Fillon, déclaration bidon???????

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Ced777
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    Ced777
    le 26 Janv 2005, 17:42
manu_amorim a écrit :
oh... mais c'est un peu débile... d'hab il y a toujours plusieurs sections possibles... comment avoir des gens sortant tous d'une même formation?? et CED, il me semble qu'on change de ministre pas pcq ça ne va pas mais pcq leur mandat n'est pas éternel... j'aime pas trop ces trucs du style tous les politiciens sont pourris, servent à rien,...


L'ancien ministre n'a pas fini son mandat, on l'a remplacé si je ne m'abuse
C'est souvent le cas.... (les remaniements ministériels sont monnaie courante)
Fabienm
c'est dangereux de développer l'esprit critique, les gens pourraient se mettre à voter à gauche ...
Adagio Management
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+33 686 15 86 89
Tifa Lockheart
degrace a écrit :
Citation:
Ca c'est atrocement faux... les logements sociaux étudiants sont très rares, les boureses sont attribuées sur des critères qui me depassent encore. je n'y ai jamais eu droit et pourtant j'ai du tout payer avec l'argent que je gagnais l'été car mes parents n'ont jamais rien pu me payer de ce coté là. Même les bourses au mérite n'existent plus.


Je ne partage pas ton point de vue.
Les critères du CROUS sont clairs : financiers et géographiques. J'ai toujours eu une chambre et une bonne bourse. Tous les ans. Et j'ai toujours refusé la chambre.
Les bourses de mérite existent toujours. (LAP, MAP, ENA, mentions très bien au bac)


Desolée mais je suis d'accord avec will... j'ai la bourse effectivement mais on m'a toujours refusé le logement étudiant, alors que ma bourse ne couvrirait meme pas la moitié d'un loyer d'un studio particulier. Donc pour continuer mes etudes je suis obligée de faire 2 heures de train tout les jours pour aller à la fac, car mes parents ne peuvent pas payer pour un logement. Et je vais t'avouer que c'est tres tres fatiguant et hyper penalisant de dependre des transport public. J'ai loupé des tas de cours car ils avaient lieu beaucoup trop tard et je ne pouvais plus rentrer chez moi. Les etudes sont loin d'etre gratuite....
"Tears flow but why am I crying
After all I'm not afraid of dying"
De grâce !
wil78 a écrit :
degrace a écrit :
Citation:
Ca c'est atrocement faux... les logements sociaux étudiants sont très rares, les boureses sont attribuées sur des critères qui me depassent encore. je n'y ai jamais eu droit et pourtant j'ai du tout payer avec l'argent que je gagnais l'été car mes parents n'ont jamais rien pu me payer de ce coté là. Même les bourses au mérite n'existent plus.


Je ne partage pas ton point de vue.
Les critères du CROUS sont clairs : financiers et géographiques. J'ai toujours eu une chambre et une bonne bourse. Tous les ans. Et j'ai toujours refusé la chambre.
Les bourses de mérite existent toujours. (LAP, MAP, ENA, mentions très bien au bac)


Tu n'as pas fait tes études en région parisienne car trouver une chambre en cité U, c'est extremement difficile... quant aux bourses au mérite, je parle des critères universitaires. J'ai eu mention bien au bac mais aussi à tous mes diplomes et ça n'est pas forcement reconnu (même si effectivement c'est pas le top du top). Quant aux critères financiers des Crous ils sont obscurs, je connaissais des gens bien plus fortunés que moi qui y avaient droit parce que leurs frères et soeurs étaient dans le système scolaire et là c'est jackpot.


J'avoue que je connais pas clairement les critères du crous, mais je n'ai jamais eu de frère ou de soeur dans le supérieur, des revenus faibles, et j'ai toujours eu un bon échelon.
Faut aussi prendre en compte les gens dont les parents gagnent bien leur vie mais ne donnent rien ! J'entends souvent des gens dire "j'ai pas eu la bourse" alors j'ai bossé. Si tu es dans les critères, tu l'as ! Maintenant si tes parents lachent rien....
edit en + pour tifa: il faut voir comment tu dépenses ton argent aussi. Moi toutes mes études, j'ai bouffé chez LIDL ou le Mutant, ou autres hard discount... avec le loyer de la chambre u et la bourse, je m'achetais même tous les bouquins de cours. Faut croire qu'on ne vit pas sur la même planête. En première année je bossais, et pendant l'été aussi, mais c'était juste pour acheter, en complément avec la bourse, mon matos de guitare(à peu près 5000 euros, en grande partie financés avec ce que je n'avais pas dépensé de la bourse).

