Agressions ordinaires

Rappel du dernier message de la page précédente :
flomarceau a écrit :
Pour appuyer quelque peu ton propos, en étant moins radical tout de même, je dirais bien que je me suis senti démuni au niveau de ma pratique professionelle, face à des gamins qui ne parlent et ne comprennent que le langage de la violence, de l'intimidation et de la peur...

Pas la majorité, mais quand tu en as ne serait ce qu'un dans une classe, ca peut malheureusement très vite partir en couilles...

Faut un travail d'éducation à la racine pour les petiots !!!

Pour les autres par contre.... que faire


Je ne sais pas si quelqu'un a vu les 3 reportages sur France 2 qui faisait un état des lieux des écoles en France. Il y avait une classe de primaire classée en ZEP qui utilisait une méthode d'apprentissage très intéressante je trouvais.
J'ai beaucoup apprécié le fonctionnement qui faisait que les anciens étaient les tuteurs des nouveaux (il s'agissait d'une classe multi-niveaux). Il y avait un règlement auquel tout le monde adhérait... en bref, la classe formait une communauté, où chaque contrevenant était "puni" par les siens. Le dialogue avait une place importante parce qu'il fallait justement leur apprendre à s'exprimer par les mots. Ca donnait des choses intéressantes. L'autre point que j'avais apprécié était le fait que certains élèves jouaient le rôle de médiateur pour régler les conflits... et seulement si le problème n'avait pas trouvé de solution, on passait alors par un conseil de la classe pour régler le contentieux. C'est une idée intéressante de rendre les enfants responsables d'eux-même et des autres. C'est une autre vision de l'école, une vision moins individualiste, et qui donne je trouve une place à chacun. Ca pourrait peut-être donner de bonnes choses sur du long terme (en particulier pour les ZEP) si ce genre de pédagogie était généralisée.
Il faut juste donner les moyens à l'école de devenir un lieu de construction.
SpongeBen
Pensée Antiques :

Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
Lorque les maîtres tremblent devant leurs élèves...
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois, parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux, l'autorité de rien ni de personne...
Alors, c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie...

Platon
(428-347 avant J.C)
clarissep
ll°benj°ll a écrit :
Pensée Antiques :

Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
Lorque les maîtres tremblent devant leurs élèves...
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois, parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux, l'autorité de rien ni de personne...
Alors, c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie...

Platon
(428-347 avant J.C)


C'est tellement vrai
Tout est si simple et si facile quand on rêve. Comment ensuite continuer tout bonnement d'exister s'il n'y avait pas eu cette parenthèse....
Al Miquiztli
Citation:
Je ne sais pas si quelqu'un a vu les 3 reportages sur France 2 qui faisait un état des lieux des écoles en France. Il y avait une classe de primaire classée en ZEP qui utilisait une méthode d'apprentissage très intéressante je trouvais.
J'ai beaucoup apprécié le fonctionnement qui faisait que les anciens étaient les tuteurs des nouveaux (il s'agissait d'une classe multi-niveaux). Il y avait un règlement auquel tout le monde adhérait... en bref, la classe formait une communauté, où chaque contrevenant était "puni" par les siens. Le dialogue avait une place importante parce qu'il fallait justement leur apprendre à s'exprimer par les mots. Ca donnait des choses intéressantes. L'autre point que j'avais apprécié était le fait que certains élèves jouaient le rôle de médiateur pour régler les conflits... et seulement si le problème n'avait pas trouvé de solution, on passait alors par un conseil de la classe pour régler le contentieux. C'est une idée intéressante de rendre les enfants responsables d'eux-même et des autres. C'est une autre vision de l'école, une vision moins individualiste, et qui donne je trouve une place à chacun. Ca pourrait peut-être donner de bonnes choses sur du long terme (en particulier pour les ZEP) si ce genre de pédagogie était généralisée.
Il faut juste donner les moyens à l'école de devenir un lieu de construction.


