De nombreuses personnes issues de la communauté maghrébine étaient, en revanche, présentes. "La douleur est la même pour tous", expliquait une mère marocaine. Dans diverses mosquées, des appels à la compassion avaient été lancés. Des associations avaient invité leurs membres à rejoindre massivement le défilé.
"Cette marche silencieuse est un message fort à toutes les crapules", expliquait Fouad Ahidar, un député régional bruxellois du parti de centre gauche Spirit. Cet élu d'origine nord-africaine avait fait sensation, il y a quelques jours, en dénonçant "un meurtre puant le racisme", et en déclarant que "si un immigré avait été la victime, la manifestation aurait déjà eu lieu".
L'ampleur de la mobilisation, qui n'a bénéficié d'aucune structure établie, va forcer le gouvernement, et plus généralement les responsables politiques, à sortir de leur actuelle discrétion. "Le citoyen ne comprendrait pas qu'une telle situation n'engendre pas des réformes", a expliqué Claude Lelièvre, délégué général aux droits de l'enfant.
Soucieux de ne pas relancer le débat sur la délinquance et de ne pas stigmatiser la communauté nord-africaine, les ministres - et une partie de la presse - ont souvent préféré taire l'origine ethnique apparente des meurtriers. Certains observateurs jugent que cette attitude n'entravera pas la poussée d'un sentiment xénophobe mais qu'au contraire elle l'encouragera.
De Morgen, journal flamand de gauche, estime que le meurtre du jeune Joe va relancer les "questions brûlantes" de "la vie dans les grandes villes, les jeunes, l'insécurité et la multiculturalité", thèmes souvent absents du débat public belge.
Jean-Pierre Stroobants
Article paru dans l'édition du 25.04.06
La fin de l'article du monde sur la marche pour Joe. Quelques éléments plus qu'intéressants et en lien avec notre débat.
Deux ans de forum pour trouver comment mettre une signature, la classe...