Pour ce qui est des bourses sur critère universitaire elles existent bel et bien (toutes celles que j'ai citées à part pour le bac)! Mais là les critères sont plus que louches. Je connais des gens qui avaient un dossier béton qui ne les ont pas eues, d'autres avec un dossier merdique qui les ont eues...
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.
John McLaNe
ah c'est con qui suppriment l'option SES de seconde, j'aimais bien l'année dernière, même si chui en S maintenant. J'trouvais ca vachement intéressant (pi la prof était zoli en plus)
Dash7
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Mais putain il est completement barge ce mec!
wil78
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degrace a écrit :
wil78 a écrit :
degrace a écrit :
Citation:
Ca c'est atrocement faux... les logements sociaux étudiants sont très rares, les boureses sont attribuées sur des critères qui me depassent encore. je n'y ai jamais eu droit et pourtant j'ai du tout payer avec l'argent que je gagnais l'été car mes parents n'ont jamais rien pu me payer de ce coté là. Même les bourses au mérite n'existent plus.


Je ne partage pas ton point de vue.
Les critères du CROUS sont clairs : financiers et géographiques. J'ai toujours eu une chambre et une bonne bourse. Tous les ans. Et j'ai toujours refusé la chambre.
Les bourses de mérite existent toujours. (LAP, MAP, ENA, mentions très bien au bac)


Tu n'as pas fait tes études en région parisienne car trouver une chambre en cité U, c'est extremement difficile... quant aux bourses au mérite, je parle des critères universitaires. J'ai eu mention bien au bac mais aussi à tous mes diplomes et ça n'est pas forcement reconnu (même si effectivement c'est pas le top du top). Quant aux critères financiers des Crous ils sont obscurs, je connaissais des gens bien plus fortunés que moi qui y avaient droit parce que leurs frères et soeurs étaient dans le système scolaire et là c'est jackpot.


J'avoue que je connais pas clairement les critères du crous, mais je n'ai jamais eu de frère ou de soeur dans le supérieur, des revenus faibles, et j'ai toujours eu un bon échelon.
Faut aussi prendre en compte les gens dont les parents gagnent bien leur vie mais ne donnent rien ! J'entends souvent des gens dire "j'ai pas eu la bourse" alors j'ai bossé. Si tu es dans les critères, tu l'as ! Maintenant si tes parents lachent rien....
edit en + pour tifa: il faut voir comment tu dépenses ton argent aussi. Moi toutes mes études, j'ai bouffé chez LIDL ou le Mutant, ou autres hard discount... avec le loyer de la chambre u et la bourse, je m'achetais même tous les bouquins de cours. Faut croire qu'on ne vit pas sur la même planête. En première année je bossais, et pendant l'été aussi, mais c'était juste pour acheter, en complément avec la bourse, mon matos de guitare(à peu près 5000 euros, en grande partie financés avec ce que je n'avais pas dépensé de la bourse).

Pour ce qui est des bourses sur critère universitaire elles existent bel et bien (toutes celles que j'ai citées à part pour le bac)! Mais là les critères sont plus que louches. Je connais des gens qui avaient un dossier béton qui ne les ont pas eues, d'autres avec un dossier merdique qui les ont eues...


