wil78 a écrit :
degrace a écrit :
en vérité, je n'y connais rien sur l'éducation, mais les faits sont là : les élèves sont de moins en moins bons. Alors pourquoi ne pas en revenir aux méthodes traditionnelles?
en mettant tous les élèves dans la même classe on les diffencie, paradoxalement, en allumant sur les plus mauvais tous les projecteurs. Il faut adapter le programme au type d'élèves.
Par contre, quelqu'un peut m'expliquer pourquoi les lycéens manifestent? Pour faire les cons? Parce que quand j'étais lycéen, je manifestais déjà pour rien, mais apparemment, ça n'a pas changé...
Les lycéens sont manipulés... ils devraient se réjouir du contrôle continu, qui facilite l'obtention de leur examen et le sérieux au cours de l'année.
Seulement, ça les oblige à bosser, voilà la vérité.
Alors quand je les entends répéter les arguments bidons qu'ils ont entendu dans la bouche de certains profs ou à la télé, ça me hérisse.
"on veut que le bac à Louis le grand vale autant que le bac de Seine St Denis"... ben justement ! Dans le cadre du contrôle continu, l'élève de Henri 4 est noté bien plus sévèrement que l'élève de Seine St Denis à travail égal (et heureusement !).
En plus je ne vois pas pourquoi le mec de Seine St Denis aurait de meilleures notes au bac qu'au contrôle continu...
Alors je ne vois pas bien où est le problème... surtout que le bac en soi ne vaut pas grand chose... c'est le dossier scolaire qui compte (prépas). Ici, on sait bien que les élèves de Henri 4 sont mieux placés. ça ne changera pas.
Le controle continu a trop d'effet pervers. Je trouve que c'est induire les élèves en erreur que de leur faire croire que, dans la vie, les efforts constant sont récomprensés. Trouver un boulot, passer un concours, une épreuve... Tout jouer sur quelques heures est monnaie courante, et le bac est un apprentissage à ce niveau là.
Mais le problème (déjà posé avec le brevet des collèges d'ailleurs), c'est que le bac ne vaudra plus la même chose d'un établissement à l'autre. Tu sembles ne pas trouver ça plus mal mais moi si.
Je suis mes études dans un lycée non favorisé, issu d'un milieu pas spécialement intellectuel, j'obtiens mention très bien au bac. Je veux que cette mention soit l'equivalent de celle qu'aura obtenu un eleve de Louis Le grand, fils de prof d'université.
Ne pas être suspecté d'avoir été favorisé par une discrimination positive (qui vise à faire gober la réussite de tous pour plastronner devant je ne sais qui).
J'en ai marre d'entendre ce discours, la vie n'est pas ainsi, pourquoi l'école le serait?
Le bac a au moins le mérite de permettre, certes sur une évaluation ponctuelle, de mettre les candidats face à eux même dans un épreuve qui est la même pour tous. La moindre dose de controle continu sera à mon avis contraire à l'esprit premier du diplome.
Le contrôle continu ne portera a priori que sur 20% de la note !
Je ne comprends pas en quoi "faire croire" aux gens que le boulot constant est récompensé serait une aberration. C'est généralement vrai. Un mec qui bosse tout le temps a, à intelligence égale, plus de chances d'avoir de bonnes notes au bac (ou autre examen) que celui qui glande rien ! On est d'accord, je pense.
Donc, pour moi, contrairement à ce que tu dis, un concours ou un examen, ce n'est pas "tout jouer sur quelques heures" de toute façon. C'est une longue préparation et un tout petit peu de hasard.
Je comprends ce que tu veux dire quand tu affirmes que le bac n'aura pas la même valeur d'un lycée à un autre. Pour moi, c'est à la fois vrai et faux.
Vrai en ce sens que c'est déjà le cas. Le bac en soi n'a aucune valeur, c'est le cursus qui le précède qui compte (IUT, BTS, Prépas). Ton bac on s'en fout, c'est ton cursus de lycée qui compte (dans les trois cas que je viens de citer, le dossier est constitué avant même le passage du bac). Dans ce sens, le "bac comme aboutissement d'un cursus scolaire" est déjà inégal, en ce qu'il n'a pas de valeur propre et qu'il est mis en retrait dans l'examen des dossiers(qui sont discriminatoires en soi).
C'est faux parce que dans tous les cas il permettra d'entrer à la fac sans discrimination. Peu importe d'où tu viens, tu vas à la fac où tu veux.
Pour ce qui est d'une dicrimination positive, je pense qu'elle existe forcément, de fait ! La notation est bien sûr relative : un enseignant ne note pas un élève de la même façon selon qu'il enseigne à Louis le G. ou en Seine St Denis. A devoir égal, le mec de Seine St Denis aura une meilleure note. C'est évident, puisqu'on met une note en fonction, aussi, du niveau général de la classe, du secteur. Conclusion : le système va justement favoriser, à mon sens, les secteurs "défavorisés". Ce n'est pas un mal en soi.
En plus ça fait prendre conscience aux élèves que le travail constant est important et que bachoter à la fin de l'année n'est pas raisonnable. ça leur permettra de favoriser leur intégration en prépas... etc... ça permettra de destresser à l'approche des exams.... bref. Une bonne chose, à la réflexion.
Le seul défaut que je trouve, c'est que le bac sera obtenu encore plus facilement. Mais puisqu'il ne valait déjà pas grand chose...
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.