@ Khryss
- tu parles de l'élection de Sarko, donc 2007, et tu établis une relation avec l'agression du papy.
Or, c'était en 2002 et Sarko n'était même pas candidat.
Ça commence mal, dis donc... comment être pris au sérieux après ça ? Ou on dirait que "ton cerveau te joue des tours", à moins que tu ne sois "en plein fantasme" ou peut-être bien que tu as été "intoxiqué"... pour reprendre tes propres mots ou expressions.
- terrorisme politique et religieux :
Tu prétends et montres qu'il y avait beaucoup plus d'attentats dans les années 80 en France (et par extension, on peut étendre à l'Europe).
Oui, mais la réalité des bilans de ces attentats, c'est que tous les attentats cumulés des années 80-90 en Europe, et pourtant on avait encore IRA, ETA, Hezbollah, FLNC, Action Directe, RAF (Fraction Armée Rouge), FIS/GIA, et déjà les islamistes, ont fait bien moins de victimes que depuis 2000.
Depuis 2000, rien que Madrid 2004 (191), Londres 2005 (56), Breivik 2011 (77), Paris janvier 2015 (20), novembre 2015 (137), Nice (87), Bruxelles 2016 (35), on est déjà à 603 morts. Dont 279 depuis moins de 5 ans (que dis-je, 4 ans et 3 mois). Et à ces seuls attentats il faut ajouter les dizaines d'autres qui ont fait chacun moins de 20 morts.
N.B. : ça n'est pas du terrorisme, mais on pourrait ajouter le phénomène des types qui pètent les plombs et butent des gens sans raison, phénomène auparavant plutôt américain et qui s'est développé en Europe. Germanwings : 150 morts. Tuerie de Nanterre : 8 morts.
C'est de la violence aussi.
N.B. : l'explosion des règlements de comptes à la Kalash dans le trafic de drogue, à Marseille surtout mais aussi à Saint-Ouen, ce n'est pas de la violence ? On n'avait pas vu une telle hécatombe depuis les grandes heures du Milieu, il y a plus de 25 ans.
- Coupe du Monde 2018 :
des émeutes, voitures brûlées et pillages dans plusieurs villes, les Champs-Élysées ravagées, des dizaines de blessés, des centaines d'interpellations.
Et 3 morts, certes pas à cause de violences volontaires, mais en raison de comportements imprudents, une forme de violence contre soi-même et de mise en danger des autres.
Dans le même genre, le rassemblement pour le PSG au Trocadéro : des rues ravagées, et même des cars pleins de touristes attaqués et pillés, en plein Paris au pied de la Tour Eiffel, comme au Moyen Âge au temps des bandits de grands chemins.
Les exemples sont nombreux de rassemblements festifs sur la voie publique qui dégénèrent en pillage, ça tend même à devenir systématique.
- liberté et tranquillité des femmes dans la rue :
pour l'expérience, demande à ta soeur, copine, épouse ou ta fille, de se promener seule et court vêtue dans certaines rues ou certains quartiers (je peux te donner des adresses), à n'importe quelle heure d'ailleurs, et on va voir si même seulement elle accepte de prendre le risque. Et si elle le fait, on débriefe les résultats après, OK ?
Il y a 25-30 ans, les femmes se faisaient éventuellement siffler, mais certainement pas emmerder voire insulter (il y a même plusieurs cas de tabassages collectifs par des groupes de filles pour cause de port de jupe ou short) comme depuis une vingtaine d'années. Déjà en 2000, quand j'habitais place de la Guillotière à Lyon, les copines qui venaient chez moi se plaignaient d'être systématiquement harcelées sur la place et les rues alentour, au point de ne plus vouloir venir dans le quartier.
Ce n'est pas de la violence ?
- situation géopolitique dans le monde :
Mexique, Guyane et autres pays d'Amérique Centrale et de la partie nord de l'Amérique du Sud sont gangrénés par une violence extrême et la criminalité, qui ont explosé depuis une vingtaine d'années, au point de mettre en danger le secteur du tourisme pourtant vital.
Un grand nombre de régions et pays d'Afrique (au Maghreb, Sahel, Afrique centrale, pointe est), autrefois pacifiés sont aujourd'hui en guerre, ou guerre civile, ou la cible d'attentats et enlèvements, crapuleux, politiques ou religieux.