Quand je dis rien qu'ils n'avaient rien à me donner c'est qu'ils n'avaient rien... je ne parle pas de ma vie perso mais j'ai bien failli ne jamais pouvoir continuer parce que quand les huissiers debarquent, c'est pas la serenité de l'étudiant à qui on ne demande que d'etudier.
RootsRadicals
C'est bizarre, apparemment la proviseur du lycée ou j'irai n'est pas au courant de cette réforme, pour lui SES ca existe toujours .....
" When I got the Music, I got a place to Go "
"For music we can live forever"
Tim Armstrong
CŸD
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    CŸD
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C'est un projet de réforme je crois ...
De grâce !
wil78 a écrit :
degrace a écrit :
wil78 a écrit :
degrace a écrit :
Citation:
Ca c'est atrocement faux... les logements sociaux étudiants sont très rares, les boureses sont attribuées sur des critères qui me depassent encore. je n'y ai jamais eu droit et pourtant j'ai du tout payer avec l'argent que je gagnais l'été car mes parents n'ont jamais rien pu me payer de ce coté là. Même les bourses au mérite n'existent plus.


Je ne partage pas ton point de vue.
Les critères du CROUS sont clairs : financiers et géographiques. J'ai toujours eu une chambre et une bonne bourse. Tous les ans. Et j'ai toujours refusé la chambre.
Les bourses de mérite existent toujours. (LAP, MAP, ENA, mentions très bien au bac)


Tu n'as pas fait tes études en région parisienne car trouver une chambre en cité U, c'est extremement difficile... quant aux bourses au mérite, je parle des critères universitaires. J'ai eu mention bien au bac mais aussi à tous mes diplomes et ça n'est pas forcement reconnu (même si effectivement c'est pas le top du top). Quant aux critères financiers des Crous ils sont obscurs, je connaissais des gens bien plus fortunés que moi qui y avaient droit parce que leurs frères et soeurs étaient dans le système scolaire et là c'est jackpot.


J'avoue que je connais pas clairement les critères du crous, mais je n'ai jamais eu de frère ou de soeur dans le supérieur, des revenus faibles, et j'ai toujours eu un bon échelon.
Faut aussi prendre en compte les gens dont les parents gagnent bien leur vie mais ne donnent rien ! J'entends souvent des gens dire "j'ai pas eu la bourse" alors j'ai bossé. Si tu es dans les critères, tu l'as ! Maintenant si tes parents lachent rien....
edit en + pour tifa: il faut voir comment tu dépenses ton argent aussi. Moi toutes mes études, j'ai bouffé chez LIDL ou le Mutant, ou autres hard discount... avec le loyer de la chambre u et la bourse, je m'achetais même tous les bouquins de cours. Faut croire qu'on ne vit pas sur la même planête. En première année je bossais, et pendant l'été aussi, mais c'était juste pour acheter, en complément avec la bourse, mon matos de guitare(à peu près 5000 euros, en grande partie financés avec ce que je n'avais pas dépensé de la bourse).

Pour ce qui est des bourses sur critère universitaire elles existent bel et bien (toutes celles que j'ai citées à part pour le bac)! Mais là les critères sont plus que louches. Je connais des gens qui avaient un dossier béton qui ne les ont pas eues, d'autres avec un dossier merdique qui les ont eues...


Quand je dis rien qu'ils n'avaient rien à me donner c'est qu'ils n'avaient rien... je ne parle pas de ma vie perso mais j'ai bien failli ne jamais pouvoir continuer parce que quand les huissiers debarquent, c'est pas la serenité de l'étudiant à qui on ne demande que d'etudier.


je suis bien d'accord...
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.
zôsö85
John McLaNe a écrit :
ah c'est con qui suppriment l'option SES de seconde, j'aimais bien l'année dernière, même si chui en S maintenant. J'trouvais ca vachement intéressant (pi la prof était zoli en plus)


Ah une remarque intelligente, ca change. Quand j'étais en seconde avec option ses, il y avait 27 filles (sur a peu pres 33 élèves) dans la classe, dont beaucoup de trop bonne.
nutos
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Vu sous l'angle pédagogique, le projet de loi sur l'école de François Fillon pourrait à première vue, en dehors de l'habileté à vouloir satisfaire tout le monde a minima, paraître disparate. Or il y a une cohérence entre tous ces éléments de la loi et de son contexte : l'appel à revenir aux «bonnes vieilles méthodes qui ont fait leur preuve» ; l'incitation à restaurer l'autorité chez les enseignants ; le renforcement des redoublements ; la curieuse inscription dans le texte de la «liberté pédagogique de l'enseignant» ; le décrochage du bac des TPE (travaux personnels encadrés), emblème dérisoire de la dernière réforme des lycées ; l'institutionnalisation de trois heures de soutien pour les élèves qui ne maîtriseraient pas le socle commun de la scolarité obligatoire.

