Tonykirk a écrit :
Et puis "jeune demandeurs d'emploi non qualifiés" c'est assez vague, ça pourrait bien s'étendre davantage, puisque la loi concerne les -de 26ans !!
Ah mais non, c'est pas vague du tout, ça signifie "les moins de 26 ans dépourvus d'un diplome supérieur au bac", c'est relativement clair, non ?
Or, c'est bien cette catégorie qui est (les statistiques le prouvent) la première victime du chomage en France.
Et pour mémoire, avant 25 ans, pas de RMI, donc à la sortie de l'indemnisation par les Assedic (à supposer qu'ils aient cotisé assez pour être indemnisés), c'est effectivement, littéralement, ça ou rien.
Enfin tu ne dois certainement pas savoir ce que c'est de galérer, pour te voir déjà faire la fine bouche sur un contrat de travail...
Citation:
Soyons honnêtes, qui serait heureux d'accepter un CPE, pour le CPE, c'est à dire un contrat
- dans le quel on peut se faire licencier sans aucun motif (peu importe l'intention du patron, le contrat est là, ce principe est inadmissible)
- sur une durée de 2 ans, c'est long 2 ans à stresser et rien pouvoir entreprendre car aucune garantie
- finalement très peu motivant car trop peu de garantie justement
Alors que le patron (et pas le patron "méchant" nécessairement, j'anticipe vos dire), lui ça l'arrange bien puisqu'il ne prend pas beaucoup de risque avec le CPE !!
Etant donné que j'ai répondu à différentes annonces pour des CNE, sans aucune mauvaise foi, je te dirai "moi"
Citation:
Je suppose que tu veux parler du fait que l'employé peut partir à tout moment, alors que l'employeur ne pouvait pas rompre le contrat sans motif (jusqu'à l'arrivé du CPE) ?
Seulement il est plus facile à l'employeur de trouver une personne à embaucher qu'à l'employé qui vient de se faire licencier de retrouver du travail, ce n'est pas comparable !! Un employé licencié, il vit de quoi lui après ?? Alors pour rééquilibrer, c'est sans doute mieux de faire l'inverse, et de pénaliser un employé qui partirait sans motif valable !
Tout faux également, tu n'as pas l'air d'être au courant, mais de source ANPE, 40% des offres d'emploi ne trouvent pas preneur.
La faute au système éducatif français, qui ne met pas assez en avant la formation professionnelle, alors qu'elle prépare à des emplois pour lesquels il existe une demande de main d'oeuvre importante. Mais la faute aussi aux mentalités, un emploi manuel étant encore largement considéré comme dévalorisant (raison pour laquelle la France a dû recourir massivement à l'immigration dans la 2e moitié du 20e siècle).
Par contre c'est vrai, la faute aussi aux prétentions des employeurs, qui recherchent en général des gens dotés d'une expérience "significative" dans le poste. Celà dit, ça présente une forme de logique: vu la lourdeur des formalités administratives à l'embauche comme au licenciement, ainsi que les charges pensant sur l'employeur, il vaut mieux ne pas se rater au recrutement, donc ne pas prendre trop de risques.
Donc oui, je persiste et signe (une fois de plus), flexibiliser le travail dans ce pays me semble être non seulement une bonne idée, mais un besoin vital.
Et en corrolaire, le gros défaut du CPE (mis à part la façon dont il a été mis en place, mais là aussi il vaut mieux se dispenser tout manichéisme sur le modus operandi, l'usage du 49.3 avait aussi ses raisons, demande au groupe socialiste), c'est d'être une mesurette de "test", là où c'est l'intégralité du droit du travail français qu'il faudrait refondre.