Bon attention, post fleuve...
pytyloui a écrit :
L'Homme façonne son univers. C'est la seule créature capable de se poser des questions de ce niveau( en tout cas, j'en ai bien l'impression : mon chien ne m'a jamais demandé si Dieu existait...) et pour cette raison, l'homme, à l'image de Dieu, est superieur aux animaux. Les animaux se vendent, pas les humains (sinon, c'est trés grave...) L'homme n'est rien par rapport à l'univers, mais il est quand même superieur: sans lui, l'univers n'aurait pas de but. Nous avons un but : aimer et être aimés.
Dois-je te rappeller que la socialisation n'est en rien une invention humaine ? De même pour la communication. Il y a déjà un certain temps que la science nous a démontré que certaines espèces disposent de modes de communication élaborés. En quoi, à partir de là, pourrait-on, en l'état actuel de nos connaissances, leur nier le droit à une forme d'intelligence ? Qui plus est, l'homme est encore très loin de connaître plus qu'une fraction de l'univers dans lequel il évolue...
jazzprac a écrit :
- L'athéisme n'est pas une croyance. En ce qui me concerne, mon athéisme vient d'abord précisément du contraire: je suis athée parce que...je ne crois pas, c'est aussi simple que ça. Je ne suis pas athée par rapport à une foi qui n'a pas de sens - je précise: pas de sens pour moi. Je n'ai aucune explication rationnelle à ça, de même que les explications de croyants expliquant leur foi par la raison me semblent fallacieuses. Quelqu'un a très bien décrit plus haut la différence entre savoir et croire.
C'est en celà que je pense sincèrement que l'athéisme ne fait que remplacer une croyance par une autre
Et, en règle générale, elle se fait en substituant au culte d'une divinité un culte au rationalisme, à la science. Mine de rien, on est bien içi aussi dans le cadre d'une pensée "magique", puisqu'au bout du compte elle ne s'appuie sur aucune certitude absolue... C'est d'ailleurs pour moi l'ironie de la chose
Citation:
- Bien entendu que l'important, c'est le message et pas les images d'Epinal. Dis-toi simplement qu'on peut refuser le message, ou plutôt qu'on peut considérer que de nombreuses valeurs dites "chrétiennes" sont des valeurs ...humaines dont les croyants n'ont pas le monopole.
Oui certes. Mais tu reconnaîtra au moins au christianisme le mérite d'avoir été le premier système de pensée à articuler réellement ces valeurs et à les ériger en principes de vie. C'est en celà, je pense, que le personnage de Jésus est révolutionnaire et que, près de deux millénaires plus tard, son message a toujours une portée universelle.
Citation:
- Et puisque tu cites des philosophes, en voici un qui a résumé le fond de sa pensée concernant sa condition d'être humain confronté à la question de la foi par cette phrase: "Si Dieu existait, il faudrait le supprimer". Là aussi, il faut considérer le message et le fond, et non l'image provocatrice. C'est une phrase intéressante, non?
Oui, même si je ne suis pas d'accord avec elle: sans la "cause première" de Descartes, le concept de divinité, disparaît la seule réponse possible à la grande question de l'humanité, celle du "pourquoi". Sans elle, l'univers est absurde, parce qu'il n'a pas de finalité autre que d'exister. Et sans elle, comment expliquer cette formidable unité, cette incroyable cohérence, cette absolue logique qui gouverne l'ordonnancement du monde ? C'est d'ailleurs la réponse (fort profonde au demeurant) qu'on m'avait donné lorsque, étant ado, j'avais posé à un prêtre la question de la cohabitation de la Genèse avec la théorie de l'évolution: pour reprendre ses termes, "la science nous enseigne comment l'Univers s'est créé, la Bible nous enseigne pourquoi". Jusqu'à présent, je n'ai trouvé que la religion (au sens de croyance, pas de structure politique, hein) qui puisse répondre à la question du pourquoi...
Citation:
- Une dernière chose: on peut tenter d'expliquer une opposition de principe à l'idée même de toute religion organisée, sans pour autant avoir
la "haine" du catholicisme. Je ne hais personne, moi.
Je ne parlais pas de toi
Mais regarde certains des posts qui te précèdent, et tu verra exactement ce à quoi je faisais allusion dans mon post.
Holydrag a écrit :
Je comprend tout a fait qu'après mures reflexions métaphysiques, on en arrive a la conclusion qu'il existe une forme de dieu (je crois personnellement en une espèce de force créatrice est plus ou moins présente dans nos vies) mais comment les chretiens ou autres musulmans sont ils si sur que leur conception de dieu est la bonne?
C'est bien ça le principe de la croyance: une acceptation d'un principe, une certitude qui se dispense de preuves tangibles
Citation:
Je prend l'exemple du pape, tout le monde dit de lui qu'il est formidable d'avoir été dans une synagogue etc mais honnetement il n'y a que 2 solutions :
- soit le pape va voir les juif en se disant quand même "vous êtes bien gentils, bon vous vous plantez sur toute la ligne mais vous êtes bien gentil" au quel cas c'est hypocrite au possible
- soit le pape est vraiment tolérant car il n'est pas vraiment sur de sa conception de la religion et à ce moment la il est assez crétin (pardonnez moi l'expression mais c'est tout ce que ca mérite) pour consacrer sa vie à défendre et a diffuser des messages parfois dangereux (préservatif...) pour une cause
dont il n'est pas sur.
Oui, mais n'oublie pas un truc: pour les chrétiens, et du fait de l'Ancien Testament, le peuple juif est le "peuple élu" de l'ancien temps, ce peuple élu devenant l'ensemble des citoyens de la terre à partir de Jésus (puisque pour lui, indépendamment de ses croyances, chacun mérite d'être sauvé. Belle leçon d'humanisme).
Mais celà dit, la démarche oecuménique du pape était quand même assez symptomatique de sa volonté réformatrice, en rupture avec les vieux démons de l'église catholique...
Citation:
En attendant des réponses je dirais juste que je regrette profondement que les gens choisissent leur religion parce que c'est celle qui se présente, parce qu'ils trouvent ca sympa ou parce qu'en y reflechissant vite fait c'est de celle don
t ils se sentent proche (hein CYD
). Je trouve que ca engage des choix personnels trop important pour pouvoir aborder ca comme ca.
Je suis d'accord sur ce point, mais il faut être franc, tout le monde n'est pas prêt à faire la démarche spirituelle qui consiste à interroger ses croyances et à asseoir ses convictions sur un réel choix en connaissance de cause. Personnellement, ça fait près de 15 ans que je me suis engagé sur cette voie, à force de lectures, de [discussions, de rencontres, et je ne me considère encore qu'au début du chemin. Mais combien sont prêts à s'attaquer à la lecture de textes souvent ardus, à étudier l'histoire des religions, à aborder des rencontres avec des hommes d'Eglise sans a priori et à s'interroger avec humilité sur leurs croyances ? Rien que sur ce forum, je ne pense pas que beaucoup de gens ait l'ouverture d'esprit, la maturité et l'humilité nécessaire...
Enfin bref, on peut débattre longtemps sur le sujet sans en faire le tour