Quelle est la cohérence pédagogique de toutes ces mesures ? Tourner la page de ce qui a été inscrit dans les textes depuis plus de vingt ans et dont le nom n'est même pas prononcé ici : la pédagogie différenciée. Voici la victime cachée de la réforme. La pédagogie différenciée se voit ici signifier son arrêt de mort au profit d'un retour à la pédagogie traditionnelle.

Sur le fond, de quoi s'agit-il ? De la prise en compte et de la gestion des différences entre les élèves. Censés théoriquement être homogènes dans la même classe, les élèves se révèlent de fait par trop différents. Il faut donc bien considérer ces différences. Les pédagogies «nouvelles» (éducation nouvelle, pédagogie Freinet, pédagogie institutionnelle, pédagogie par objectifs, pédagogie de maîtrise, pédagogie différenciée...) entendent traiter ces différences à l'intérieur de la classe, dans le cours des activités ordinaires. A l'inverse de la pédagogie de soutien, qui, elle, traite à part, sur un temps spécial, les élèves en difficulté. Il ne s'agit pas ici de filières spécifiques hiérarchisées ou d'établissements différents qui accueillent ces élèves, mais d'un dedans-dehors de la classe ordinaire. On sort les élèves pour les «réparer», en espérant que ce traitement spécial les remettra au niveau, en estimant que ce n'est plus au quotidien scolaire de veiller à prendre en compte les différences.

La pédagogie de soutien est-elle nouvelle ? Nullement, c'est une revenante. Son succès est indéniable, non pas dans ses effets remédiateurs, mais dans son acceptation par l'habitus scolaire. Pourquoi ? Parce qu'elle permet, en traitant à part certains élèves, de ne pas changer le quotidien scolaire. Autrement dit, la pédagogie de soutien est la béquille favorite de la pédagogie traditionnelle. Qu'est-ce à dire ? Qu'il semble normal que, dans la classe, tous les élèves fassent simultanément la même chose au même moment sous la conduite du maître et que donc, si le niveau d'entrée des élèves est homogène, leur niveau de sortie le sera. Cette organisation scolaire que l'on nomme simultanée, codifiée en 1 720 par Jean-Baptiste de La Salle, a été adoptée officiellement par Guizot en 1830 et reprise par Ferry en 1882. Elle tiendra tant que la gestion des différences se fera en fait principalement par la mise en place d'établissements différents et de filières différentes, limitant ainsi l'hétérogénéité des classes tout en rendant impossible l'égalité entre les élèves. Mais quand, en 1975, le ministre Haby instaure le collège unique, les différences entre les établissements et les filières vont être dissoutes. Haby supprime les filières au sein du collège, introduit l'hétérogénéité des élèves au sein de chaque classe tout en maintenant le mode simultané qui suppose l'homogénéité, et impose un dispositif de réduction et de traitement de cette hétérogénéité des publics par l'intermédiaire de la pédagogie de soutien.

Celle-ci montrera très rapidement ses limites. Car le fait de dispenser le même enseignement dans la classe au même moment à l'ensemble des élèves produit de l'échec scolaire et ne permet surtout pas de répondre à un tel échec. La pédagogie de soutien, en tant que supplément pédagogique de la pédagogie traditionnelle, ne parviendra pas à renverser cette fabrication de l'échec, même si elle donnera bonne conscience aux acteurs. Et c'est pourquoi, en 1983, le ministre Savary prônera la pédagogie différenciée, véritable remise en cause et subversion du mode simultané. Elle deviendra la référence dans les textes officiels mais n'aura jamais les moyens de sa mise en oeuvre.

