chacal a écrit :
Moi pour moi ce qui est clair c'est que ceux qui analysent une réforme sur les six mois qui la suivent doivent être les mêmes que ceux qui commencent à juger un gouvernement le lendemain de son élection, non?
Une réforme de fond avec des résultats sur le très court terme, ca existe depuis quand?
Battage médiatique, quand tu nous tiens....
Citation:
Sur les 29 % qui disent qu'ils n'auraient pas embauchés sans CNE, je crois que la moitié d'entre eux ont une empreinte idéologique trop forte pour dire les choses réelles, et avouer que de toute facon ils avaient besoin d'une force productive au sein de leur entreprise...Ces résultats sont donc un peu erronés car surement falsifiés involontairement par les sondés, mais bon : les résultats sont dans l'ensemble assez clairs!
Champion du monde.... C'est toi, ken le survivant?
"ces hommes sont de gauche, mais ils ne le savent pas encore"
Nan mais faut arrêter là, ca devient du n'importe quoi, on dirait les arguments de la presse engagée africaine... Si on commence à dire que ceux qui pensent pas comme nous le font contre leur volonté ou par erreur, c'est la porte ouverte au conspirationnisme.... alors stop hein soyons un peu au dessus des journaux engagés ivoiriens SVP
Apparemment tu n'aimes pas qu'on regarde l'évolution et les conséquences d'une réforme au court terme...Pourtant je trouve que ca explique pas mal de choses, et ca nous permet surtout de voir si on se plante de chemin. Je ne sais meme pas si tu as pris la peine de regarder le sondage mené par un institut dont on ne présente plus l'ancrage a droite, mais je trouve que ca fait pas mal réfléchir! De plus, c'est le principe meme des sondages et leur analyse que tu sembles critiquer : un sondage ne montre pas la réalité, mais ce que les gens ressentent! Il est donc normal de tenter d'interpéter ces chiffres, qui laissent toujours planer un doute.
Je ne crois pas qu'a long terme les conclusions soient sensiblement différentes: ce n'est pas la flexibilité qui crée de l'emploi, c'est la croissance!
Regardons a long terme ce qu'en pensent les économistes:
Article parue dans Le Monde économie du 06.02.06
"L'étude que sont en train de finaliser les deux économistes spécialistes du marché du travail, Pierre Cahuc, professeur à l'université de Paris-I, et Stéphane Carcillo, chercheur au centre d'économie de la Sorbonne-Paris-I, devrait paraître cette semaine au coeur de la tourmente provoquée par l'examen à l'Assemblée nationale du texte sur le contrat première embauche (CPE). Le tandem propose la première évaluation de l'impact du contrat nouvelles embauches (CNE), contrat à durée indéterminée (CDI) avec une période d'essai de deux ans pendant laquelle un employeur peut se séparer de son salarié sans avoir à motiver sa décision, réservé aux entreprises de moins de 20 salariés et applicable depuis le 4 août 2005. Après avoir créé une "maquette" reproduisant les performances du marché du travail français (nombre de demandeurs d'emploi, etc.), les experts y ont introduit le CNE pour en mesurer les effets sur le chômage et l'emploi. "Nous avons travaillé sans pouvoir nous appuyer sur d'anciens travaux car c'est la première fois qu'une telle réforme est mise en place. L'extrapolation est donc difficile", explique Stéphane Carcillo. Une première estimation est d'ores et déjà disponible : l'introduction du CNE devrait permettre au chômage de diminuer d'un tiers de point, soit une baisse d'environ 90 000 chômeurs d'ici à fin 2008. "Nous sommes en train de terminer nos projections sur le nombre de créations potentielles d'emplois, qui devrait être plus élevé", poursuit-il. Ces résultats, plutôt "faibles" selon l'économiste — c'est pourtant l'hypothèse la plus favorable donnée par la modélisation — s'expliquent par la balance entre avantages et inconvénients du dispositif.
Principal atout du CNE : il va inciter davantage d'entreprises à embaucher puisqu'il leur sera facile — en théorie — de se séparer de leur recrue en cas de désaccord ou de baisse subite de leur carnet de commandes. De plus, les directions des ressources humaines (DRH) anticipent un coût du travail moins élevé puisque la séparation d'avec le salarié en CNE revient à 10 % du montant de la rémunération brute perçue au cours du contrat, contre, en moyenne, 12 mois de salaire pour le licenciement — à l'amiable ou contentieux — d'un CDI, selon les travaux réalisés par Francis Kramarz, chercheur au Centre de recherche en économie et statistique et professeur à Polytechnique. "L'effet emploi sera important au cours de la première année", précise Stéphane Carcillo, qui annonce cependant un effet de réajustement. Après quelques mois, parallèlement à l'accélération des recrutements, on devrait assister à une augmentation des licenciements. Tous les CNE ne vont pas être détruits pendant la période d'essai de deux ans et beaucoup devraient se transformer en CDI, mais néanmoins, estiment les chercheurs, il faut tabler sur une progression des séparations. Bref, le CNE va provoquer un surcroît d'entrées sur le marché du travail et un surcroît de sorties, ce qui va créer un taux de rotation des salariés plus élevé.
Philippe Askenazy, économiste, chercheur au CNRS semble plus prudent. S'il confirme que le CNE peut "booster l'emploi" pendant la première année, il souligne l'effet de substitution — qu'ont également pris en compte Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo — qui poussera les entreprises de moins de 20 salariés à recruter surtout en CNE et moins en CDI. Mais, rappelle-t-il, deux éléments empêchent une entreprise d'embaucher : l'incertitude liée à l'environnement économique et l'incertitude liée à l'environnement juridique. Or concernant le CNE, les chefs d'entreprise s'interrogent sur deux points. Primo, le contentieux juridique que risque de provoquer ce dispositif sur la question des modalités de séparation — pas de motivation de la décision — et sur lequel travaillent d'ores et déjà les organisations syndicales et les avocats de salariés. Deuxio, le projet annoncé par le gouvernement de créer un contrat unique : "Un certain nombre de DRH de grands groupes anticipent une généralisation du CNE à l'ensemble des entreprises, et attendent donc cette nouvelle flexibilisation en gelant une partie des embauches qu'ils auraient pu réaliser." Au total, estime Philippe Askenazy, les créations d'emplois des mois qui viennent pourraient donc être moins élevées que prévu.
Convaincu lui aussi que la flexibilité du CNE est de nature à rassurer les entreprises, Francis Kramarz, auteur avec Pierre Cahuc, en 2004, d'un rapport remis au ministre de l'économie et des finances, intitulé "De la précarité à la mobilité : vers une sécurité sociale professionnelle", regrette que le CNE pèche par le même défaut que beaucoup d'autres dispositifs : la discontinuité, puisque l'incertitude peut être au rendez-vous deux ans (au maximum) après la signature du contrat. Nombre d'études montrent, notamment celle de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), que la dualité entre contrats durables et contrats temporaires n'est pas profitable à l'économie : les jeunes et les femmes en pâtissent le plus, renforçant les inégalités entre les groupes de salariés."