J'ai vu un reportage sur les trois. La méthode utilisée est socialement bonne. autrement dit, les élèves arrivent à gérer les conflits de façon autonome. J'ai vu également le cours de "philosophie". J'ai vu le débat sur cette émission dans "Arrêt sur images". Plusieurs choses m'ont frappé. D'abord le réalisateur présente cette méthode comme la seule "bonne" (en tout cas on peut l'interpréter comme cela). Deuxième chose : Il a tendance à victimiser les enfants, à rendre le pouvoir à l'enfant-roi. De l'autre coté Brighelli souhaite retourner à une éducation stricte.
Il décriait le cours de philosophie comme un endroit où les enfants n'apprennent rien, puisque le "savoir" viennent d'eux, et non pas de l'enseignant. Il a, je pense, dans un sens, raison. Puisque le fait de victimiser les enfants leur donne le pouvoir. C'est souvent que les enfants pleurent pour faire du chantage par exemple, pour obtenir quelque chose.
Enfin, je pense que la méthode de ce collège de ZEP ne peut pas être appliquée dans un collège "normal". Je pense que l'école doit s'occuper à l'éducation des enfants, et non pas à régler les conflits au détriment de l'éducation. Cependant, dans certains cas (comme en ZEP par exemple), les conflits sont si importants que l'éducation ne peut être faite correctement. Il est alors bien normal pour l'école d'essayer dde résoudre ces conflits. Mais je pense que c'est en réglant le problème des inégalités, des discriminations, des ghettos que l'on peut faire quelque chose. Il faut résoudre le problème social avant de s'attaquer à l'éducation, et ce n'est pas à l'école de le faire. En généralisant l'école comme instance de résolution des conflits, on la détourne de son premier but.


Citation:
Pensée Antiques :

Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
Lorque les maîtres tremblent devant leurs élèves...
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois, parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux, l'autorité de rien ni de personne...
Alors, c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie...

Platon

C'est très bien. C'est extrait de La République?. Mais le problème ici est plus profond que ça. On dépasse de beaucoup l'éducation des parents.
clarissep
Al Miquiztli a écrit :

Citation:
Pensée Antiques :

Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
Lorque les maîtres tremblent devant leurs élèves...
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois, parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux, l'autorité de rien ni de personne...
Alors, c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie...

Platon

C'est très bien. C'est extrait de La République?. Mais le problème ici est plus profond que ça. On dépasse de beaucoup l'éducation des parents.


Effectivement, tu as raison mais à mon avis, c'est quand même une des clé du problème. D'ailleurs pour l'instant, chez nous, cela a l'air de bouger un peu et on remet sur le tapis, la responsabilité des parents face aux actes de leurs enfants.
Tout est si simple et si facile quand on rêve. Comment ensuite continuer tout bonnement d'exister s'il n'y avait pas eu cette parenthèse....
SpongeBen
Ce qui semble être - pour moi - la base de tout.
clarissep
ll°benj°ll a écrit :
Ce qui semble être - pour moi - la base de tout.


Eh oui, si les parents baissent déjà les bras, comment attendre que le reste puisse jouer un rôle éducatif...N'oublions quand même pas qu'éducateurs ou profs ont quand même besoin d'un minimum de soutien des parents pour pouvoir jouer leur rôle éducatif...
Tout est si simple et si facile quand on rêve. Comment ensuite continuer tout bonnement d'exister s'il n'y avait pas eu cette parenthèse....
"J'ai vu un reportage sur les trois. La méthode utilisée est socialement bonne. autrement dit, les élèves arrivent à gérer les conflits de façon autonome. J'ai vu également le cours de "philosophie". J'ai vu le débat sur cette émission dans "Arrêt sur images". Plusieurs choses m'ont frappé. D'abord le réalisateur présente cette méthode comme la seule "bonne" (en tout cas on peut l'interpréter comme cela). Deuxième chose : Il a tendance à victimiser les enfants, à rendre le pouvoir à l'enfant-roi. De l'autre coté Brighelli souhaite retourner à une éducation stricte.
Il décriait le cours de philosophie comme un endroit où les enfants n'apprennent rien, puisque le "savoir" viennent d'eux, et non pas de l'enseignant. Il a, je pense, dans un sens, raison. Puisque le fait de victimiser les enfants leur donne le pouvoir. C'est souvent que les enfants pleurent pour faire du chantage par exemple, pour obtenir quelque chose.
Enfin, je pense que la méthode de ce collège de ZEP ne peut pas être appliquée dans un collège "normal". Je pense que l'école doit s'occuper à l'éducation des enfants, et non pas à régler les conflits au détriment de l'éducation. Cependant, dans certains cas (comme en ZEP par exemple), les conflits sont si importants que l'éducation ne peut être faite correctement. Il est alors bien normal pour l'école d'essayer dde résoudre ces conflits. Mais je pense que c'est en réglant le problème des inégalités, des discriminations, des ghettos que l'on peut faire quelque chose. Il faut résoudre le problème social avant de s'attaquer à l'éducation, et ce n'est pas à l'école de le faire. En généralisant l'école comme instance de résolution des conflits, on la détourne de son premier but." Al Miquiztli