Fausse «nouveauté» mais véritable régression pédagogique, la pédagogie de soutien fait sortir du quotidien de la classe la question de la prise en compte des différences entre les élèves. A ce titre, elle justifie la pédagogie traditionnelle, l'encourage, lui donne bonne conscience. La loi Fillon sur l'école signe la mort de la pédagogie différenciée, le retour de la pédagogie de soutien et la restauration de la pédagogie traditionnelle. Il restera aux acteurs de l'éducation à se prévaloir de leur prétendue nouvelle «liberté pédagogique d'enseignant» (qui a toujours été leur lot !) pour prendre en compte, au quotidien et autrement, les différences entre les élèves...

Jean Houssaye, professeur en sciences de l'éducation à l'université de Rouen.
wil78
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Un prof en science de l'éducation n'est pas une source fiable pour ma part... Ce qu'il dit est absolument peremptoire et infondé. La pedagogie differenciée n'a jamais existé ou alors toujours existé. Faire croire qu'en ce moment on ne construit plus d'echec etqu'on va en construire à cause de cette reforme est une escroquerie grossière.
Une petite chose en passant, ces "théoriciens" de l'éducation dont le niveau frolent les paquerettes sont pour moi l'une des causes d'une part du problème scolaire en France. ces théories ne trouvent pas d'echo dans le secondaires et n'en n'ont jamais trouvé. Elles laissent entendre que tout le monde doit réussir, 100% de réussite partout.
C'est une limite à atteindre certes, mais à quel prix? Celui de l'illusion permanente que tout un chacun peut prétendre au top du top? l'epanouissement personnel etc?
Restent les élèves déçus de leur echec mais aussi de leurs espoirs trahis par des promesses que personne ne peut tenir à leur place.
Bienvenue dans le monde réel....
De grâce !
nutos a écrit :
Vu sous l'angle pédagogique, le projet de loi sur l'école de François Fillon pourrait à première vue, en dehors de l'habileté à vouloir satisfaire tout le monde a minima, paraître disparate. Or il y a une cohérence entre tous ces éléments de la loi et de son contexte : l'appel à revenir aux «bonnes vieilles méthodes qui ont fait leur preuve» ; l'incitation à restaurer l'autorité chez les enseignants ; le renforcement des redoublements ; la curieuse inscription dans le texte de la «liberté pédagogique de l'enseignant» ; le décrochage du bac des TPE (travaux personnels encadrés), emblème dérisoire de la dernière réforme des lycées ; l'institutionnalisation de trois heures de soutien pour les élèves qui ne maîtriseraient pas le socle commun de la scolarité obligatoire.

Quelle est la cohérence pédagogique de toutes ces mesures ? Tourner la page de ce qui a été inscrit dans les textes depuis plus de vingt ans et dont le nom n'est même pas prononcé ici : la pédagogie différenciée. Voici la victime cachée de la réforme. La pédagogie différenciée se voit ici signifier son arrêt de mort au profit d'un retour à la pédagogie traditionnelle.

Sur le fond, de quoi s'agit-il ? De la prise en compte et de la gestion des différences entre les élèves. Censés théoriquement être homogènes dans la même classe, les élèves se révèlent de fait par trop différents. Il faut donc bien considérer ces différences. Les pédagogies «nouvelles» (éducation nouvelle, pédagogie Freinet, pédagogie institutionnelle, pédagogie par objectifs, pédagogie de maîtrise, pédagogie différenciée...) entendent traiter ces différences à l'intérieur de la classe, dans le cours des activités ordinaires. A l'inverse de la pédagogie de soutien, qui, elle, traite à part, sur un temps spécial, les élèves en difficulté. Il ne s'agit pas ici de filières spécifiques hiérarchisées ou d'établissements différents qui accueillent ces élèves, mais d'un dedans-dehors de la classe ordinaire. On sort les élèves pour les «réparer», en espérant que ce traitement spécial les remettra au niveau, en estimant que ce n'est plus au quotidien scolaire de veiller à prendre en compte les différences.

