogans de sens commun (encore heureux qu'on soit contre) qui cachent la véritable nature de l'inégalité.
Le jour où elle aura disparu complètement apparaîtra en pleine lumière l'arbitraire des inégalités.
TU pars du principe qu'il est possible que TOUS les hommes renoncent définitivement à un fantasme inscrit au plus profond de chacun de nous: faire de l'autre un objet de jouissance.
Je préfère savoir que c'est impossible. Et cela ne conduit pas, comme on pourrait le croire, à une légitimation de cet état de fait - mais à l'intégration de cette irréductible donnée dans nos computations.
Si comme toi je regrette que quelques uns, une poignée que tu identifies aux milliardaires, soient responsables de la misère humaine ... je préfère aussi ne pas oublier que parmi les victimes se trouvent de potentiels bourreaux - pour peu que la roue tourne
Pour l'instant l'Histoire me donne raison.