Des guerres ont éclaté dans la péninsule arabique, en Syrie, l'Irak reste un pays très dangereux même pour ses habitants, il y a eu des guerres en Ukraine et Georgie, la Thaïlande est un pays très violent et instable politiquement, depuis l'accession au pouvoir de Kim Jong-un en Corée du Nord il y a un risque croissant et permanent que la moindre étincelle déclenche une guerre majeure dans la région. La piraterie en Mer Rouge et Golfe d'Oman, il a fallu déployer des flottes entières pour protéger le trafic commercial et la plaisance.
Et j'en passe.
Je persiste et signe, dans les années 90, malgré l'effondrement du bloc soviétique et la Première Guerre du Golfe, la situation géopolitique mondiale était beaucoup plus stable et pacifiée qu'aujourd'hui.
Mais tu as sans doute raison, c'est mon esprit et ma mémoire qui me jouent des tours, ou ce n'est absolument pas objectif tout ça, ce n'est pas de la violence, ce ne sont pas des actes concrets et des risques qui existent et qui n'existaient pas avant, je dois être intoxiqué ou manipulé par les politiciens, les médias, la télé, TF1 ou les chaînes infos. Soit dit en passant, je ne regarde jamais les chaînes infos et encore moins TF1 et je pense être quelqu'un de très peu influençable.
Je conclus de ces erreurs et "oublis", jugements à l'emporte-pièce, emploi systématique de certaines expressions caractéristiques comme "intoxiqué", "fantasme", que tu as subi un formatage en règle.
Enfin, contrairement à ce que tu soupçonnes gratuitement, non je ne suis pas prêt du tout à abandonner volontairement une partie de ma liberté, je suis révolté de voir cette sécurisation tous azimuts, de voir qu'on est obligé de tout contrôler, barricader, blinder, sécuriser, réglementer, interdire, on se croirait revenu au Haut Moyen Âge ou au Far West, quand les droits les plus fondamentaux de l'individu (sûreté, justice) n'existaient plus pour cause d'État inexistant ou défaillant.
À ceux qui enfoncent des portes ouvertes et espèrent convaincre par des comparaisons grotesques du genre "il ne faut pas se plaindre ou psychoter, il y a beaucoup moins de violence qu'au Moyen Âge ou pendant les guerres mondiales" :
oui, au Moyen Âge à Paris, tous les matins on ramassait dans les rues et la Seine au minimum 10 à 20 cadavres, la plupart victimes non pas du froid, de la faim ou de la maladie, mais d'agression mortelle (même pour un simple vol, on tuait pour ne pas être reconnu et condamné à mort). Ça nous parait énorme, surtout pour une ville qui faisait encore bien moins de 150.000 habitants.
Mais il faut comparer ce qui est comparable : il n'y avait aucun éclairage public et la police n'existait pas, il n'y avait que le Guet qui était un service civil et très insuffisant. La criminalité n'a commencé à baisser qu'avec les premières mesures obligatoires d'éclairage public et le développement de la Lieutenance Générale de Police, l'embryon de la police telle qu'on la connait.
Idem à Londres, il a fallu les meurtres de Whitechapel (1888-91) pour que la reine Victoria, qui n'avait pourtant aucun pouvoir exécutif, exige que le gouvernement fasse installer l'éclairage des rues.
Par contre si on compare à l'échelle d'une génération (25 ans environ), il est inadmissible de constater un tel repli de l'état de droit et de telles carences de l'État.
En vivant en société civilisée et réglementée, l'individu libre par nature abandonne volontairement à l'État en premier lieu ses droits fondamentaux de se défendre et de faire justice, cf. Le contrat social par Rousseau.
Un tel recul de la civilisation est même dégradant pour l'espèce humaine.
Oui, il y a plus de violence qu'il y a 25 ans. Le problème c'est que l'État ne remplit plus même ses fonctions régaliennes fondamentales.
Et attention, je ne suis pas en train de vous dire qu'il faut mettre tout le monde en tôle, ou au bagne, ou exécuter à tour de bras. Je n'ai pas de solutions miracles.
Ceux, dont Biosmog, qui ont parlé des effets pervers de la prison et de son efficacité limitée, n'ont pas tort (j'espère qu'enfin Biosmog a compris que ce n'est pas tant le fond qui est insupportable, que la forme du discours et l'impossibilité du débat.).
Mais BluesBarbu a raison aussi quand il mentionne dans les composantes de la peine, la nécessité d'une "vengeance privée", la victime a besoin pour se reconstruire que l'auteur en bave un peu. C'est comme ça, c'est humain.