La pédagogie de soutien est-elle nouvelle ? Nullement, c'est une revenante. Son succès est indéniable, non pas dans ses effets remédiateurs, mais dans son acceptation par l'habitus scolaire. Pourquoi ? Parce qu'elle permet, en traitant à part certains élèves, de ne pas changer le quotidien scolaire. Autrement dit, la pédagogie de soutien est la béquille favorite de la pédagogie traditionnelle. Qu'est-ce à dire ? Qu'il semble normal que, dans la classe, tous les élèves fassent simultanément la même chose au même moment sous la conduite du maître et que donc, si le niveau d'entrée des élèves est homogène, leur niveau de sortie le sera. Cette organisation scolaire que l'on nomme simultanée, codifiée en 1 720 par Jean-Baptiste de La Salle, a été adoptée officiellement par Guizot en 1830 et reprise par Ferry en 1882. Elle tiendra tant que la gestion des différences se fera en fait principalement par la mise en place d'établissements différents et de filières différentes, limitant ainsi l'hétérogénéité des classes tout en rendant impossible l'égalité entre les élèves. Mais quand, en 1975, le ministre Haby instaure le collège unique, les différences entre les établissements et les filières vont être dissoutes. Haby supprime les filières au sein du collège, introduit l'hétérogénéité des élèves au sein de chaque classe tout en maintenant le mode simultané qui suppose l'homogénéité, et impose un dispositif de réduction et de traitement de cette hétérogénéité des publics par l'intermédiaire de la pédagogie de soutien.

Celle-ci montrera très rapidement ses limites. Car le fait de dispenser le même enseignement dans la classe au même moment à l'ensemble des élèves produit de l'échec scolaire et ne permet surtout pas de répondre à un tel échec. La pédagogie de soutien, en tant que supplément pédagogique de la pédagogie traditionnelle, ne parviendra pas à renverser cette fabrication de l'échec, même si elle donnera bonne conscience aux acteurs. Et c'est pourquoi, en 1983, le ministre Savary prônera la pédagogie différenciée, véritable remise en cause et subversion du mode simultané. Elle deviendra la référence dans les textes officiels mais n'aura jamais les moyens de sa mise en oeuvre.

Fausse «nouveauté» mais véritable régression pédagogique, la pédagogie de soutien fait sortir du quotidien de la classe la question de la prise en compte des différences entre les élèves. A ce titre, elle justifie la pédagogie traditionnelle, l'encourage, lui donne bonne conscience. La loi Fillon sur l'école signe la mort de la pédagogie différenciée, le retour de la pédagogie de soutien et la restauration de la pédagogie traditionnelle. Il restera aux acteurs de l'éducation à se prévaloir de leur prétendue nouvelle «liberté pédagogique d'enseignant» (qui a toujours été leur lot !) pour prendre en compte, au quotidien et autrement, les différences entre les élèves...

Jean Houssaye, professeur en sciences de l'éducation à l'université de Rouen.


en vérité, je n'y connais rien sur l'éducation, mais les faits sont là : les élèves sont de moins en moins bons. Alors pourquoi ne pas en revenir aux méthodes traditionnelles?
en mettant tous les élèves dans la même classe on les diffencie, paradoxalement, en allumant sur les plus mauvais tous les projecteurs. Il faut adapter le programme au type d'élèves.

Par contre, quelqu'un peut m'expliquer pourquoi les lycéens manifestent? Pour faire les cons? Parce que quand j'étais lycéen, je manifestais déjà pour rien, mais apparemment, ça n'a pas changé...

Les lycéens sont manipulés... ils devraient se réjouir du contrôle continu, qui facilite l'obtention de leur examen et le sérieux au cours de l'année.
Seulement, ça les oblige à bosser, voilà la vérité.
Alors quand je les entends répéter les arguments bidons qu'ils ont entendu dans la bouche de certains profs ou à la télé, ça me hérisse.
"on veut que le bac à Louis le grand vale autant que le bac de Seine St Denis"... ben justement ! Dans le cadre du contrôle continu, l'élève de Henri 4 est noté bien plus sévèrement que l'élève de Seine St Denis à travail égal (et heureusement !).
En plus je ne vois pas pourquoi le mec de Seine St Denis aurait de meilleures notes au bac qu'au contrôle continu...

