jazzprac a écrit :
Nikk Dee a écrit :
Bon attention, post fleuve...
Enfin bref, on peut débattre longtemps sur le sujet sans en faire le tour
En effet, post fleuve...ça devient très intéressant, je trouve.
Je pense aussi
Citation:
Sur l'athéisme:
Je vois ce que tu veux dire. Mais c'est faux en ce qui me concerne. Le croyant croit que Dieu existe, l'athée croit que Dieu n'existe pas, c'est bien ça? Disons qu'alors, je ne me reconnais pas dans la définition de l'athée, parce que je ne me pose même pas la question, rien en moi ne suscite une telle interrogation. Pour être encore plus précis: je ne pose pas en préalable l'existence potentielle de Dieu, pour me situer ensuite par rapport à ce présupposé en répondant: j'y crois ou je n'y crois pas. Je ne substitue rien à mon absence de foi. Je n'ai pas de présupposé.
Par ailleurs, je ne suis pas rationnaliste au sens où tu l'entends, je ne suis pas scientiste non plus, et je pense comme toi qu'il s'agit de croyances de substitution.
Pirouette dialectique intéressante: comme répondre autrement que par oui ou non à une question fermée
Citation:
Sur Jésus:
Oui, le message est toujours universel. Je ne vois pas en quoi il doit être attribué au seul Jésus. Les Grecs, les Egyptiens, les Etrusques et sans doute bien d'autres ont commencé à refléchir sur le bien et le mal et à mettre leur réflexion en forme bien avant l'arrivée de Jésus.
Oui certes, la dialectique du bien et du mal existe depuis bien avant la naissance des grandes religions monothéistes (sans parler du christianisme), et, de façon fort intéressante, avec des lignes de fracture et des interdits relativement proches d'une culture à l'autre (mais j'ai tendance à penser que ces interdits sont logiques, puisqu'ils sont avant tout "opérationnels", puisque nécessaires à la vie en société: la violence et la liberté sexuelle absolues tout comme la négation de la notion de propriété correspondent mal, sur le long terme, aux aspirations de l'homme à vivre en société).
Là où, pour moi, le personnage de Jésus est révolutionnaire, c'est que, pour la première fois dans l'histoire, ces règles de vie et de pensée sont articulés autour d'une vision profondément humaniste: chacun, qu'il croie ou pas, mérite d'être sauvé. C'est là, à mon sens, que se situe la nouveauté fondamentale.
Citation:
Sur le "pourquoi":
Je ne crois pas à l'existence d'une "cause première". Je pense profondément qu'il n'y a pas de réponse au "pourquoi". Oui, l'univers est absurde, et n'a d'autre finalité que celle d'exister. Pourquoi devrait-il avoir une finalité? Et je précise que cette conception becketienne des choses me va très bien, j'attends Godot, quoi.
Ma façon de voir les choses, plus sérieusement, c'est que les hommes ne sont pas là pour trouver, parce qu'il n'y a rien à trouver, mais pour chercher. Et alors ça, c'est formidable. C'est en cherchant que l'homme est un homme, qu'il grandit, qu'il avance. Il est vrai que ceux qui ont la foi, comme ceux qui l'ont remplacée par la science ou par la raison, cherchent beaucoup, mais leur quête me semble biaisée. Parce qu'ils pensent connaître la réponse avant de commencer à chercher...
Pour être franc, je me suis également posé la question dans les mêmes termes: et si le postulat comme quoi Dieu existait était dès le départ erroné ?
Ce qui fait que je ne parviens pas à m'en convaincre, c'est que chaque bribe de connaissance nouvelle que j'acquiert me convainc de l'incroyable cohérence de l'univers, de son ordonnancement selon des principes toujours répétés, de l'infiniment petit à l'infiniment grand. Alors, comment expliquer cet ordre absolu autrement que par la présence d'un "Grand Architecte", pour reprendre à mon compte le terme maçonnique ? La petite impulsion originelle, celle du Big Bang, qu'est-ce qui l'a causée ? Plus j'avance, plus je suis convaincu qu'il faut forcément, quelque part, un Démiurge...
C'est pour ça que je continue à chercher, même si je ne me reconnais absolument pas dans les préceptes anthropocentristes des grandes religions monothéistes. Mais en même temps, par honnêteté intellectuelle, je ne me vois pas "faire mes courses" dans les différentes croyances existantes, ce serait trop facile. Donc je continue à chercher...
Peut-être qu'au bout du compte, je ferai aussi bien de créer ma propre secte ?