Biosmog a écrit :
quantat a écrit :
Biosmog a écrit :
casseoreille a écrit :
Je pense que si l'on répartissait l'argent des milliardaires aux 3,8 milliards de gens pauvres, ces derniers ne toucheraient pas grand'chose! Des milliards divisés par 3,8 milliards ne donnent que quelques euros!
C'est bien pour ça que j'expliquais qu'il y a deux problèmes différents: la misère est un scandale humain, l'inégalité est un problème démocratique. Le problème des super-milliardaires est un problème de gouvernance. Faire passer la soif d'égalité pour un humanisme, l'assimiler à une charité utopique est une manipulation politique. Le lien entre les deux est extrêmement vicieux: la misère est une diversion utile pour ceux qui défendent le libéralisme. Le véritable problème politique c'est qu'une poignée de personnes, en raison de leur fortune gigantesque, est en mesure d'incliner le développement de la civilisation. Et leur modèle a besoin de cette diversion que constitue la misère, de dire que le problème est que certains se gavent pendant que d'autres meurent de faim: alors donnons leur à manger, faisons reculer l'extrême pauvreté, autant de slogans de sens commun (encore heureux qu'on soit contre) qui cachent la véritable nature de l'inégalité.
Le jour où elle aura disparu complètement apparaîtra en pleine lumière l'arbitraire des inégalités.
TU pars du principe qu'il est possible que TOUS les hommes renoncent définitivement à un fantasme inscrit au plus profond de chacun de nous: faire de l'autre un objet de jouissance.
Je préfère savoir que c'est impossible. Et cela ne conduit pas, comme on pourrait le croire, à une légitimation de cet état de fait - mais à l'intégration de cette irréductible donnée dans nos computations.
Si comme toi je regrette que quelques uns, une poignée que tu identifies aux milliardaires, soient responsables de la misère humaine ... je préfère aussi ne pas oublier que parmi les victimes se trouvent de potentiels bourreaux - pour peu que la roue tourne
Pour l'instant l'Histoire me donne raison.
Je ne me suis pas forcément bien exprimé, mais oui, au contraire des inégalités, je pense que l'extrême misère sera éradiquée. En bon hegelien je pense que le système sécréte sa contradiction, dous la forme d'un effacement de sa justification. La solidarité est conçue encore aujourd'hui en termes humanitaires, pour masquer les rapports de force, mais de moins en moins, les revendications sociales portent sur la dignité. Les cheminaux, le personnel medico-social manifeste pour avoir droit au chapitre. Car ils voient bien qu'ils sont des acteurs incontournables au fonctionnement économique. Pas pour des miettes.
Effectivement le système doit finir par manifester ses contradictions internes (c'est le cas pour tout système) et on peut considérer que les gilets jaunes représentent un "symptôme" de celle ci.
Il n'est pas à exclure que la "solidarité" prenne une autre forme : j'aide mon prochain pour éviter qu'il ne s'empare de ce dont il a besoin par la violence (les efforts consentis par les entreprises en sont peut-être l'indice).
J'espère que tu as raison pour l'éradication de la misère ... mais je reste sceptique (ce qui ne veut pas dire que je "nie" la possibilité, mais que je suspend mon jugement là dessus)
Je ne saisi pas clairement ce que tu veux dire avec cette revendication portant sur la dignité. J'ai besoin d'examiner cette idée.
En revanche , j'écoutais à la radio certains marxistes qui affirmaient avec force que toute justification de la révolte qui ne s'enracinerait pas dans les conditions matérielles vécues par le peuple relèveraient d'un dévoiement ... inutile de dire que je les trouvais caricaturaux (pour rester poli) ... Il faudra voir les orientations des débats.
Cela dit l'idée que l'on revendique pour la dignité n'est pas incompatible du tout avec l'idée que je retient selon laquelle les mouvements de révolte que nous observons sont une réponse (toujours "symptômatique", ce qui ne veut pas dire pathologique) à l'approche "technicienne" de nos politiques