Alors je ne vois pas bien où est le problème... surtout que le bac en soi ne vaut pas grand chose... c'est le dossier scolaire qui compte (prépas). Ici, on sait bien que les élèves de Henri 4 sont mieux placés. ça ne changera pas.
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.
h0rg
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    h0rg
    le
putain

en plus de ce qui a été dit ,je rappelle que ce projet vise à:

=> faire des économies en diminuant les effectifs de l'éducation nationale en dégradant les conditions d'enseignement:
-suppression des dédoublements dans toutes les matieres sauf en langues
- transformation de matières obligatoires en options (SES , LV3 en L IGS en STT , sport arts plastiques et musique au collège)

de plus il prévoit :

=> formatage des étudiants à l'entreprise:
- transformation de la filiere SES en enseignement technologique basé sur les besoins des entreprises (marketing , gestion) au détriment d'une culture générale
-en premiere L , le projet prévoit l'introduction de deux matieres : communication et ressources humaines..,
-introduction au Lycée de l'appprentissage pour pousser les élèves le plus vite dans la vie active

Mais le projet Fillon s'incrit dans un vaste plan de destruction de NOTRE service public:
diminution du budget de la sncf (baisse de l'emploi , des salaires)
privatisation des entreprises publiques comment EDF , la Poste ce qui implique des licenciements et limite l'accès a ses services pour la population
Faut pas oublier que les réformes des retraites et de celle de la santé renforcent les inégalités et limites considérablement l'accès aux services essentiels

le projet Fillon satisfait le patronat au détriment de tous

les lycéens ne sont pas encore aussi dociles et stupides que certains le souhaiteraient . Ils savent encore se révolter par eux mêmes !
Personnelement je me fiche pas mal des conneries de Fillon et des insinuations de certains médias qui visent à décribiliser le mouvement . Les manipulés c'est pas nous.

déculpabiliser sa passivité , c'est un art on dirait dans ce pays. Le temps est venu d'utiliser cette énergie inutile au profit de la lutte !

LA LUTTE CONTINUE , 14H REPU
protégez vos oreilles ,certains ne peuvent plus écouter le silence :/ ...
Pringles
h0rg a écrit :

=> formatage des étudiants à l'entreprise:
- transformation de la filiere SES en enseignement technologique basé sur les besoins des entreprises (marketing , gestion) au détriment d'une culture générale
-en premiere L , le projet prévoit l'introduction de deux matieres : communication et ressources humaines..,
-introduction au Lycée de l'appprentissage pour pousser les élèves le plus vite dans la vie active


Et c'est quoi le but des études au fait ? Ca ne serait pas de trouver du boulot par hasard ?
Ou alors tu préfères des formations super théoriques, super intéressantes mais qui ne débouchent sur rien ?

En quoi est-ce mal de pousser les gens à entrer dans la vie active plus vite ?
Actuellement les facs sont saturées, et les débouchés manquent.

Qu'est-ce qu'un bon système ? Un système où 100% des lycéens obtiennent le bac ? Et après ?

Avant on pouvait trouver du boulot avec le bac en poche. Pourquoi ? Parce qu'il avait une vraie valeur, c'était un critère de sélection.

Maintenant que la majorité des lycéens ont leur bac, ça ne peut plus être un critère de sélection.
Alors on demande aux gens une licence pour le moindre boulot.

Un bon système est, à mon sens, un système qui :
- sait différencier les élèves, et introduire une vraie sélection. Oui, ça induit forcément une grosse part d'échecs.
- sait offrir des alternatives. Si tu ne peux pas obtenir tel diplôme car c'est trop dur, il faut que tu aies la possibilité de trouver du travail avec ton niveau de qualification.


Voila, je sais que je vais me faire lyncher. Il est impossible sur un sujet pareil d'exprimer ses idées sans ambiguité par écrit dans un forum.

Par pitié, essayez quand même de ne pas trop mal interpréter tout ça
Allez chti coup de pouce à krapal : viendez voir par là
http://www.gregg-m.new.fr/
https://www.guitariste.com/for(...).html

En ce moment sur backstage...