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Pour l'OCDE, "la reprise européenne manque cruellement à l'appel"
LE MONDE | 24.05.05 | 14h01 • Mis à jour le 24.05.05 | 19h48
Ceux qui espéraient puiser quelques motifs d'optimisme dans lesPerspectives économiques de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiées mardi 24 mai vont vite déchanter. Le constat de l'économiste en chef de l'organisation, Jean-Philippe Cotis, est on ne peut plus sec. "Contrairement aux attentes, dit-il, le scénario de reprise partagée ne s'est pas matérialisé." Certains éléments du script sont bien là, comme l'atterrissage en douceur "plutôt réussi" aux Etats-Unis ou le rebond de l'activité au Japon, mais en Europe"la reprise manque cruellement à l'appel" .
http://www.mondepub.fr/Produ/W(...)x.htm
Et pour ceux qui ont tendance à mettre l'apathie européenne sur le dos d'événements extérieurs, M. Cotis remet les choses à l'endroit. "Avec le recul, il apparaît de plus en plus clairement que les explications de circonstance (guerre en Irak, chocs pétroliers, fluctuations des changes...) ne suffisent pas à expliquer la succession de reprises avortées en Europe" assène-t-il. Résultat, les perspectives de croissance sont extrêmement différenciées au sein de l'OCDE et de l'économie mondiale. Dans la zone euro, elles sont "incertaines et faibles" (1,2 % en 2005). En deçà de la croissance de l'ensemble des pays de l'OCDE : 2,6 % en 2005 dont 3,6 % aux Etats-Unis et de 1,5 % au Japon.
L'Europe n'a cessé de connaître des faux départs : après un début de reprise au premier semestre 2004 (1,1 %, soit 2,25 % en rythme annualisé), elle s'est affaiblie au rythme de l'affaissement de la confiance des ménages et des entreprises, clôturant l'année à 1,8 %. Le rebond prometteur du premier trimestre 2005 (1,5 %) devrait être suivi par une perte d'énergie au deuxième _ 1,1 % _ selon l'OCDE, qui n'envisage pas de "franche résurgence" de l'activité "avant la fin de l'année 2005" . Ce creux de conjoncture trouve pour une large part son origine dans l'appréciation de l'euro et la hausse des prix du baril. Mais il a été "considérablement amplifié" , constate l'OCDE, dans des pays comme l'Allemagne et l'Italie, par une "incapacité chronique" à résister aux chocs externes, alors que des économies de taille plus faible, comme l'Espagne et les pays nordiques, conservent tout leur tonus.
Y aurait-il un bon et un mauvais modèle économique européen ? "Le modèle nordique peut être une source d'inspiration" , dit M. Cotis. Les marchés des biens et services y sont très ouverts à la concurrence. Celui du travail où on sécurise davantage la personne que l'emploi fait qu'un Danois par exemple sera moins inquiet qu'un Allemand s'il perd son emploi puisqu'il est quasiment assuré d'en retrouver un, et épargnera moins.
La sérénité d'esprit du prévisionniste dépend donc de la capacité des gouvernements à "s'attaquer dans les meilleurs délais aux racines du mal" . Quelles sont-elles ? M. Cotis cite deux exemples : des marchés hypothécaires plus souples qui permettent de s'endetter sur la base de sa maison pour financer une dépense ; des facilités accrues de renégocier ses taux d'intérêt. Il y va, selon M. Cotis, des espoirs de la reprise des économies en cause mais aussi, dans une certaine mesure, de la crédibilité de l'Union monétaire.
Depuis sa création, l'Union monétaire européenne a apporté à ses membres des bénéfices précieux en termes de stabilité financière, de taux d'intérêt historiquement bas et de stabilité des prix, y compris dans un contexte de fortes pressions haussières en matière de pétrole. A plus long terme cependant, une Union efficace et profitant à tous ses membres ne peut se matérialiser sans un bon fonctionnement de ses marchés financiers, de produits et du travail, ni sans une certaine homogénéité des structures économiques de ses pays membres. Dans ce contexte, estime l'OCDE, et quelles que soient les difficultés politiques, comme le résultat des élections en Allemagne en témoigne, la poursuite de l'intégration européenne et des réformes structurelles "reste absolument nécessaire" .
En Europe, le défi le plus immédiat est celui du redressement de la demande intérieure, essentiellement en Allemagne. Améliorer la gestion de la demande reste donc une priorité pour la zone euro. La politique monétaire a un rôle éminent à jouer dans ce domaine. L'OCDE appelle donc une nouvelle fois la Banque centrale européenne à baisser ses taux d'intérêt à court terme.
Babette Stern