Pas tout-à-fait d'accord. Le savoir lors des cours de "philosophie" venait de l'enseignant. Il s'agissait simplement de donner la parole aux élèves en premier pour qu'ils se sentent acteur. Je trouve cela bien. L'enseignant est là pour enseigner, certes, mais il apprend aussi de ses élèves. Il s'agit de partager des savoirs dans le respect. De plus, dans le reportage, il y a une situation où je peux te garantir qu'en classe "normale" en ZEP, le prof aurait été certainement été insulté copieusement. Là, l'élève a protesté et a accepté la sanction de l'enseignant qui était de le mettre de côté tant qu'il n'aurait pas fait ce qui lui avait été demandé.
J'avoue apprécier la méthode, sans soute parce qu'actuellement dans mon cursus, on m'initie à cette nouvelle manière d'enseigner. Je me sens plus en adéquation avec ce mode d'enseignement. Mais cela reste ma vision.
L'autre point que je voudrais souligner est que l'école est une micro-société à elle toute seule. On n'est pas là pour éduquer les gamins, c'est vrai, mais en même temps, l'école est le premier lieu où l'enfant se fait socialement. Cette autre méthode intègre cette idée. Les enfants sortent avec le niveau requis, et ont des bases de vie qui leur serviront pendant longtemps je pense. En ZEP, il faut réussir à leur montrer qu'il n'y a pas que la loi du plus fort qui compte... et comme malheureusement on ne peut pas compter sur une amélioration sociale pour le moment, je trouve que le terrain de l'école est un bon début de compromis. C'est une vision différente de l'enseignement, mais elle prend plus en compte (en tout cas pour les ZEP) les profils divers de la classe.
clarissep
Nausica a écrit :



Pas tout-à-fait d'accord. Le savoir lors des cours de "philosophie" venait de l'enseignant. Il s'agissait simplement de donner la parole aux élèves en premier pour qu'ils se sentent acteur. Je trouve cela bien. L'enseignant est là pour enseigner, certes, mais il apprend aussi de ses élèves. Il s'agit de partager des savoirs dans le respect. De plus, dans le reportage, il y a une situation où je peux te garantir qu'en classe "normale" en ZEP, le prof aurait été certainement été insulté copieusement. Là, l'élève a protesté et a accepté la sanction de l'enseignant qui était de le mettre de côté tant qu'il n'aurait pas fait ce qui lui avait été demandé.
J'avoue apprécier la méthode, sans soute parce qu'actuellement dans mon cursus, on m'initie à cette nouvelle manière d'enseigner. Je me sens plus en adéquation avec ce mode d'enseignement. Mais cela reste ma vision.
L'autre point que je voudrais souligner est que l'école est une micro-société à elle toute seule. On n'est pas là pour éduquer les gamins, c'est vrai, mais en même temps, l'école est le premier lieu où l'enfant se fait socialement. Cette autre méthode intègre cette idée. Les enfants sortent avec le niveau requis, et ont des bases de vie qui leur serviront pendant longtemps je pense. En ZEP, il faut réussir à leur montrer qu'il n'y a pas que la loi du plus fort qui compte... et comme malheureusement on ne peut pas compter sur une amélioration sociale pour le moment, je trouve que le terrain de l'école est un bon début de compromis. C'est une vision différente de l'enseignement, mais elle prend plus en compte (en tout cas pour les ZEP) les profils divers de la classe.


