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mardi 22 novembre 2005, 19h52
Vers la fin de la grève SNCF ? La direction confiante
PARIS (Reuters) - Le président de la SNCF, Louis Gallois, s'est dit confiant d'assister à une reprise "massive" du travail après une journée de grève durant laquelle la direction a reçu les syndicats, qui ont paru satisfaits.
"Il y a eu des avancées importantes qu'on juge positives. Nous les soumettrons aux assemblées générales" de grévistes, a déclaré Thierry Roy, élu de la CGT au conseil d'administration de la SNCF.
Même son de cloche chez FO-cheminots, dont le secrétaire général, Eric Falempin, s'est félicité de la tenue de "véritables discussions sur l'ensemble des sujets".
Ces syndicats, qui dénoncent ce qu'ils appellent une privatisation rampante, ont cité parmi leurs motifs de satisfaction la promesse de la SNCF de réintégrer la filiale IDTGV dans la maison mère.
Ils ont aussi mentionné une hausse des salaires de 0,3% en attendant des négociations salariales prévues en janvier, et le versement - déjà annoncé - d'une prime dite de "gratification d'exploitation", à hauteur de 120 euros.
Les assemblées générales des syndicats concernés devaient se tenir mercredi matin pour voter la reconduction de la grève ou une reprise du travail.
"J'espère que la reprise sera demain franche et massive. Tout le monde le souhaite", a déclaré Louis Gallois sur RTL au terme d'une réunion de plus de cinq heures avec les syndicats.
"Je n'ai pas de garantie (des fédérations syndicales) mais je pense que le message que les syndicats ont lancé ce soir est un message clair de reprise" a-t-il ajouté.
Signe de la volonté du gouvernement de ne pas laisser la situation s'enliser,Jacques Chirac est intervenu dans la journée pour se dire garant du caractère public de l'entreprise et appeler à la "responsabilité" pour sortir du conflit.
"UN SERVICE PUBLIC INDISPENSABLE", SELON CHIRAC
"La SNCF, qui est une brillante entreprise française et essentielle à la France, est un service public qui est tout à fait indispensable à notre pays", a déclaré le chef de l'Etat.
"C'est une entreprise publique et ça le restera, quoi qu'il arrive. Ceci ne saurait en aucun cas être remis en cause par qui que ce soit. Je m'en porte garant."
Le ministre des Transports, Dominique Perben, a dénoncé pour sa part un "conflit parfaitement inutile". "Le dialogue social ce n'est pas le conflit systématique, c'est la négociation", a-t-il estimé.
La SNCF a évalué le taux de participation à la grève à 22,8% des salariés. FO et la CGT ont avancé des chiffres plus élevés, entre 28% et 30%, à la mi-journée.
Le mouvement, lancé par la CGT-cheminots, FO-cheminots, SUD-Rail et la Fgaac, a provoqué d'importantes perturbations, avec un train sur trois en circulation en moyenne. Le trafic régional des TER était le plus touché.
La CFTC, qui ne s'était pas associée au mot d'ordre de grève, a qualifié le mouvement de "démonstration de faiblesse".
"La grève a fait 'pschitt', la CFTC l'avait prévu", a déclaré Bernard Aubin, secrétaire fédéral CFTC Transports. La CFDT a pareillement estimé qu'"une mobilisation à 22,8% ne constitue pas un socle suffisant pour poursuivre un mouvement".
Pour mercredi, la SNCF prévoit une "nette reprise du trafic", avec deux TGV sur trois en circulation, un trafic quasiment normal sur les liaisons internationales, 40% des liaisons Corail, 50% des TER, 60% des Transilien et 30% du fret.
Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots - majoritaire - avait prédit un mouvement d'ampleur si les revendications des grévistes n'étaient pas prises rapidement en considération.
Les cheminots s'inquiètent tout particulièrement des projets de réorganisation de la SNCF, qui d'après la CGT font craindre une "privatisation rampante" des chemins de fer français, et d'autres sur les effectifs et les salaires.
La CGT-cheminots est le syndicat majoritaire à la SNCF - 47,14% selon les dernières élections qui remontent à 2002 - loin devant SUD-Rail, avec 14,79%. Elle a lancé cinq des six mots d'ordre de grève cette année à la SNCF.