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rançois Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, a annoncé, dimanche 20 mars, que "des décisions seront prises" mardi prochain lors du bureau national du PS, à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, qui font campagne pour le "non" au référendum sur la Constitution européenne.
Le numéro un du PS, qui s'exprimait à l'issue du conseil national consacré au diagnostic de la France, première étape du projet socialiste pour 2007, désignait sans ambiguïté le sénateur de l'Essonne, Jean-Luc Mélenchon, et le député du Nord, Marc Dolez, qui ont tenu des meetings communs pour le "non" avec des personnalités du PCF, de la LCR et du MRC, en dépit des avertissements de la direction de leur parti. Tous deux sont membres du bureau national, qui est la seule instance à pouvoir décider d'éventuelles sanctions contre eux.
François Hollande a rappelé les règles "acceptées par tous" le 4 décembre dernier après le référendum interne (59 % en faveur du "oui") : "respect du vote des militants et respect de la conscience de chacun, mais avec deux principes, une seule campagne socialiste, celle pour le' 'oui', et pas de tréteaux communs avec les partis qui appellent à voter 'non'".
"Chacun a été prévenu", a-t-il ajouté, et "il n'est pas normal que des socialistes fassent campagne pour le 'non', contre le vote des militants" du 1er décembre dernier. "La semaine prochaine, nous aurons des décisions à prendre", a-t-il poursuivi, en estimant que "lorsque des individualités, par ailleurs respectables, prennent position contre leur parti, cela peut brouiller son image".
Le bureau national, qui se réunit le mardi à Paris, sera saisi de ces deux cas et décidera, ou non, des sanctions à prendre. Les parlementaires concernés pourraient être suspendus de cette instance.
Jean-Luc Mélenchon avait déclaré plus tôt dans la journée qu'il ne "serait pas suspendu mardi". "Si on me demande de me mettre en réserve, je dirai 'non'. Je ne confonds pas le bureau national et le comité de campagne pour le 'oui'", avait-il ajouté, en faisant valoir qu'il avait "gagné ses galons" de membre du bureau. L'ancien premier secrétaire du PS, Henri Emmanuelli, qui fait campagne "publiquement" en faveur du "non", a pour sa part décidé de suspendre "par correction" sa participation au bureau national jusqu'après le référendum du 29 mai.