Disons que l'école doit être une sorte de prolongement....Elle doit en quelque sorte pas seulement enseigner mais aussi le jeune à se construire et à être capable de se prendre en main (de même que les parents)...Je pense en effet qu'il faut que le jeune se sente concerné et ait envie de faire quelque chose pour son avenir...car là, il est beaucoup plus motivé pour que tout aille dans le bon sens...
Il faut qu'il est une certaine latitude, une certaine liberté d'action tout en étant dans un certain cadre...Cela lui permet de grandir et de se construire tout en évitant certains pièges de la vie mais en faisant quand même ses propres expériences.
Tout est si simple et si facile quand on rêve. Comment ensuite continuer tout bonnement d'exister s'il n'y avait pas eu cette parenthèse....
clarissep a écrit :
Nausica a écrit :



Pas tout-à-fait d'accord. Le savoir lors des cours de "philosophie" venait de l'enseignant. Il s'agissait simplement de donner la parole aux élèves en premier pour qu'ils se sentent acteur. Je trouve cela bien. L'enseignant est là pour enseigner, certes, mais il apprend aussi de ses élèves. Il s'agit de partager des savoirs dans le respect. De plus, dans le reportage, il y a une situation où je peux te garantir qu'en classe "normale" en ZEP, le prof aurait été certainement été insulté copieusement. Là, l'élève a protesté et a accepté la sanction de l'enseignant qui était de le mettre de côté tant qu'il n'aurait pas fait ce qui lui avait été demandé.
J'avoue apprécier la méthode, sans soute parce qu'actuellement dans mon cursus, on m'initie à cette nouvelle manière d'enseigner. Je me sens plus en adéquation avec ce mode d'enseignement. Mais cela reste ma vision.
L'autre point que je voudrais souligner est que l'école est une micro-société à elle toute seule. On n'est pas là pour éduquer les gamins, c'est vrai, mais en même temps, l'école est le premier lieu où l'enfant se fait socialement. Cette autre méthode intègre cette idée. Les enfants sortent avec le niveau requis, et ont des bases de vie qui leur serviront pendant longtemps je pense. En ZEP, il faut réussir à leur montrer qu'il n'y a pas que la loi du plus fort qui compte... et comme malheureusement on ne peut pas compter sur une amélioration sociale pour le moment, je trouve que le terrain de l'école est un bon début de compromis. C'est une vision différente de l'enseignement, mais elle prend plus en compte (en tout cas pour les ZEP) les profils divers de la classe.


Disons que l'école doit être une sorte de prolongement....Elle doit en quelque sorte pas seulement enseigner mais aussi le jeune à se construire et à être capable de se prendre en main (de même que les parents)...Je pense en effet qu'il faut que le jeune se sente concerné et ait envie de faire quelque chose pour son avenir...car là, il est beaucoup plus motivé pour que tout aille dans le bon sens...
Il faut qu'il est une certaine latitude, une certaine liberté d'action tout en étant dans un certain cadre...Cela lui permet de grandir et de se construire tout en évitant certains pièges de la vie mais en faisant quand même ses propres expériences.



Je suis entièrement d'accord avec toi Clari
Al Miquiztli
seulement la construction de l'individu peut se faire plus ou moins d'elle même par des cours magistraux simples. Dans mon expérience personnelle, je n'ai jamais vu d'enfants comme dans le reportage. Des enfants qui se bataient en permanence, qui pleuraient, etc. J'ai vu des enfants qui ne voulaient pas travailler, et qui voulaient jouer (moi y compris). pourtant je n'avais absolument aucun cours de "discution philosophique", ou autre cours de ce genre. J'avais les cours de "base" (+ le latin), et les élèves se sentaient plus ou moins bien. En fait, beaucoup n'aimaient pas l'école, parce qu'au lieu de s'amuser on travaillait. Mais ca n'allait pas plus loin. Alors quand on me parle d'un cours de philosophie pour des enfants de 12 ans, je suis sceptique. Déjà, que beaucoup d'élèves de Terminale de sont pas matures pour aborder la philosophie, alors des enfants de 12 ans...Simplement je ne suis pas contre ce cours là. Par contre quand on pense qu'il est fait au détriments de l'acquisition des savoirs fondamentaux, il me semble que cela peut remettre en cause ce cours lorsqu'il n'est pas du tout nécessaire. Je ne sais pas ce que ces élèves apprennent lors de ces discussions philosophiques, mais je pense que c'est tout de même bien futile pour des élèves qui n'ont pas les savoirs fondamentaux, et qui ont déjà du mal à les assimiler.
D'une certaine façon, c'est aussi un moyen de rendre l'apprentissage "amusant". Et c'est une grave erreur de laisser croire que l'apprentissage est "amusant", se fait sans souffrance. Cette souffrance fait partie intégrante de l'apprentissage, elle est nécessaire. Après, c'est évident que dans le cas des ZEP, la souffrance de l'apprentissage s'accumule avec toutes les autres souffrances, et ça n'est plus gérable.

