big_larve a écrit :
Et pourquoi le non serait forcément un vote souverainiste et anti-européen?
Moi si je vote non (ce qui n'est pas encore sûr), c'est justement parceque ce traité enterre le beau rêve européen fédéraliste. D'ailleurs, Tony BLAIR ne s'y est pas trompé, puisqu'il appelle à voter oui parceque ce traité
"met fin à l'europe politique". En france, Rocard dit qu'il vote oui parcequ'il ne croit plus en l'europe fédéraliste. Ca à au moins le mérite d'être honnête.
Mais qu'on arrête de nous faire croire que seuls les anti-européens convaincus, les frileux et les racistes vont voter non au référendum.
Et puis aussi, qu'on arrète de nous aligner des défenseurs caricaturaux du non (et en ce sens,l'émission de TF1 l'autre jour était affligeante...). Et vas-y que je t'aligne Le pen, et de Villiers, et Besancenot, et Buffet...pourtant, il me semble que la moitié de l'électorat socialiste et vert tend vers le non, et qu'un tiers environ des électeurs UDF et UMP vont eux aussi voter non.
Je ne suis pas encore sûr de mon vote. Mais la manière dont les médias traitent la question du référendum me fait vomir (ex: la propagande de christine Ockrent...), et je dois avouer qu'étant indécis, ça aurait plutôt tendance à me faire pencher pour le non...
Si c'est à moi que ce post est destiné en partciculier,
Je me dois de préciser mon post precedent qui à l relécture n'était pas très clair. Je necrois pas une seconde que l'ensemble des tenant du non soit anti-européen ou souverainiste. Il en existe un partie mais ce n'est pas la majorité.
Désolé pour mon post precédent...
Après avoir clarifié ma pensée, je voulais juste souligner que peu d'analyses convergent concernant l'avenir de la construction européenne.
Dans le modèle fédéral, il y a, pour les affaires de la compétence fédérale, un gouvernement fédéral, qui est désigné généralement soit par le peuple (le président des Etats-Unis, élu par un système un peu complexe) soit par la chambre basse, élue par le peuple de la fédération (le chancellier allemand). Les entités fédérées soient n'interviennent pas dans les affaires fédérales (cas américain) soit y interviennent de façon limitées (cas allemand).
Au niveau européen, nous sommes très loin d'un modèle fédéral : les Etats membres y jouent un rôle fondamental, la commission ne découle pas directement du parlement, les compétences de l'Europe sont très extensives. En fait, nous avons une méthode originale et qui n'a pas d'équivalent à ma connaissance : la méthode communautaire.
La méthode communautaire a un avantage : elle permet de respecter les différences nationales. Et un inconvénient : on avance lentement, puisqu'il faut un triple consentement : celui de la commission, celui du parlement, celui d'une majorité des gouvernements. Du coup, pour aller un peu plus vite, on tend à passer avec le TCE de l'unanimité des Etats à la majorité.
La méthode communautaire, peut permettre de construire progressivement une maison commune, mais pas véritablement de gérer un exécutif : une police européenne, une politique européenne économique, une caisse de sécurité sociale, ou d'autres dispositifs de ce type.
La question est : faut-il aller vers le fédéralisme pour avoir ce genre de dispositifs ? Ou faut-il promouvoir ce genre de dispositif pour aller vers le fédéralisme ?
Puisque tu cites Michel Rocard (à mon avis la déclaration de Blair a surtout pour but de rassurer ses electeurs effrayés à l'idée d'une federation européenne dans laquelle l'Agletterre serait noyée
),
j'en proffite pour expliciter sa prise de position:
Ne plus penser que l'Europe fédérale naît nécessairement des solidarités économiques ne revient en revanche pas, à vouloir jeter cette élaboration économique acquise sur le long terme: Plutôt que de partir sur de nouvelles bases (quelles bases d'ailleurs?) pour construire l'Europe fédérale, pourquoi ne pas chercher à consolider à partir de l'existant dans une nouvelle direction, quitte à abandonner ce vieux rêve des "Etats-Unis d'Europe"?
Quant aux défenseurs caricaturaux des deux cotés, j'avoue que le fait de ne pas avoir la télé m'en a fait éviter un certain nombre... J'avoue quand même que je recherche toujours quelle anerie a pu sortir De villiers quand je veux me détendre, et je suis très souvent comblé...
Cela dit, il est difficile de dire que les discours de Genereux, ou de Guy Braibant pour prendre deux des plus olides tenants du non, n'ont pas de réel recul sur le traité...