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Vidéo-baffe
par Charlotte Piret
Un inconnu, une gifle, une vidéo: voici le concept du Happy Slapping. Ses adeptes, jeunes Londoniens pour la plupart, sévissent dans les établissements scolaires, les gares, les arrêts de bus ou les stations de métro. Les images de leurs exploits, aux titres aussi intriguants - Bitch Slap, Bank Job ou Knockout Punch - que leur contenu peut être violent, sont diffusées sur leurs blogs personnels ou envoyées aux autres adeptes. Apparues en novembre dernier, ces vidéos réalisées depuis un téléphone portable dernier cri étaient au départ un jeu d'adolescents en frappant d'autres. L'idée a fait des émules et, depuis, c'est l'escalade.
Plus de 200 incidents ces six derniers mois
Aujourd'hui, certains amateurs du Happy Slapping n'hésitent pas à rouer de coups de poing une jeune femme à un arrêt de bus ou à agresser un quidam lors d'un retrait de billets pour le plaisir de faire circuler ces images, qui se veulent drôles. Devant l'ampleur du phénomène, des écoles telles que la Crofton School, au sud de Londres, ont choisi d'interdire les caméraphones. Répondant à L'Express, Simon Lubin, de la British Transport Police, évoque «plus de 200 incidents durant les six derniers mois». Il dénonce «un jeu de cour de récréation qui prend une ampleur nationale et voit les coups devenir de plus en plus violents». Aucun plan spécial de lutte contre le phénomène n'a toutefois été mis en place, car ces vidéastes ne relèvent pas d'une catégorie de délinquance spécifique: «Nous continuons donc à agir de la même manière et dans les mêmes lieux», conclut-il.