Citation:
Les enfants sortent avec le niveau requis, et ont des bases de vie qui leur serviront pendant longtemps je pense.

S'il n'ont pas le temps d'apprendre les savoirs fondamentaux, ils n'ont justement pas le niveau requis.

Citation:
et comme malheureusement on ne peut pas compter sur une amélioration sociale pour le moment

Pourquoi? C'est justement ici qu'il faut se battre. C'est en reglant le fond du problème que l'on peut changer les choses. S'il y a un malaise, des injustices, des inégalités, des ghettos, une situation sociale difficile, ce n'est pas avec des "cours de philosophie" que l'on va régler les problèmes. Le but n'est pas de s'amuser à réparer un pneu avec du scotch, ou d'essayer de repeindre une bagnole qui a 40 ans pour lui donner meilleure allure. Avec ca, on ne fait que masquer le problème, on se donnant l'impression qu'on a réussi à résoudre les problèmes de la société.

Citation:
De plus, dans le reportage, il y a une situation où je peux te garantir qu'en classe "normale" en ZEP, le prof aurait été certainement été insulté copieusement. Là, l'élève a protesté et a accepté la sanction de l'enseignant qui était de le mettre de côté tant qu'il n'aurait pas fait ce qui lui avait été demandé.

On leur apprend surement le respect, ils sont peut être moins violent. Mais le sont-ils plus que ceux d'autres "bons quartiers"? Ce que je veux dire, c'est que dans une autre situation, l'école n'aurait pas eu de besoin de sacrifier tous les savoirs fondamentaux aux profits de cours de "respect", "philosophie" et autre. Et pourquoi ne pas faire que ces élèves bénéficient d'une autre situation? Je reconnais que c'est une tâche ambicieuse, mais elle DOIT de toute façon être faite. Sinon on est contraint de les sacrifier au profits des autres, ce qui serait pronfondement injuste. Comment travailler si on ne vit pas dans un logement décent? Comment croire à l'école quand tous ceux qui sont autour de nous ont échoué? Comment avoir de l'espoir quand on est victime de discriminations, et d'injustices? Comment être optimiste, quand les jeunes du quartier finissent au commissariat? Comment croire à la police quand elle tabasse des innocents? Quel choix pour notre avenir quand on est au chomâge, victime des discriminations à l'embauche?
Comment espérer réussir avec tout ça? Avec des cours de "philosophie"?
En écoutant les élèves?
clarissep
Je crois que l'on ne s'est pas compris...je ne parlais pas spécialement de cours spécifique ou de cours de philosophie, ou autres....
Non, je pense que les individus se construisent d'abord au sein de la cellule familiale qui est une sorte de base à l'individu et que l'école et le reste se greffent là dessus pour apporter à l'enfant (l'ados plus tard) les expériences, une autre forme d'éducation que celles des parents....
Je n'ai jamais eu non plus d'enseignement philosophique mais un enseignement plutôt général mais les profs étaient aussi des éducateurs en plus d'être des enseignants (je pense d'ailleurs que l'un ne va pas sans l'autre).
Un jeune a besoin de se construire et d'être entouré pour pouvoir évoluer mais si déjà il n'a pas la base qu'il faut, les conseils, l'entourage dont il a besoin..et bien certains vont se laisser manipuler, faire les mauvais choix ...pq parce que personne ne va être là pour l'aider, pour le conseiller, pour lui faire se rendre compte de ce qu'il est en train de faire et donc il ne pourra pas se construire normalement....
C'est plutôt tout une série de chose dont les enfants ont besoin mais pas spécialement de cours spécifiques...
Tout est si simple et si facile quand on rêve. Comment ensuite continuer tout bonnement d'exister s'il n'y avait pas eu cette parenthèse....
Karadoc
  • Vintage Total utilisateur
bon,euh, j'ai pas lu les 129 pages, mais vous ne trouvez pas qu'il y a comme un problème avec le titre du topic ?

"Agressions ordinaires" ?

Qu'est ce qu'une agression a d'"ordinaire" ?
Il y en a qui trouvent ça normal ? Ca y est, c'est entré dans les moeurs ?
SpongeBen
Ticouyon a écrit :
bon,euh, j'ai pas lu les 129 pages, mais vous ne trouvez pas qu'il y a comme un problème avec le titre du topic ?

"Agressions ordinaires" ?

Qu'est ce qu'il y a d'"ordinaire dans une agression ?
Il y en a qui trouvent ça normal ? Ca y est, c'est entré dans les moeurs ?


Ce titre en a choqué plus d'un, regarde le début du topic

Je d'apprendre aux infos qu'une petite fille a été assassinée samedi soir par un malade près de Marseille.
Un petit garçons également dans le centre cette fois a été violé puis noyé, c'est horrible.
Ca fait vraiment flipper ce genre de chose.
clarissep
Ticouyon a écrit :
bon,euh, j'ai pas lu les 129 pages, mais vous ne trouvez pas qu'il y a comme un problème avec le titre du topic ?

"Agressions ordinaires" ?

Qu'est ce qu'il y a d'"ordinaire dans une agression ?
Il y en a qui trouvent ça normal ? Ca y est, c'est entré dans les moeurs ?


Bon un petit résumé mais bon je suis sûre que d'autres me complèteront...
Il y a eu plusieurs personnes du forum qui se sont fait agressé et on a aussi évoquer plusieurs cas d'autres agressions (comme par ex le jeune belge qui est mort parce que deux jeunes voulaient lui voler son MP3) et on en est venu à discutter que de plus en plus les agressions devenaient courantes et faisaient partie en quelque sorte de notre ordinaire et voilà pq MrBumble a modifié le titre de son topic....
Mais personne ne trouve ça normal, je crois que là dessus tout le monde est assez d'accord...
Et ici, nous étions en train de discutter sur les causes de cette délinquance grandissante et d'où elle vient...voilà...
Bon, j'ai probablement oublié des trucs....
Tout est si simple et si facile quand on rêve. Comment ensuite continuer tout bonnement d'exister s'il n'y avait pas eu cette parenthèse....
Karadoc
  • Vintage Total utilisateur
clarissep a écrit :
Nausica a écrit :



Pas tout-à-fait d'accord. Le savoir lors des cours de "philosophie" venait de l'enseignant. Il s'agissait simplement de donner la parole aux élèves en premier pour qu'ils se sentent acteur. Je trouve cela bien. L'enseignant est là pour enseigner, certes, mais il apprend aussi de ses élèves. Il s'agit de partager des savoirs dans le respect. De plus, dans le reportage, il y a une situation où je peux te garantir qu'en classe "normale" en ZEP, le prof aurait été certainement été insulté copieusement. Là, l'élève a protesté et a accepté la sanction de l'enseignant qui était de le mettre de côté tant qu'il n'aurait pas fait ce qui lui avait été demandé.
J'avoue apprécier la méthode, sans soute parce qu'actuellement dans mon cursus, on m'initie à cette nouvelle manière d'enseigner. Je me sens plus en adéquation avec ce mode d'enseignement. Mais cela reste ma vision.
L'autre point que je voudrais souligner est que l'école est une micro-société à elle toute seule. On n'est pas là pour éduquer les gamins, c'est vrai, mais en même temps, l'école est le premier lieu où l'enfant se fait socialement. Cette autre méthode intègre cette idée. Les enfants sortent avec le niveau requis, et ont des bases de vie qui leur serviront pendant longtemps je pense. En ZEP, il faut réussir à leur montrer qu'il n'y a pas que la loi du plus fort qui compte... et comme malheureusement on ne peut pas compter sur une amélioration sociale pour le moment, je trouve que le terrain de l'école est un bon début de compromis. C'est une vision différente de l'enseignement, mais elle prend plus en compte (en tout cas pour les ZEP) les profils divers de la classe.


Disons que l'école doit être une sorte de prolongement....Elle doit en quelque sorte pas seulement enseigner mais aussi le jeune à se construire et à être capable de se prendre en main (de même que les parents)...Je pense en effet qu'il faut que le jeune se sente concerné et ait envie de faire quelque chose pour son avenir...car là, il est beaucoup plus motivé pour que tout aille dans le bon sens...
Il faut qu'il est une certaine latitude, une certaine liberté d'action tout en étant dans un certain cadre...Cela lui permet de grandir et de se construire tout en évitant certains pièges de la vie mais en faisant quand même ses propres expériences
.



C'est exactement ce que les programmes de 2002 préconisent.
On dirait presque un copier collé... On pourrait donc penser que nous allons dans la bonne voie... moi, j'ai l'impression que non.

En ce moment sur backstage...